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Moyen Orient et Monde - Rapport

Plus de 50 millions de déracinés dans le monde, « la paix en déficit grave »

Le rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a été présenté hier par Antonio Guterres au Liban qui en a profité pour rendre hommage « à l’énorme générosité du peuple et des autorités libanaises » dans la crise syrienne. Mohammad Azakir/Reuters

Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, le nombre de déplacés dans le monde en raison des conflits et des crises a dépassé le seuil des 50 millions, selon un rapport publié hier à Genève par le HCR (Haut-Commissariat pour les réfugiés), une agence de l'ONU.
Fin 2013, « 51,2 millions de personnes étaient déracinées, soit six millions de plus que les 45,2 millions comptabilisées fin 2012 », a déclaré le chef du HCR, Antonio Guterres. La moitié d'entre eux sont des enfants, victimes de conflits ou de persécutions. « Nous constatons ici le coût énorme qui découle de l'incapacité à mettre un terme aux guerres et de l'échec à résoudre ou à prévenir les conflits », a déploré M. Guterres. « La paix est aujourd'hui en déficit grave. Les humanitaires peuvent servir de palliatif, mais des solutions politiques s'imposent de façon cruciale. Sans cela, les niveaux alarmants de conflit et les souffrances massives illustrés par ces chiffres vont continuer », a-t-il ajouté.

 


Le rapport a été présenté hier par M. Guterres au Liban, pour « rendre hommage à l'énorme générosité du peuple et des autorités libanaises, qui ont accueilli  plus d'un million de réfugiés syriens », « leur offr(ant) protection indépendamment du gros impact sur l'économie et la société, sans oublier l'impact sur la sécurité du pays ».
Ces dernières années, les conflits se sont multipliés, et la tendance se poursuit en 2014, avec « le Soudan du Sud, la République centrafricaine, l'Ukraine et à présent l'Irak », a regretté M. Guterres.
Parallèlement, de vieux conflits, « comme la Somalie, l'Afghanistan et beaucoup d'autres perdurent pendant des décennies ». Pour le haut-commissaire, « l'éclatement des conflits, l'impunité et l'imprévisibilité deviennent la règle du jeu, et les conséquences sont dramatiques pour les millions et millions de personnes en souffrance qui fuient leurs foyers ».
La communauté internationale, a exhorté M. Guterres, « doit surmonter ses différences et trouver des solutions aux conflits actuels au Soudan du Sud, en Syrie, en République centrafricaine et ailleurs ». « Il y a actuellement autant de personnes déracinées que la population totale de pays tels que la Colombie, l'Espagne, l'Afrique du Sud ou la Corée du Sud », a ajouté M. Guterres pour donner une idée de l'ampleur du phénomène.

 

(Repère : La guerre en Syrie: victimes et drame humanitaire)

 

Allemagne en tête
Les déplacements forcés regroupent trois catégories de population : les réfugiés, les demandeurs d'asile, qui agissent à titre individuel, et les déplacés internes, qui restent dans leur pays, mais qui ont quitté leur foyer. Le nombre de réfugiés qui ont choisi le chemin de l'exil a atteint 16,7 millions de personnes, un nombre record depuis 2001. Par région, l'Asie et le Pacifique comptent le plus grande nombre de réfugiés au monde, soit 3,5 millions de personnes. Quelque 2,9 millions vivent en Afrique subsaharienne et 2,6 millions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

 

(Lire aussi : Étude en gestation sur l'impact environnemental de la présence des réfugiés syriens)


Par ailleurs, 1,1 million de personnes ont déposé l'an dernier une demande d'asile (+15 %), pour la plupart dans les pays développés. Il s'agit d'un nombre record depuis 10 ans, qui s'ajoute aux 1,2 million de personnes qui ont déjà déposé une demande d'asile et qui attendent d'être fixés sur leur sort. 86 % des réfugiés vivent dans des pays en développement.
Outre l'Allemagne, qui a été en 2013 le pays le plus recherché par les demandeurs d'asile avec 109 600 demandes, les trois autres pays de prédilection sont les États-Unis (84 000 +19 %), l'Afrique du Sud (70 000, -15 %) et la France (60 200, +9 %).
Enfin, les déplacés internes ont atteint le nombre record de 33,3 millions de personnes, soit 7,6 millions de plus qu'en 2012, Syrie en tête (6,5 millions).

 

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