Rechercher
Rechercher

Économie - Liban

La stabilité de la livre libanaise n’est pas menacée, assurent les experts

Tandis que le Comité de coordination syndical (CCS) n'en finit plus d'attendre l'approbation de la grille des salaires, les économistes s'inquiètent toujours de ses moyens de financement. Si tous insistent sur le risque d'inflation et d'une hausse des taux d'intérêt, la stabilité
de la livre libanaise est-elle pour autant menacée ?

Le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé avait à maintes reprises insisté sur le risque d’abaissement de la notation souveraine du Liban et avait ainsi proposé d’échelonner la hausse de la nouvelle grille sur cinq ans.

« En 1992, le dollar avait atteint 3 000 livres alors que la conjoncture économique était plus favorable que celle que traverse le Liban aujourd'hui », rappelait Assaad Mirza, président de l'Association des compagnies d'assurances libanaises (ACAL) lors des dernières manifestations du CCS pour l'approbation de la grille des salaires. Il brandissait alors la menace d'une dévaluation de la livre libanaise.


Si les organismes économiques s'accordent à souligner les dangers d'une adoption de la nouvelle grille selon les moutures proposées par les commissions mixtes, notamment par une augmentation des taux d'intérêt, de l'inflation et d'un creusement du déficit, peut-on pour autant parler d'un risque de déstabilisation monétaire ?
Pour Nicolas Chammas, président de l'Association des commerçants de Beyrouth (ACB), « la situation est bien différente qu'en 1992. À cette époque, nous n'avions pas les réserves en or et en devises que nous possédons aujourd'hui, avec plus de 33 milliards de dollars et 12 milliards de dollars d'or. En 1992, la Banque du Liban était alors désemparée, elle n'avait plus les moyens d'intervenir sur les marchés de change. Non, je ne pense pas qu'il y ait de risque pour la stabilité monétaire », a-t-il conclu.


Même son de cloche pour Nassib Ghobril, économiste en chef à la Byblos Bank : « Une augmentation de la grille des salaires ne suffira pas à déstabiliser la livre libanaise, a-t-il déclaré à L'Orient-Le Jour. Tant que les banques continueront à attirer d'importants dépôts bancaires comme c'est le cas actuellement, la livre demeurera stable. »


Si la résilience du secteur bancaire n'est plus à prouver, ce dernier continuera-t-il à attirer autant de capitaux en cas d'augmentation des impôts sur les dépôts bancaires de 5 à 7 % ?
« Aujourd'hui, le secteur bancaire est toujours capable de financer à la fois le public et le privé, réitère Nassib Ghobril. Seul un choc majeur pourra menacer la stabilité monétaire ou une sortie des capitaux à grande échelle comme ce fut le cas en 2005 après l'assassinat de Hariri, en 2006 après la guerre de juillet et en 2011 après la démission du gouvernement. »
« Le problème de la grille des salaires, c'est qu'on ne connait pas le montant de son financement, a ajouté Nassib Ghobril. En dépit des chiffres qui circulent, le vrai coût de la grille des salaires et ses moyens de financement ne sont pas définis. Même si cela ne menace pas la livre libanaise, l'impact se fera sentir sur le budget car il n'existe aucune volonté politique de préserver les finances publiques. Il n'existe aucune politique pour diminuer le gaspillage et l'évasion fiscale, ou améliorer la collecte des impôts. »
« Une augmentation des taux d'intérêt de plus d'un point augmentera le service de la dette de 650 millions de dollars par an, soit l'équivalent des recettes sur l'impôt sur le revenu », a ajouté Nicolas Chammas.


Le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé avait à maintes reprises insisté sur le risque d'abaissement de la notation souveraine du Liban et ainsi proposé d'échelonner la hausse de la nouvelle grille sur cinq ans. Contacté par L'Orient-Le Jour à plusieurs reprises, le gouverneur n'était pas disponible pour s'exprimer sur le sujet.

 

Lire aussi

Après le fiasco de novembre 2013, un nouveau billet de 50.000 livres libanaises

Une banque libanaise acquiert le modèle de notation de S&P Capital IQ

« Dekkenet el-Balad », une initiative de la société civile visant à venir à bout de la corruption

La grille des salaires de nouveau reportée sur fond d'une manifestation sans précédent

Quand l'économie s'invite dans la course présidentielle

« En 1992, le dollar avait atteint 3 000 livres alors que la conjoncture économique était plus favorable que celle que traverse le Liban aujourd'hui », rappelait Assaad Mirza, président de l'Association des compagnies d'assurances libanaises (ACAL) lors des dernières manifestations du CCS pour l'approbation de la grille des salaires. Il brandissait alors la menace d'une dévaluation de...

commentaires (5)

APRÈS AVOIR MANGÉ BEAUCOUP DE HOMMOS ET DU MICHWI, ACCOMPAGNÉS DE VIN QUI FRAPPE À LA TÊTE... BACHUS A PARLÉ EN LEUR NOM !

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 01, le 23 mai 2014

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • APRÈS AVOIR MANGÉ BEAUCOUP DE HOMMOS ET DU MICHWI, ACCOMPAGNÉS DE VIN QUI FRAPPE À LA TÊTE... BACHUS A PARLÉ EN LEUR NOM !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 01, le 23 mai 2014

  • Jusqu'en 82, le dollar ne valait toujours que Trois Livres libanaises. En 75, il valait Deux livres.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 20, le 22 mai 2014

  • Cette menace a la stabilité de la livre que l’on brandit a tout bout de champ est elle plus important que le fait que le pays est en train de s’enliser,chaque année davantage dans les sables mouvants d’une dette inexorablement croissante ? « Le secteur bancaire est toujours capable de financer à la fois le public et le prive, dit Mr. Nassib Ghobril. Une augmentation des taux d’intérêt de plus d’un point augmentera le service de la dette de 650 million de dollars par an, dit Mr. Nicolas Chammas. » Mais, Messieurs Ghobril et Chammas, ce que les Libanais veulent, eux, c’est une REDUCTION de deux points, et non une augmentation, du service de la dette accompagnée de l’application de quelques REFORMES ESSENTIELLES susceptibles d’économiser a l’Etat quatre milliards de dollars par an, a partir de 2015, a condition qu’on se décide à les appliquer au plus tot. C’est faisable, Messieurs, mais le voulons-nous vraiment ? Permettez-moi d’en douter. A propos, savez-vous ce que la réduction éventuelle de ces deux points dans le service de la dette, , rapporterait à l’Etat Libanais durant les vingt prochaines annees si elle était acceptée par les détenteurs Libanais de cette dette (67%) ? La réponse correcte est $114 milliards de dollars. Oui messieurs, j’ai bien dit $114 milliards de dollars sur vingt ans, jusqu’en 2032, l’année du remboursement total de la Dette Libanaise a ses créanciers, a condition que nos édiles le veuillent.

    George Sabat

    18 h 41, le 21 mai 2014

  • Pour l'approbation de la grille des salaires il faudra donc désormais attendre un nouveau président pour la république .

    Sabbagha Antoine

    17 h 21, le 21 mai 2014

  • AVANT LA SALE GUERRE DE 75, LA LIVRE LIBANAISE FAISAIT PRESQUE UN $ US ET DEUX FOIS LA LIVRE SYRIENNE. AUJOURD'HUI ON PARLE D'UN CHIFRE VERTIGINEUX.

    Gebran Eid

    13 h 46, le 21 mai 2014

Retour en haut