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Liban - Crise

Bou Faour appelle les groupes jihadistes à surseoir à tout acte de violence

« La volonté de négociation est irréversible, mais il y a une brèche dans les négociations, que nous cherchons à colmater », insiste le ministre.

Waël Bou Faour, Alain Aoun et Élie Marouni, place Riad el-Solh, hier. Photo Sami Ayad

Le ministre de la Santé Waël Bou Faour a appelé hier les deux groupes jihadistes qui détiennent le groupe de militaires et d'agents de sécurité libanais à surseoir à tout acte de violence qu'ils pourraient infliger à leurs otages, affirmant qu'ils pourraient compromettre les négociations en cours.
« L'État libanais est sérieux dans son intention de négocier », a précisé le ministre, qui s'exprimait à partir de la place Riad el-Solh, entouré de membres des familles des militaires captifs. « Toutefois, il y a un maillon manquant dans la chaîne qui relie l'État aux groupes jihadistes, et ce n'est la faute ni de la cellule de crise ni du gouvernement », a dit M. Bou Faour, qui a dit « s'employer à colmater cette brèche ».
Notons que les familles des militaires captifs ont déplacé leur sit-in du col de Baïdar à la place Riad el-Solh, après avoir été convaincues par M. Bou Faour que les dommages infligés à l'économie libanaise par le sit-in de Dahr el-Baïdar ne pouvaient continuer. Les affinités communautaires du député y sont aussi pour quelque chose, sachant que parmi les otages figurent 5 militaires druzes et deux autres agents des FSI.


La plaidoirie de Waël Bou Faour pour un sursis est intervenue après qu'il eut appris de la bouche du père de l'un des otages, Mohammad Youssef, qui avait pu s'entretenir le matin avec son fils, que le groupe « État islamique » avait accordé trois jours au gouvernement avant de procéder à une nouvelle exécution d'otage.
« Je tiens à assurer aux ravisseurs, non pas d'une position de faiblesse ou de supplication, mais pour être fidèle à la logique des choses, que les parents des otages sont incapables d'influer sur le cours des négociations, et en même temps que l'État libanais n'a pas l'intention d'atermoyer », a affirmé le ministre, se disant assuré que les ravisseurs l'écoutaient en direct sur le petit écran.
« Nous avions fait quelques progrès, mais ils se sont arrêtés. Nous espérons que le climat s'assainira et que nous nous engagerons dans des négociations claires. (...) Nous ne ferons pas marche arrière en ce qui concerne la volonté de négocier », a-t-il poursuivi en s'adressant aux groupes jihadistes.


Des propos de M. Bou Faour, ce sont les mots « négociations claires » qui retiennent l'attention. Jusqu'à présent, en effet, les milieux gouvernementaux et politiques avaient le sentiment que le processus de négociations demeure confus.
Selon les informations disponibles, le « maillon manquant » dont parle Waël Bou Faour pourrait concerner l'absence d'une ligne directe entre le gouvernement et l'État islamique, sachant qu'un médiateur du Qatar est le « middle man » entre l'État libanais et le Front al-Nosra.
À ce stade, rappelle-t-on, des débuts de négociations ont eu lieu à travers deux médiateurs : un Syrien – le même qui s'est entremis pour la libération des religieuses de Maaloula – et un Qatari. Le premier assure le lien avec le groupe Daech, le second avec al-Nosra. Mais le gouvernement demeure réticent à procéder à un échange d'otages, sans la supervision claire d'un médiateur digne de confiance et sans une continuité dans les pourparlers.

 

Alain Aoun : Négociations très floues
« Nous attendons de voir la proposition qui va se dégager des négociations et nous jugerons sur pièce ; alors seulement le gouvernement pourra assumer ses responsabilités à l'égard du sort de nos soldats et de leurs familles », devait préciser pour sa part Alain Aoun, du Courant patriotique libre, qui s'est mêlé aux parents d'otages place Riad el-Solh. Et M. Aoun d'expliquer que l'offre de négociations est encore « très floue », qu'il n'y a encore « rien de concret » sur la procédure à suivre pour un échange.
Plaidant en faveur de négociations secrètes, Alain Aoun a admis que la chose n'est pas facile, tant que les parents d'otages seront le jouet des ravisseurs et céderont à leur chantage affectif. Il a même redouté qu'ils continuent à être instrumentalisés pour alimenter la situation de chaos dans le pays.


En milieu d'après-midi, et malgré le secret qui entoure en principe les contacts avec les ravisseurs, un groupe représentant les familles des militaires captifs a été reçu au Sérail par le général Mohammad Kheir, secrétaire général du Conseil supérieur de défense et membre de la cellule de crise en charge du dossier. Des assurances leur ont été fournies, qu'ils ont refusé de divulguer.
Toutefois, certains des parents, rendus sceptiques par de précédents cafouillages, se sont dirigés en soirée vers Esral, pour prendre directement en main les contacts avec les ravisseurs, selon la chaîne LBC.

 

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Le ministre de la Santé Waël Bou Faour a appelé hier les deux groupes jihadistes qui détiennent le groupe de militaires et d'agents de sécurité libanais à surseoir à tout acte de violence qu'ils pourraient infliger à leurs otages, affirmant qu'ils pourraient compromettre les négociations en cours.« L'État libanais est sérieux dans son intention de négocier », a précisé le...

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C'EST APPELER LES LOUPS À SE COMPORTER EN AGNEAUX !

LA LIBRE EXPRESSION

07 h 55, le 10 octobre 2014

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  • C'EST APPELER LES LOUPS À SE COMPORTER EN AGNEAUX !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 55, le 10 octobre 2014

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