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Liban - La situation

Le dialogue Futur-Hezbollah sort la présidentielle de sa léthargie

Le chef du bloc du Changement et de la Réforme recevant hier le diplomate francais Jean-Francois Girault, accompagné par l’ambassadeur Patrice Paoli, en présence des députés Alain Aoun et Simon Abiramia, et du responsable des relations extérieures du CPL, Michel de Chadarevian. Photo Ani

Le statu quo qui avait figé la présidentielle a été ébranlé. Plusieurs facteurs semblent avoir produit un effet d'électrochoc chez les pôles chrétiens.

Le dialogue entre le Futur et le Hezbollah, prévu au début de l'année prochaine, avec l'accord tacite du Vatican d'accélérer le consensus autour de la présidence, aura servi d'épouvantail aux responsables politiques chrétiens. Les milieux aounistes, ainsi que les Kataëb, envisageraient désormais l'élargissement du dialogue. Ce dialogue, qualifié par certains de « nouveau Doha, moins le 7 Mai », ou de « Doha libanais », devra porter éventuellement sur les dossiers corollaires – comme la loi électorale – par lesquels un « marché » sur la présidentielle serait envisageable.


En outre, la volonté internationale d'exercer un forcing pour débloquer la présidentielle – une volonté affermie par un assouplissement iranien, du moins sur cette question – s'est concrétisée par la visite au Liban de Jean-François Girault, directeur du département Afrique du Nord et Moyen-Orient au Quai d'Orsay. Celui-ci a transmis « l'appui de la France à l'élection proche d'un président de la République » et appelé les parties à « tirer profit de l'ambiance positive chez certains États influents ».


La première avancée concrète de sa visite s'est manifestée hier à Rabieh, censée être l'étape-défi de la tournée du diplomate français et où l'émissaire de Moscou, Mikhaïl Bogdanov, avait eu avant lui des échanges peu fructueux. Le diplomate russe est d'ailleurs repassé par Beyrouth hier en soirée, sur son chemin vers Damas, et prévoit une nouvelle escale au Liban demain. L'entretien de M. Girault avec le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, en présence des députés Alain Aoun et Simon Abiramia a été suivi de la réunion de ce bloc, à l'issue de laquelle le général Aoun a fait une déclaration qui rompt avec son immobilisme des mois précédents. Dans une sorte de rétrospective politique, ou de « révision de la nature de nos rapports avec les différents partis et autorités politiques », il s'est posé comme « le vrai opposant », auquel toutes les parties, ou presque, s'opposent. C'est en réponse aux questions des journalistes qu'il a déclaré ensuite « vouloir négocier sur la République », et que « ceux qui souhaitent négocier avec nous sont les bienvenus ». Cette invitation à la négociation a inclus explicitement le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, « qui est le bienvenu à se rendre à Rabieh ». Celui-ci devrait lui répondre aujourd'hui, lors de sa conférence de presse qui fait suite habituellement à la séance électorale, qui sera la seizième aujourd'hui.
Le chef du Courant patriotique libre a néanmoins veillé à mettre l'accent sur le caractère « libanais de la présidentielle ».


Ce même souci de limiter la présidentielle aux frontières libanaises s'est dégagé de la déclaration du chef des Kataëb, l'ancien président Amine Gemayel, à l'issue de son entretien avec Jean-François Girault. Il s'est montré optimiste face aux « horizons positifs qui se présentent ». Il a insisté toutefois sur le fait que « si nous n'accomplissons pas notre devoir à l'intérieur, si nous ne nous unissons pas pour aboutir à un résultat efficace, tous les efforts en cours ne porteront pas ».
La visite de Jean-François Girault a inclus hier un entretien avec l'ancien président Michel Sleiman et le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, et s'est achevée sur une rencontre avec le responsable des affaires diplomatiques du Hezbollah, Ammar Moussaoui.


Cette visite est l'élément palpable de la dynamique en cours pour un consensus présidentiel, une dynamique renforcée par un étroit partenariat avec Bkerké. Alors que le patriarche maronite s'est déjà entretenu lundi avec le général Aoun, il doit se concerter aujourd'hui avec Amine Gemayel, qu'il a contacté hier, et incessamment avec Samir Geagea et Sleiman Frangié. Mgr Béchara Raï multiplie ses contacts, loin des médias, pour une entente sur un candidat consensuel.


Le patriarcat s'est-il finalement substitué aux politiques chrétiens ? « Nous ne pouvons le savoir encore », répond à L'Orient-Le Jour l'ancien ministre Kataëb Sélim Sayegh. Il confirme que « le Vatican a confié à Bkerké le dossier de la présidentielle, ce qui promet de revigorer son rôle ». Il valorise en même temps « la parfaite harmonie de nos positions avec celles du patriarche ». La candidature d'Amine Gemayel reste en tout cas une option envisageable, cette candidature étant « présente dans tous les couloirs de la diplomatie ». L'ancien ministre tente de dissimuler en outre l'angoisse chrétienne face au dialogue sunnito-chiite qui porte sur la présidentielle. « Même les Iraniens estiment que l'affaire de la présidentielle n'est pas exclusivement chrétienne, et que tout le peuple doit s'y associer, ce qui nous met face à une évolution intéressante », déclare-t-il.


