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Économie - Liban - Social

Nazarian : Le pays risque d’être plongé dans l’obscurité totale

Toujours pas de répit dans l'affrontement qui oppose la direction d'EDL aux journaliers, alors que les accès au siège de l'établissement sont toujours bloqués. Le ministre de tutelle du fournisseur d'électricité est donc intervenu publiquement hier pour tenter un forcing afin de trouver une issue à la crise.

Les accès au siège d’EDL étaient encore bloqués ce lundi. Photo Dalal Medawar

C'est à l'occasion d'une conférence de presse organisée hier dans les locaux de la centrale thermique de Zouk que le ministre de l'Énergie et de l'Eau, Arthur Nazarian, a une nouvelle fois appelé les journaliers d'EDL à mettre un terme à leur mobilisation.


« La poursuite du mouvement de contestation menace de plonger le pays dans l'obscurité totale », a ainsi prévenu le ministre, avant d'ajouter que « l'occupation de l'office menace la production d'électricité ». M. Nazarian a également rappelé que le conflit social, qui paralyse l'institution depuis plus d'un mois, a conduit « au gel des opérations de facturation », faisant ainsi écho aux propos du directeur d'EDL, Kamal Hayek, présent lui aussi à la conférence de presse. Les deux hommes s'accordent pour affirmer que cette crise aura de graves répercussions sur la « nécessaire rénovation des infrastructures électriques du pays » et coûte déjà plus de « 270 000 dollars par jour à l'État ».
Mais le ministre ne s'est toutefois pas contenté de rappeler les journaliers à l'ordre. Joint au téléphone par L'Orient-Le Jour, M. Nazarian a en effet reproché au ministère de la Justice, ainsi qu'à celui de l'Intérieur, de « manquer à leurs obligations les plus élémentaires » dans cette affaire. « Nous sommes dans un cas de figure invraisemblable, dans lequel une institution appartenant à l'État est prise en otage par des particuliers, et ce sans que les autorités ne s'emploient à rétablir l'ordre public », a-t-il déploré. Il affirmait enfin, en milieu d'après-midi, n'avoir « toujours pas recueilli la moindre réaction » des deux ministères cités dans sa déclaration. Contactés par L'Orient-Le Jour, les ministres Achraf Rifi et Nouhad Machnouk étaient par ailleurs injoignables.


M. Nazarian estime également que « les demandes des journaliers, si elles sont fondées, devraient faire l'objet d'un recours devant les juridictions compétentes ». « Les fonctionnaires d'EDL, comme les usagers, sont affectés depuis plus d'un mois par une situation qui ne devrait pas les concerner », conclut-il, avant de rappeler que les « réparations de la centrale électrique de l'Unesco sont toujours suspendues du fait des opérations de blocage du siège de l'institution par les manifestants ».
De son côté, M. Hayek a assuré que ses services faisaient leur « possible pour assurer le courant électrique malgré les circonstances difficiles ». Rappelons par la même occasion que le directeur d'EDL avait personnellement tenté, au cours de la semaine précédente, de forcer le blocus des grévistes pour accéder au siège de l'établissement à Beyrouth, sans succès.


Plus tard dans la journée, le député Mohammad Kabbani a répondu au ministre de l'Énergie et de l'Eau en affirmant que « la résolution de cette crise sociale ne devait pas s'effectuer sur le terrain du respect de l'ordre public, mais sur celui du dialogue social ». Il a également émis la possibilité de repasser par le Parlement pour trouver une issue à ce conflit. Ces propos ont été recueillis à l'issue d'une rencontre entre le Premier ministre, Tammam Salam, et une délégation de députés de la circonscription de Beyrouth portant sur la situation sécuritaire dans le pays.


Enfin, le syndicat des travailleurs d'EDL a publié un communiqué demandant aux pouvoirs publics d'intervenir pour libérer les accès du siège de l'établissement. Le texte fait également état des menaces et des injures dont ont été victimes, la semaine dernière, les cadres de l'institution au cours de leur face-à-face avec les journaliers et promet un nouveau mouvement de grève dans les prochains jours en cas de « non-paiement des bourses scolaires par la direction d'EDL », motivé par les circonstances actuelles. Charbel Saleh, un syndicaliste interrogé par L'Orient-Le Jour, rejoint la position de M. Nazarian en déplorant « l'inaction des autorités » depuis le début de ce conflit. Pour rappel, la direction d'EDL a publié, au mois d'août, un mémorandum chiffrant les places vacantes au sein de l'office à 897, dans le cadre de l'application de la loi n° 287 approuvée par le Parlement en avril et qui institue les conditions de l'accès au cadre du fournisseur d'électricité. Les journaliers, qui sont environ 1 700, refusent d'accepter cette solution qui exclut donc un peu moins de la moitié d'entre eux et se disent toujours déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à ce que leurs revendications soient satisfaites.

 

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Privatisez messieurs les responsables l’électricité du Liban et déclarez votre faillite administrative, et vous verrez quand une société privée prendra tout en charge on aura après quelque jours l’électricité 24hsur 24 sans aucun problème avec aucun employé.

Sabbagha Antoine

13 h 53, le 09 septembre 2014

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Commentaires (1)

  • Privatisez messieurs les responsables l’électricité du Liban et déclarez votre faillite administrative, et vous verrez quand une société privée prendra tout en charge on aura après quelque jours l’électricité 24hsur 24 sans aucun problème avec aucun employé.

    Sabbagha Antoine

    13 h 53, le 09 septembre 2014

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