Les Néerlandais n’avaient besoin que d’un point pour s’assurer la tête du groupe B, mais les Bataves ont voulu ajouter la manière et surtout deux buts, dont le dernier de toute beauté inscrit dans les arrêts de jeu par le jeune Memphis Depay qui était rentré en jeu à peine vingt minutes plus tôt. Gabriel Bouys/AFP
Les Pays-Bas ont réalisé un carton plein en venant à bout du Chili hier (2-0) et terminent donc à la première place du groupe B, avec 3 victoires en 3 matches.
Ceux qui s'attendaient à un match ouvert entre deux équipes déjà qualifiées ont de quoi être déçus. L'enjeu, la première place du groupe B, a pris le dessus. Crispés, Pays-Bas et Chili n'ont jamais réussi à enflammer cette partie, sauf dans le dernier quart d'heure. Les 30 premières minutes ont même été ennuyeuses malgré la belle ambiance en tribunes à São Paulo. Les Néerlandais ont été les premiers à se mettre en évidence, mais De Vrij, trop court de la tête (35e), et Robben, après un rush dont il a le secret (40e), n'ont pas trouvé le cadre.
Le rythme s'est à peine accéléré en deuxième période. Capitaine d'un soir, Robben a buté sur Bravo (65e), et Kuyt, reconverti arrière gauche, n'a pas cadré sa tête (75e). De son côté, le Chili a eu beaucoup de mal à inquiéter Cilessen. En l'absence de Vidal, blessé, Alexis Sanchez a bien tenté sa chance, mais il n'a pas été précis de loin (21e, 56e) ou est tombé sur le portier néerlandais (66e). On se dirigeait tout droit vers le 0-0, mais...
Mais le match a finalement basculé en faveur des hommes de Van Gaal. La solution est venue du banc. À peine entré en jeu, Leroy Fer a ouvert le score. Seul aux 6 mètres sur un centre venu de la droite après un corner vite joué par Robben (1-0, 77e). La Roja a réagi, De Jong a failli tromper son propre gardien (81e), mais c'est finalement un autre entrant, Memphis Depay, qui a tué le suspense en concluant un contre mené par Robben (2-0, 90e+2).
Robin Van Persie suspendu, Louis Van Gaal avait décidé d'aligner Jeremain Lens à la pointe de son attaque, au détriment de Klaas-Jan Huntelaar notamment. Associé à Robben et Sneijder sur le front offensif, l'avant-centre du Dynamo Kiev n'a pas existé. Il ne s'est pas procuré la moindre occasion et n'a jamais fait la différence. Humilié par Alexis Sanchez sur un petit pont (65e), il a logiquement été remplacé par Memphis Depay. Déjà décisif face à l'Australie (3-2), ce dernier s'est montré bien plus entreprenant. Sa très belle frappe aux 25 mètres a été claquée en corner par Bravo (76e). Corner qui a mené à l'ouverture du score de Fer... Mieux, il a inscrit son second but de la compétition dans le temps additionnel (90e+2).
Del Bosque salue un dernier match « très digne »
Dans l'autre rencontre du groupe B, l'Espagne, championne du monde en titre, a quitté le Mondial brésilien avec les honneurs en dominant l'Australie (3-0) dans une rencontre sans enjeu à Curitiba.
Le sélectionneur Vicente del Bosque en a profité pour saluer la prestation de ses joueurs.
« Nous avons achevé notre participation d'une manière très digne, les joueurs se sont donnés à fond, a dit le technicien juste après la rencontre. Dans les premières minutes, ils nous ont un peu étouffés, mais ensuite, nous avons pris progressivement le contrôle du match et nous avons été supérieurs. »
Cette victoire et la troisième place symbolique du groupe B mettront un peu de baume sur les plaies espagnoles après le traumatisme des déroutes contre les Pays-Bas (5-1) et le Chili (2-0), synonymes d'élimination au premier tour.
« Nous avons été un peu en deçà dans ce tournoi, et nos deux premiers adversaires, les Pays-Bas et le Chili, ont joué franchement bien. Tout le mérite leur appartient. Nous avons eu des ratés, mais aussi des adversaires très forts », a poursuivi Del Bosque.
Avec les buts de David Villa (32 ans) et Fernando Torres (30 ans) lundi contre l'Australie, le sélectionneur a appelé à ne pas enterrer trop vite la génération victorieuse de l'Euro 2008, du Mondial 2010 et de l'Euro 2012, pourtant jugée vieillissante.
« Il y a encore des gens qui peuvent beaucoup aider la sélection. Il faudra bien sûr être attentif à ceux qui arriveront, les jeunes, mais nous ne pouvons éliminer personne », a dit le technicien, qui est pour sa part sous contrat jusqu'en 2016 et a annoncé qu'il pourrait se prononcer sur son avenir dans les jours à venir.
« Nous avons le temps. J'imagine que ce sera dans les prochains jours, peut-être la semaine prochaine. Mais il n'y a pas d'urgence », a-t-il conclu.
Repère
Bilan à 10 jours : Les qualifiés, les éliminés, les meilleurs buteurs du Mondial
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