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Cachés sous un évier ou dans une chambre froide pour échapper aux terroristes

Leur présence d'esprit et l'aide qu'ils ont apportée aux forces de l'ordre leur ont sauvé la vie vendredi.

Deux policiers français devant le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, où Amedy Coulibaly a fait irruption vendredi et tiré à la Kalachnikov avant d’être abattu quelques heures plus tard lors de l'assaut du GIGN. AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD

Cachés sous un évier ou dans une chambre froide, plusieurs rescapés des deux prises d'otages de la région parisienne, dont un homme et son fils de trois ans, ont eu la vie sauve vendredi grâce à leur présence d'esprit et à l'aide apportée aux forces de l'ordre.

Dans l'imprimerie située au nord-est de Paris où se sont retranchés les frères Kouachi, un employé a eu le réflexe de se réfugier "sous un évier dans la salle de restauration" du 2e étage, a indiqué le procureur de Paris, François Molins. L'employé, un graphiste, s'appelle Lilian et il a 26 ans, selon une source proche de l'enquête. Il est "terrorisé", d'après le procureur, mais il parvient à surmonter sa peur pour ne pas se faire repérer "tout au long des événements". Avec ses SMS, l'homme a pu donner "des éléments tactiques, comme sa position à l'intérieur des locaux, à la cellule négociation" du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale), l'unité d'élite chargée de l'opération, a expliqué une source proche de l'enquête. Des renseignements d'autant plus précieux que l'homme a "pu entendre les deux suspects parler". Ce contact "a permis de le rassurer et de lui donner la conduite à tenir pour le plan d'assaut", a expliqué la source. Il communique également par SMS avec un membre de sa famille, selon une autre source proche du dossier.

(Lire aussi : Retour sur 53 heures d'horreur et d'angoisse, de l'attentat à l'assaut final en France)

 

Chambre froide
A 40 km de là, peu avant 13h00, Ilan fait les courses dans son quartier, au magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, en prévision du shabbat qui commence dans quelques heures. Il est accompagné de son fils de 3 ans et demi. Sa femme est restée à la maison. C'est le moment où Amedy Coulibaly fait irruption dans le magasin et tire à la Kalachnikov. Le père et son fils vont se cacher dans la chambre froide, selon deux de leurs proches interrogés par l'AFP. Au moins trois autres personnes les accompagnent, selon des sources proches de l'enquête.
Ilan, la trentaine, enlève vite son blouson et le donne à son fils pour le protéger du froid polaire. Avec les autres otages cachés, ils resteront dans la chambre froide pendant près de cinq heures.

 

(Lire aussi : Anciens et nouveaux suspects jihadistes : les services français submergés)


La mère d'Ilan, que l'AFP a rencontrée, sait très vite que son fils et son petit-fils sont cachés et décide de ne pas chercher à rentrer en contact avec eux, même par SMS. Mais le numéro de téléphone d'Ilan est transmis aux forces de l'ordre. Grâce à ce numéro, les policiers arriveront à localiser le portable d'Ilan et à savoir où le groupe caché se trouve dans l'épicerie. Ce renseignement a peut-être contribué à les épargner au moment de l'assaut des forces de l'ordre, où "vraisemblablement", selon le procureur, aucun otage n'a été tué.

A Dammartin, 40 kilomètres au nord-est de Paris, au moment de l'assaut des troupes d'élite, "simultanément à l'ouverture du feu, un véhicule blindé de la gendarmerie permet d'accéder à l'étage pour libérer" l'employé caché "en évitant d'éventuels piégeages" au rez-de-chaussée, selon une source proche. Le graphiste de l'imprimerie, indemne, a été pris en charge par les gendarmes et amené à leur quartier général. Il a retrouvé sa famille "assez rapidement" après l'assaut, a expliqué une autre source proche du dossier, qui déclare que le jeune homme est "choqué" mais "va bien".
Ilan, lui, était débriefé dans la soirée de vendredi par les services de renseignement. Après avoir passé plusieurs heures morte d'angoisse dans l'après-midi, sa mère essayait de retrouver son souffle après "avoir pris un immeuble sur la tête".

 

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