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Culture - installation

Élie Bourgély et le labyrinthe de la mémoire

Une installation interactive se déroule à l'Institut français du Liban jusqu'au 27 juin. « Memoria 75 » est signée Élie Bourgély, mais peut avoir la touche de tout visiteur qui contribue aux réponses à ces questionnements.

Une toile quasi murale, mais pas un mur de lamentations. Photo Sami Ayad

Il ne s'agit pas d'une exposition qui parle pour la énième fois de la guerre. Bien que l'aspect général de cette installation tend à évoquer cette date (1975) où tout a basculé. Il ne s'agit pas non plus du mur de lamentations (chez les uns) ou de pleurs sur les ruines (chez les autres). Le travail de Bourgély propose en un parcours de 24 boîtes (référence aux heures de la journée) des interrogations auxquelles il tente lui-même d'y répondre.

Diplômé supérieur en dessin et peinture de l'Institut des beaux-arts de l'Université libanaise, DEA en histoire de l'art de la Sorbonne, Élie Bourjély fréquente l'École nationale des beaux-arts, les ateliers Yankel et Ségui de 1983 à 1987. Il enseigne à la faculté des beaux-arts de l'Université libanaise ainsi qu'à l'Université des pères antonins et il est actuellement chef du département des arts plastiques à la faculté des beaux-arts de l'UL. Après de multiples expositions au Qatar, au Yémen et au Maroc, ainsi qu'en Allemagne et Angleterre, il pose son équipement composé de boîtes, elles-mêmes remplies de sable, de charbons, de bois, d'eau, de débris de verres, de fil, de papiers, et qui comporte également des miroirs, des visages en résine, des «sensors» reliés à des fils électriques pour provoquer sons et lumière.


«J'ai toujours aimé travailler la matière», dit Bourgély qui s'érige dans ce travail en « Candide». «Certes, confie-t-il, la guerre y est évoquée parce qu'elle est encore omniprésente, ayant constitué une rupture entre deux mondes, l'avant et l'après-Liban.» Mais à travers ce travail sculptural (les faces), pictural (la grande toile, sorte de «wall of fame» traversé par des empreintes de roues de l'autobus de 1975) et vidéaste, l'artiste, tout comme Voltaire, interroge: «En acceptant le fait que notre monde n'est certainement pas le meilleur des mondes possible et que notre responsabilité avait été nulle dans les événements de 1975, puisque nous ne faisions que passer par là à une certaine période donnée; à partir de toutes ces circonstances qui se sont croisées pour créer une situation, que pouvons-nous faire? Quel avenir cherchons-nous», se demande encore Bourgély. Sans y apporter une réelle réponse, il propose de travailler, de construire. De se reconstruire.

Visuelle, poétique et tactile, cette installation aux références philosophiques est aussi un labyrinthe. Alors entre la pomme-passion d'Ève et la pomme-raison de Newton, quoi choisir?

 

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