Présent à la réunion Gemayel-Girault, Sélim Sayegh n'hésite pas à évoquer « un mandat international qui a été donné à la France pour la présidentielle, y compris par la Russie et l'Iran ». Il définit l'assouplissement iranien comme une « semi-ouverture », par laquelle la présidentielle libanaise serait « déliée des développements régionaux », ou du moins placée comme « le premier dossier à résoudre » au niveau régional. Il précise toutefois que « nous ne sommes pas encore au stade des négociations, ni de l'élaboration d'une feuille de route. Cette phase est celle du rapprochement ». Un rapprochement pour un consensus qui reste pour l'instant, selon lui, celui d'une « double négation : ni Aoun ni Geagea »...

 

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commentaires (6)

JOLIE PHOTO. CHACUN REGARDE L'AUTRE ET SOURIT... MITIL ILLI FATEH CHFÉFOU OU RÉKHI.... B...OU... MA BIDI OUL !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 58, le 12 décembre 2014

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Commentaires (6)

  • JOLIE PHOTO. CHACUN REGARDE L'AUTRE ET SOURIT... MITIL ILLI FATEH CHFÉFOU OU RÉKHI.... B...OU... MA BIDI OUL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 58, le 12 décembre 2014

  • Il est difficile de mettre à pied d’égalité hégémonie iranienne et l’ingérence positive saoudienne au Liban. Les Iraniens ont formé un bataillon de mercenaires le Hezb, qui pour prouver une allégeance sans faille à ses nouveaux maitre a du renier son passé et sa singularité et, abandonner toute solidarité avec sa nation allant jusqu’ a l’indifférence totale quant sort de ses compatriotes. L’état islamique d’Iran a façonné le Hezb comme un corps franc au regard tourné exclusivement vers Téhéran. Son arment purement offensif n’a aucune vocation à protéger les libanais de quiconque. Il ne sert qu’a intimider les ennemis de ses maîtres demeurés en perse. Il n’a d’intérêt pour la population libanaise que dans la mesure où celle-ci lui sert de bouclier humain. Il lui importe peu que son pays soit dévasté ce n’est plus le sien. L’Arabie Saoudite n’exige aucune contrepartie de ses alliés pouvant les mettre en danger. Elle ne leur demande pas non plus d’adopter ses coutumes et d’abandonner leur culture et mode de vie. L’Egypte de Sissi en est le meilleur exemple.

    ANDRE HALLAK

    00 h 44, le 12 décembre 2014

  • ONT-ILS OBTENUS... TOUS LES DEUX... LE FEU VERT CHACUN DE SON MAÎTRE... ET LE MEMO... OU LE "MENU" DE CE QU'ILS PEUVENT ACCEPTER... SI... AGRÉÉ PAR LEURS PATRONS ? QUELLE DÉCADENCE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 25, le 10 décembre 2014

  • BoSSfèèèr, chantre du "Savoir-faiiire", jette le peu qui lui en reste à la poubelle, faute de se biler. La manière dont il s’énerve quand on effleure ce sujet sensible avec lui est plus que révélatrice. Il est de la tête aux pieds arrogant, ronchon, en fait "méchant" et aux aguets. Ce qui est pathétique ou vaniteux, ou les deux. Ni gentil ni mignon mais grognon, ne faisant du charme même pas à 1 "pancarte et/ou affiche" style Wéhhééébb et/ou Kandîîîl ; jusqu'à ce "tic" chez lui de finir par se séduire ! Il n’aime personne ni en chair ni en os. Ne s’intéresse ni aux êtres ni aux concepts. Ne pratique ni la critique ni l'analyse, et aux sentiments préfère les baratins insignifiants.... Pour se limiter à convulsionner que le Sunnite est un "marchand" qui réunit ses témoins genre une rafle, pour maintenir ses Réformés dans le marécage en vue de les enfoncer ; ne parvenant qu'à cracher un portrait dénaturé des boSSfàRienisés pour mieux les accuser ! Ces propos sont "insensés", i.e. contraires à la saine raison. Sous-tendus par 1 thèse effarante : la hargne du Sain sunnite résulterait du fait que ce "Riche?" et diplômé, serait "génétiquement" incapable de digérer l'ascension de ces Orangés ! Étrange opinion donc qui rendrait e.g. le bigaradier inapte à apprécier tout fils de bourgeois, sous prétexte que lui n'est qu'un "simple" boSSfèèèr. C'est 1 avantage, certes, d'être "modeste", mais faut pas en abuser jusqu’en devenir soi-même tellement Amèèèr !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 51, le 10 décembre 2014

  • Mais alors a aucun moment la binsaoudie ne s'est montre interessee ? pour quelles raisons ? elle compte pour du beurre fondu ou quoi ? pourtant elle a un fraichement convertit au salafowahabite comme candidat chretien a la magistrature supreme !!! en plus on lit en infos dernieres que geagix se presse pour se rendre a Rabieh !!! Quand on disait que le seul phare que le Liban possede c'est le Phare Aoun .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 06, le 10 décembre 2014

  • DIALOGUE QUI AURAIT DÛ ÊTRE FAIT DEPUIS AU MOINS TROIS ANS. LE BLÂME EST AUX "TAUPES" QUATORZISTES QUI MANQUENT DE VUE POLITIQUE À LONGUE PORTÉE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 31, le 10 décembre 2014

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