Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Opération « Gardiens de nos frères » : Abbas condamne des « meurtres de sang-froid »

Quatre Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne ces derniers jours ; l'Autorité demandera une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.

Des médias israéliens locaux ont fait état de recherches dans les puits, réservoirs d’eau, grottes et crevasses de la région de Hébron, pour retrouver les trois adolescents israéliens. Hazem Bader/AFP

Deux nouveaux morts hier en Cisjordanie portent à quatre le nombre de civils palestiniens tués par l'armée israélienne dans le cadre de son opération « Gardiens de nos frères » pour retrouver trois Israéliens enlevés. Un cinquième Palestinien, un homme de 20 ans grièvement blessé vendredi à la tête, était en état de mort clinique dans un hôpital israélien, selon sa famille. Et à Naplouse, un homme de 60 ans a succombé dans la nuit à une crise cardiaque alors que l'armée fouillait les abords de son domicile.


M. Abbas, qui a fermement condamné l'enlèvement des trois jeunes Israéliens et s'est engagé à une coopération totale de ses services de sécurité pour les retrouver, a néanmoins déploré l'effusion de sang et les destructions provoquées par l'opération israélienne. « J'ai dit que l'enlèvement était un crime, mais est-ce que cela justifie le meurtre d'adolescents palestiniens de sang-froid ? » a déclaré le président palestinien dans une interview publiée hier par le quotidien israélien Haaretz. Le président palestinien a également appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à « condamner ces meurtres ». Dans le même temps, l'Autorité palestinienne, avertissant que les opérations d'Israël plaçaient les territoires « au bord de l'explosion », a annoncé son intention de demander une réunion urgente du Conseil de sécurité des Nations unies.


Le président israélien Shimon Peres a salué le « courage » de M. Abbas qui a condamné à plusieurs reprises l'enlèvement et a estimé devant des représentants internationaux de médias juifs que le président palestinien était « le meilleur partenaire (pour la paix) qu'Israël n'ait jamais eu ». « Nous ne devons pas manquer l'occasion de faire la paix avec lui », a averti M. Peres, qui quittera ses fonctions fin juillet, pour être remplacé par Reuven Rivlin.
« Nous n'avons aucune intention de porter atteinte à quiconque, mais nos forces recourent à l'autodéfense nécessaire et de temps à autre, il y a des victimes du côté palestinien résultant de l'action de légitime défense de nos soldats », a répliqué M. Netanyahu lors du Conseil des ministres hebdomadaire. Surtout, le Premier ministre a assuré disposer de « preuves irréfutables » de l'implication du Hamas et promis qu'elles seraient « bientôt rendues publiques ». Les déclarations de M. Abbas condamnant les ravisseurs l'obligeront alors à agir « non seulement pour ramener » mais aussi pour « dissoudre le gouvernement d'unité avec le Hamas, qui les a enlevés et appelle à la destruction d'Israël », a-t-il affirmé. Israël voit dans le triple enlèvement un nouvel argument dans sa campagne contre la formation le 2 juin d'un exécutif palestinien de personnalités indépendantes en vertu d'un accord de réconciliation entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) que dirigent M. Abbas et le Hamas.

 

340 suspects
L'armée israélienne a annoncé avoir arrêté au total plus de 340 suspects au cours de cette opération, en grande majorité des membres du mouvement islamiste Hamas, accusé de l'enlèvement du 12 juin, qui n'a cependant pas fait l'objet de revendication jugée crédible. « D'après nos informations, l'hypothèse de travail est que les jeunes sont en vie », a déclaré hier le porte-parole de l'armée, le général Motti Almoz, même si des médias locaux ont fait état de recherches dans les puits, réservoirs d'eau, grottes et crevasses de la région de Hébron. Cette offensive, visant également à démanteler les infrastructures du Hamas en Cisjordanie, constitue le plus important déploiement israélien depuis la fin de la deuxième intifada en 2005 dans ce territoire palestinien occupé.


Signe d'un ressentiment croissant de la population contre la coordination de sécurité avec Israël défendue et assumée par M. Abbas, des jeunes Palestiniens ont lancé des pierres contre un poste de la police palestinienne à Ramallah. Hier après-midi, quatre Palestiniens ont été blessés par l'armée, dont un jeune touché par balle à une jambe, lors de heurts à Beit Ommar près de Hébron, ont indiqué des sources médicales.


Les principales ONG israéliennes de défense des droits de l'homme ont envoyé hier une lettre commune au ministre de la Défense Moshé Yaalon pour dénoncer « des violations inutiles des droits fondamentaux » des Palestiniens, victimes selon elles d'une « punition collective » après l'enlèvement des trois Israéliens.
Ces développements surviennent au lendemain de l'arrestation de 3 raids aériens sur le sud et le centre de la bande de Gaza en réponse au tir de cinq roquettes sur le sud d'Israël, dont une qui est retombée dans l'enclave palestinienne, a annoncé l'armée dans un communiqué. Des sources sécuritaires palestiniennes ont indiqué que ces raids n'avaient pas fait de blessés, mais que l'une des frappes avait fait de graves dégâts matériels aux abords de Rafah.

 

Lire aussi

Le kidnapping des jeunes colons agite les réseaux sociaux

 

Deux nouveaux morts hier en Cisjordanie portent à quatre le nombre de civils palestiniens tués par l'armée israélienne dans le cadre de son opération « Gardiens de nos frères » pour retrouver trois Israéliens enlevés. Un cinquième Palestinien, un homme de 20 ans grièvement blessé vendredi à la tête, était en état de mort clinique dans un hôpital israélien, selon sa famille....

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut