Le Liban se comporte de manière « discriminatoire flagrante » en refusant l'entrée aux réfugiés palestiniens fuyant les violences en Syrie, affirme hier, dans un rapport, Amnesty International.
Selon l'organisation de défense des droits de l'homme, le Liban impose des mesures drastiques aux Palestiniens à la frontière syrienne dans l'objectif de prévenir leur entrée. « La politique du gouvernement libanais et les mesures prises envers les réfugiés palestiniens venant de Syrie constituent de graves violations des droits de l'homme », indique le texte.
Amnesty a estimé que le comportement du gouvernement Libanais n'était pas justifié. D'après l'organisation, les Palestiniens cherchant à traverser la frontière de la Syrie se heurtent à des formalités « extrêmement difficiles et chères ». Et même si les Palestiniens remplissent les conditions requises, comme la possession d'un permis de séjour, l'accès au Liban leur reste interdit. Par exemple, une femme qui est retournée en Syrie pour mettre au monde son enfant s'est vu refuser le droit de rejoindre ensuite sa famille restée au Liban. L'organisation cite un autre exemple de parents qui sont rentrés en Syrie pour renouveler leur carte d'identité, mais n'ont pu retourner au Liban où ils avaient laissé leur fils de 12 ans avec son oncle.
(Pour mémoire : Amnesty International : Les réfugiés syriens manquent cruellement de soins de santé au Liban)
Et, selon Amnesty, la fuite d'un document révèle que l'aéroport de Beyrouth conseille à toutes les compagnies aériennes d'éviter de transporter des passagers palestiniens venant de Syrie, indépendamment des papiers en leur possession. Ces mesures sont une « claire violation de la loi internationale », souligne Amnesty.
Pour sa part, le gouvernement Salam assure qu'il n'y a pas d'interdiction officielle d'entrée pour les Palestiniens de Syrie. Mais Amnesty dit ne pas avoir reçu de réponse du gouvernement aux questions soulevées.
Rappelons que quelque 500 000 Palestiniens vivaient en Syrie, mais depuis la crise dans ce pays, 70 % d'entre eux sont des déplacés ou des réfugiés. Sur les 75 000 Palestiniens de Syrie ayant quitté ce pays, 53 000 se sont réfugiés au Liban.
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