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Liban - New York

Plumbly à « L’OLJ » : Le Liban fait preuve d’une résilience extraordinaire, et il continuera à le faire

La réunion ministérielle du groupe international d'appui au Liban s'est tenue hier au siège des Nations unies, en marge du débat général de la 69e session de l'Assemblée générale de l'Onu. Présidée par le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, cette conférence, qui a lieu « exactement un an après sa formation », intervient dans le contexte de la crise syrienne et la menace de Daech.
Ont participé à la réunion le Premier ministre Tammam Salam, ainsi que Laurent Fabius (France), Sergueï Lavrov (Russie), John Kerry (États-Unis), William Hague (Royaume Uni), Catherine Ashton (Union européenne), Federica Mogherini (Italie), Frank-Walter Steinmeier (Allemagne), Nabil el-Arabi (Ligue arabe), entourés du président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, du haut-commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés, Antonio Guterres, et du commandant en chef de la Finul, Luciano Portolano. Cette conférence a permis de faire le point sur les engagements pris par la communauté internationale de soutenir la souveraineté libanaise, d'aider le Liban – touché directement par la crise syrienne – à renforcer les capacités de l'armée libanaise, et d'accorder une assistance aux réfugiés syriens ainsi qu'aux communautés les plus vulnérables. La communauté internationale appuiera dans ce cadre financièrement le gouvernement.
« L'Allemagne, qui prend l'initiative sur des dossiers spécifiques, prévoit d'organiser une réunion de soutien en automne pour tous les pays voisins, à savoir la Turquie, l'Irak, la Jordanie et le Liban, le pays le plus touché da la région », a indiqué hier Derek Plumbly, représentant spécial de l'Onu au Liban, lors d'un entretien accordé à L'OLJ au Palais de Verre, avant la conférence.

Pressions sur le Liban
Cette conférence « a été convoquée par le secrétaire général de l'Onu pour soutenir le Liban », a rappelé le responsable onusien. « Les pressions sur le Liban ont augmenté, a-t-il affirmé. Ce groupe se penchera sur les pressions actuelles et passera en revue ce qui a été réalisé en matière de soutien au Liban, de maintien de sa stabilité en cette période difficile, de même qu'elle évoquera ce sur quoi l'accent devrait être mis durant la phase à venir », explique le responsable onusien. « C'est une sorte de bilan et une réaffirmation de l'objectif central du groupe, qui est d'apporter un soutien politique au Liban face aux pressions énormes découlant en particulier du conflit syrien », a-t-il ajouté.
Avec plus de 1 300 000 réfugiés syriens, le Liban peut-il espérer une plus grande aide financière ? « Cela est difficile, franchement, note-t-il. Selon les estimations de l'Onu, une importante aide de 614 millions de dollars a été accordée au Liban pour les réfugiés. Ce qui est beaucoup, ajoute-t-il. L'un des messages de cette réunion est justement la nécessité d'accélérer l'aide disponible. Car certaines agences de l'Onu, le Pam par exemple, qui aident le Liban sont soumises à une forte pression. Certaines régions ne sont pas couvertes. Nous cherchons une assistance plus ciblée dans la phase à venir. Nous essayerons d'aider ceux qui sont vraiment dans le besoin », notamment les communautés affectées par le conflit, par l'impact de la guerre et par la présence des réfugiés. « L'an dernier, une part importante de l'aide a été affectée aux communautés d'accueil », constate-t-il.

Maintenir l'unité
Quel bilan depuis la conférence de Paris ? « Sur une note politique, le gouvernement du Premier ministre Tammam Salam continue à maintenir l'unité, ce qui se reflète dans la mission originale de cette conférence, note Derek Plumbly. Il s'agit d'un bon développement, d'un succès pour les Libanais », estime-t-il. Comme promis, « l'armée libanaise a reçu une aide importante depuis que le groupe international de soutien a été mis en place ». Et en réponse aux combats récents à Ersal, « les besoins supplémentaires de l'armée libanaise et des FSI vont être identifiés, note-t-il. Nous avons eu une promesse de soutien d'un milliard de dollars à l'armée libanaise de l'Arabie saoudite, ainsi qu'une assistance supplémentaire de certains partenaires traditionnels, en particulier la Grande-Bretagne et les États-Unis », affirme-t-il. En arrière-plan de cette conférence, il y a un acte majeur avec la France et avec l'Arabie saoudite. « Le mécanisme a été activé, souligne M. Plumbly. Au cours de cette réunion, nous allons faire davantage de pression. Les programmes recevront un financement international du "Fonds spécial d'affectation multidonateurs". »

Le défi de Daech
Le Liban pourra-t-il surmonter le fardeau du conflit syrien et la menace de Daech ? Le responsable de l'Onu semble optimiste. « Le Liban fait preuve d'une résilience extraordinaire, et il continuera à le faire. Il est important que le peuple et les dirigeants libanais continuent de montrer l'unité de ces derniers mois », a-t-il déclaré, tout en les invitant à mettre de côté « leurs différences » afin de préserver la sécurité et la paix au Liban. Il n'a pas manqué de lancer un appel pour que les « dirigeants libanais puissent se réunir et se mettre d'accord pour élire un nouveau président » car il est « nécessaire de préserver les institutions » face à cette crise. « Il est très important que les leaders libanais fassent tout leur possible pour prendre des mesures préventives », prévient-il. Quelle stratégie suivre? « Je pense que vis-à-vis de Daech, en particulier, la stratégie à suivre est de garder l'unité du peuple libanais face au terrorisme... C'est la meilleure façon d'agir », a-t-il conclu.

 

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commentaires (2)

RÉSILIENCE OU RÉSILIATION ?

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 58, le 27 septembre 2014

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Commentaires (2)

  • RÉSILIENCE OU RÉSILIATION ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 58, le 27 septembre 2014

  • "Le Liban fait preuve d'une résilience extraordinaire."... Oui, d'accord... mais inutile de tirer sur la corde indéfiniment pour voir quand elle va craquer!!!

    NAUFAL SORAYA

    11 h 56, le 27 septembre 2014

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