Rechercher
Rechercher

Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Le commandement de l’armée tente, tant bien que mal, de contenir ses soldats à Ersal

L'explosion qui a tué deux militaires et blessé quatre autres hier au cœur de Ersal a rompu le calme, établi après le retrait des combattants fondamentalistes dans le jurd du village, en août dernier. Cet attentat est survenu après que l'armée eut réussi à isoler Ersal du vaste jurd qui l'entoure et à asseoir son contrôle au niveau de toutes les routes permettant d'approvisionner les combattants en aliments, médicaments et autres.
L'armée a riposté hier à l'attaque en effectuant une série de perquisitions autour du lieu de l'attentat, dans une tentative d'en identifier les auteurs. En parallèle, des obus ont été tirés à partir de postes militaires, afin de traquer le mouvement des combattants dans le jurd. En soirée, deux roquettes ont échoué entre les deux villages de Laboué et de Nabi Oussman, tirées à partir des positions jihadistes. Menant immédiatement une contre-attaque avec des tirs d'artillerie, l'armée a tué un ressortissant syrien et un suspect, poursuivi par la justice, selon les informations officielles.


Après cette première riposte de l'armée, une autre roquette a visé une permanence du mouvement Amal à Laboué, en soirée. Plus tard, le désespoir s'abattait sur la famille du soldat Mohammad Hamiyé, l'un des otages retenus par le Front al-Nosra. Sur son compte Twitter, le groupe a annoncé son exécution, qui n'avait toujours pas été confirmée en soirée, en écrivant : « Mohammad Hamiyé est la première des victimes de l'armée libanaise, devenue un jouet entre les mains du parti iranien. »
Le soldat serait le premier à être exécuté, par balle, par le Front al-Nosra. Deux autres militaires avaient été décapités par l'État islamique.


Réagissant à l'annonce par le Front al-Nosra de l'exécution du soldat Hamiyé, une source ministérielle a estimé que cet acte, s'il est confirmé, signifierait que les groupes fondamentalistes ont outrepassé la médiation qatarie et renoncé à écouter certains de leurs « amis » qui les avaient priés de proroger le délai fixé pour mettre à exécution leurs menaces.
La même source a prévu, en outre, une montée de la tension sur le front de Ersal, d'autant que la vie des otages est de plus en plus menacée. Le but des groupes fondamentalistes serait d'exercer des pressions sur le Qatar afin de l'amener à satisfaire leurs demandes. Rappelons que Doha avait promis dimanche dernier au Premier ministre de se tenir aux côtés de l'armée dans la lutte contre le terrorisme.


Sur le terrain, toujours selon la source ministérielle, l'armée serait déterminée à empêcher une nouvelle exécution. Cette mobilisation, faisant suite notamment à l'attentat d'hier, a été débattue par le Premier ministre, le ministre de la Défense et le commandant en chef de l'armée. Ils ont estimé que cette attaque vise à semer la haine entre les habitants et l'armée, et à inciter les unités militaires à mener une offensive violente contre le village. Or c'est ce dérapage que le commandement de l'armée a voulu contrer depuis les premiers accrochages entre l'armée et les groupes fondamentalistes, en août dernier.
Force est de noter enfin que les responsables rejettent les allégations des groupes jihadistes, qui prétendent que la charge explosive ayant servi à l'attentat, hier, a été fabriquée par l'armée et le Hezbollah. « Ce scénario est une pure fiction, illogique et inimaginable », affirment les responsables officiels...

L'explosion qui a tué deux militaires et blessé quatre autres hier au cœur de Ersal a rompu le calme, établi après le retrait des combattants fondamentalistes dans le jurd du village, en août dernier. Cet attentat est survenu après que l'armée eut réussi à isoler Ersal du vaste jurd qui l'entoure et à asseoir son contrôle au niveau de toutes les routes permettant d'approvisionner les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut