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Liban

La simultanéité de Gaza et Kfarchouba : inquiétude et colère au Liban

Marwan Hamadé a notamment exhorté l’Égypte, « en raison de son poids politique et moral, à assumer son rôle historique et à protéger la Palestine ». Mahmoud Zayyat / AFP

Le Liban suit avec inquiétude la situation à la frontière sud où l'armée était hier matin en état d'alerte après le bombardement israélien des collines de Kfarchouba, consécutivement aux tirs de roquettes à partir du Liban, contre le territoire israélien. Il s'inquiète également de la détérioration de la situation à Gaza.

Le député de Tripoli Mohammad Safadi a dénoncé hier dans une déclaration le tir de roquettes contre Israël, le désignant comme « un acte douteux qui n'a rien à voir avec la résistance dans la mesure où il rend service à Israël qui veut détourner l'attention de la communauté internationale de ses crimes contre le peuple palestinien à Gaza ». Selon lui, l'État hébreu a « profité du chaos qui règne dans la région, notamment en Syrie et en Irak, pour agresser le peuple palestinien à Gaza ». M. Safadi s'est aussi dit consterné devant « l'impuissance absolue de la Ligue arabe face à ce que les Palestiniens endurent ».

Le « silence » arabe a d'ailleurs été dénoncé par plusieurs personnalités au moment où des sit-in étaient organisés dans certaines régions du pays pour dénoncer les raids israéliens à Gaza. Le ministre des Télécommunications, Boutros Harb, également député de Batroun, a ainsi appelé les États arabes à « davantage de solidarité avec le peuple palestinien » et les a exhortés d'« agir à tous les niveaux, notamment à travers le Conseil de sécurité de l'Onu, pour obtenir l'arrêt des attaques contre Gaza ». Il a mis en garde contre « la gravité de la situation dans la région et son impact négatif sur le Liban », en estimant que «les Libanais se doivent d'être plus vigilants en ces circonstances ». Pour M. Harb, « la stabilité du Liban est également un facteur de stabilité pour les Palestiniens. L'édification des institutions ainsi que l'élection d'un chef de l'État permettent de garantir l'efficacité de l'appui libanais à la cause palestinienne aux niveaux arabe et international », a-t-il dit.

Le député Marwan Hamadé a, à son tour, pressé la communauté internationale « de sortir de son silence et d'intervenir pour mettre fin à l'agression israélienne, en relevant que la population de Gaza paie le prix de l'arrogance israélienne, des rêves d'hégémonie et de grignotage et du désir du gouvernement de Tel-Aviv de liquider la cause palestinienne ».
Il a notamment exhorté l'Égypte, « en raison de son poids politique et moral, d'assumer son rôle historique et de protéger la Palestine, notamment Gaza qui représente actuellement la conscience de tout Arabe honnête et libre ».

Du Brésil où il se trouve en visite officielle, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a relevé, lors d'une conversation à bâtons rompus avec les journalistes, que « le Liban et la région ont besoin d'une position courageuse de la communauté internationale face au terrorisme auquel ils sont soumis ». Il a dénoncé « deux formes de terrorisme : un terrorisme d'État pratiqué par Israël et un autre pratiqué par des groupuscules qui tuent pour des idéologies qui rejettent l'autre ».

Son collègue de la Culture, Rony Araiji, a quant à lui mis en garde contre « une cinquième colonne qui essaie d'embraser le front du Liban-Sud », avant de stigmatiser le silence international face à ce qui se passe à Gaza. Il a affirmé « redouter quelque chose qui se prépare dans la région et qui n'augure rien de bon », en évoquant en particulier la situation en Irak et en Syrie.

L'ancien ministre Wi'am Wahhab, qui a aussi dénoncé le silence arabe face aux raids contre Gaza, a jugé « nécessaire d'assurer tout genre d'appui matériel et moral aux Brigades al-Qods et al-
Kassam » et a invité « les Arabes et les musulmans à se porter volontaires pour défendre la Palestine et combattre les Israéliens ».

Au Sérail, à l'initiative du président du comité de dialogue libano-palestinien, Hassan Mneimné, l'ambassade de Palestine et les factions palestiniennes ont tenu une réunion conjointe afin de discuter de la situation à Gaza. Dans leur communiqué, elles ont notamment appelé à l'organisation d'une « vaste campagne de solidarité » avec les habitants de cette zone et jugé nécessaire de multiplier les pressions pour obtenir l'arrêt des raids.

Entre-temps, à l'initiative d'un groupe d'ONG libanaises et palestiniennes, des enfants palestiniens ont organisé un sit-in devant le bâtiment de l'Escwa au centre-ville et ont adressé au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, un mémorandum dans lequel ils expriment « leur étonnement face au silence des Nations unies » et l'appellent à intervenir rapidement pour « déférer les criminels (israéliens) devant la justice internationale » et pour pousser les autorités égyptiennes à ouvrir la voie de passage de Rafah.

Dans le camp de Bourj Chemali, le Front de libération de la Palestine a également organisé un sit-in de soutien aux habitants de Gaza, et une manifestation de protestation contre les attaques israéliennes a eu lieu au camp de Beddaoui.

 

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