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Moyen Orient et Monde - Irak

A Paris, le monde affûte ses armes contre l'Etat islamique

Les pays participants ont affiché leur soutien « par tous les moyens nécessaires, y compris une aide militaire appropriée » à Bagdad, mais n'ont pas dévoilé leurs plans.

À Paris, une réunion de la coalition internationale contre l’État islamique a été solennellement ouverte par les présidents français François Hollande et irakien Fouad Maassoum. Pool/ Christian Hartmann/AFP

La communauté internationale, réunie à Paris hier, a promis de soutenir la lutte de Bagdad contre les jihadistes de l'État islamique (EI, ex-Daech).
À l'issue d'une réunion de trois heures hier matin au ministère français des Affaires étrangères, les participants (27 pays arabes et occidentaux, trois organisations internationales) ont répété que Daech était « une menace non seulement pour l'Irak, mais aussi pour toute la communauté internationale ». « Nous sommes tous concernés », a lancé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, sur fond de multiplication des atrocités par l'EI, avec notamment la décapitation samedi d'un otage britannique, David Haines, un humanitaire de 44 ans. Ce dernier est le troisième otage occidental des jihadistes à avoir été assassiné en moins d'un mois, après les journalistes américains James Foley et Steven Sotloff.

 

(Lire aussi : Qui sont les vrais « terroristes » ? De Washington à Damas, à chacun son « ennemi »)

 

« Comme une grand-messe »
La communauté internationale s'est ainsi « engagée à soutenir le nouveau gouvernement irakien dans sa lutte contre Daech par tous les moyens nécessaires, y compris une aide militaire appropriée », selon le texte final de la réunion, qui avait solennellement été ouverte par les présidents français François Hollande et irakien Fouad Maassoum. « Il n'y a pas de temps à perdre », a exhorté le premier, tandis que le second appelait à une intervention aérienne « rapide ».
Mais les participants à la coalition n'ont pas fourni les détails de leur riposte face à l'EI. « Il s'agit de bien plus que juste des frappes. Un grand nombre de pays ont offert leur participation, et cela va de pays européens à des pays hors Europe, des pays de la région (moyen-orientale) ou extérieurs à la région », a précisé le secrétaire d'État américain John Kerry.
« Une conférence, c'est comme une grand-messe, un moment nécessaire de rassemblement et d'écoute, le but était de se mettre d'accord sur un message politique fort à destination du nouveau gouvernement irakien, de se mettre en ordre de combat », a commenté une source diplomatique française, pour qui le prochain rendez-vous important sera une réunion, consacrée à l'Irak, du Conseil de sécurité au niveau ministériel vendredi à New York.

 

(Lire aussi : Les avions français commencent leurs vols de reconnaissance en Irak)

 

D'amples difficultés
L'EI, qui a déclenché une offensive fulgurante mi-juin dans le nord de l'Irak, contrôle quelque 40 % du territoire de ce pays, mais aussi un quart du territoire de la Syrie. Les participants à la réunion de Paris se sont toutefois abstenus dans la déclaration finale de la moindre référence à la Syrie, le projet des États-Unis d'y étendre leurs frappes aériennes contre les jihadistes étant contesté tant par ceux qui craignent de renforcer le président syrien Bachar el-Assad que par ceux qui soutiennent son régime, comme les Russes et les Iraniens. « Les Russes sont avec nous quant il s'agit de combattre le terrorisme, et si l'on ne parle que de l'Irak c'est relativement simple », a estimé une source diplomatique.
Les frappes en Syrie, où l'EI a établi sa base arrière, restent à l'heure actuelle « hypothétiques », a jugé une source diplomatique française, la stratégie officielle de Paris étant de renforcer l'opposition « modérée », combattant à la fois les jihadistes et le régime de Bachar el-Assad. Le ministre britannique Philip Hammond a rappelé que « l'ampleur des difficultés » à surmonter en Syrie serait tout « autre, (...) pour toutes sortes de raisons, militaires, légales et techniques ». « Mais nous ne l'excluons pas », a-t-il ajouté.
Pendant ce temps, sur le terrain, des heurts sporadiques ont éclaté hier près de la ville irakienne de Dhoulouiyah où les forces de sécurité et des tribus alliées préparaient une offensive contre des insurgés sunnites basés dans les environs, ont indiqué des responsables. Ils ont également affirmé qu'un projectile, contenant apparemment un gaz toxique, avait touché la ville, ce qui a été confirmé par un médecin de l'hôpital.
Enfin, la reprise de Mossoul, la deuxième ville d'Irak tombée début juin aux mains de l'EI, ne devrait pas prendre beaucoup de temps, a estimé hier le ministre irakien des Affaires étrangères, Ibrahim al-Jaafari.

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La communauté internationale, réunie à Paris hier, a promis de soutenir la lutte de Bagdad contre les jihadistes de l'État islamique (EI, ex-Daech).À l'issue d'une réunion de trois heures hier matin au ministère français des Affaires étrangères, les participants (27 pays arabes et occidentaux, trois organisations internationales) ont répété que Daech était « une menace non...

commentaires (3)

BIEN PLUS QUE DES FRAPPES ? GARE AUX TRAPPES !!!

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 44, le 17 septembre 2014

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Commentaires (3)

  • BIEN PLUS QUE DES FRAPPES ? GARE AUX TRAPPES !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 44, le 17 septembre 2014

  • EN FAIT TOUT CE SCENARIO, N'A ÉTÉ MONTÉ QUE POUR PRÉPARER LA VOIE AUX PROCHAINES ATTAQUES CONTRE LA SYRIE NOUSSAÏRÎE ET LA PER(S)CÉE CHÏÏTE !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 59, le 16 septembre 2014

  • On voit combien il doit être difficile pour l’Américain moyen de tirer les leçons de l’histoire du Moyen-Orient. Résurrection, réinvention et linguistique. Barack Obama a tout exploité. Et maintenant, il pousse l’Amérique dans la guerre en Syrie ainsi qu’en Irak. Oh oui, et il va vaincre l’ISIS (Islamic State of Iraq and Syria), sa « barbarie », son « génocide », son « idéologie perverse » - jusqu’à ce que les méchants soient « rayés de la surface du globe ». Qu’est-il arrivé à George W. Bush ? Mais passons à travers tout cela avec un peigne linguistique. Tout d’abord, Obama va ressusciter les milices sunnites du « Conseil de l’éveil » - une créature inventée par un certain général David Petraeus - qui avaient été payées par les Américains pour lutter contre al-Qaïda pendant l’occupation américaine de l’Irak. Elles ont ensuite été durement frappées par al-Qaïda et trahies par le gouvernement irakien dominé par les Chiites. Obama a même inventé un nouveau nom pour ces milices : il les a appelées les « Unités de la Garde nationale » qui « aideront les communautés sunnites à garantir leur propre liberté face à l’ISIS ». « Garde nationale » en effet !Ensuite, il y a la réinvention de l’opposition « modérée » syrienne qui a été un moment appelée l’Armée syrienne libre - une force corrompue de déserteurs et trahie par l’Occident et ses alliés islamistes - et qui n’existe plus. Cette armée fantôme va maintenant être appelée la « Coalition nationale syrienne » .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 06, le 16 septembre 2014

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