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Liban - Exécutif

Salam à Djeddah : Le cabinet assumera, contre son gré, ses responsabilités constitutionnelles en cas de vacance présidentielle

Le Premier ministre Tammam Salam a affirmé lors de sa première visite officielle en Arabie saoudite que l'échéance présidentielle est une affaire d'ordre interne qui ne fait pas l'objet de sa visite à Djeddah, estimant qu'il est du devoir des députes d'élire un président et que cela n'est pas une option facultative.

M. Salam a rencontré hier soir la communauté libanaise de Djeddah.

Ambiance joyeuse et décontractée hier pour la première visite officielle du chef du gouvernement Tammam Salam en dehors du Liban, depuis sa désignation. Une tournée qu'il a choisi de commencer par l'Arabie saoudite, et qu'il a placée sous le signe de la reconnaissance, étant venu remercier l'Arabie saoudite pour son soutien continu, comme il l'affirme. Cette visite, qui devrait se poursuivre jusqu'à ce soir, revêt une importance toute particulière, son prédécesseur Nagib Mikati n'ayant jamais entrepris de visite officielle en Arabie en trois ans de mandat, et c'est accompagné d'une importante délégation journalistique et politique que Tammam Salam est arrivé hier soir à 18h20 à l'Aéroport international Abdel Aziz, à Djeddah, en compagnie des ministres Akram Chehayeb, Michel Pharaon, Rachid Derbas, Mohammad Machnouk, Abdel Mouttaleb Hennaoui et Élias Bou Saab. M. Salam a été reçu à son arrivée au hall royal par l'ambassadeur libanais en Arabie, Abdel Sattar Issa, le consul libanais à Djeddah, Ziad Atallah, et l'ambassadeur saoudien à Beyrouth, Ali Awad Assiri, avant de se rendre en soirée au consulat libanais où il a rencontré la diaspora libanaise, puis au domicile de l'ancien Premier ministre Saad Hariri avec qui il a discuté des derniers développements sur la scène libanaise.


« Je viens en fait remercier l'Arabie saoudite de façon officielle pour le don sans précédent qui a été fait à l'armée libanaise, a déclaré le Premier ministre aux journalistes dans l'avion. Il ne nous a pas été donné de la remercier proprement. Même si le président Sleiman l'a remerciée au nom de tous, mais je pense qu'il faut que nous soyons présents pour dire merci proprement, surtout que l'Arabie saoudite a soutenu le Liban lors de nombreuses échéances, moralement et financièrement, sans oublier l'accord de Taëf qui a mis fin à 15 ans de guerre civile. »

 

(Lire aussi : Geagea : On ne devient pas candidat d'entente du jour au lendemain)

 


À la question de savoir si le timing de cette visite était lié à la présidentielle ou à l'approche de la saison estivale, le Premier ministre a révélé avoir voulu visiter le royaume bien avant, « mais nous étions occupés à assurer la sécurité dans le pays et cela a requis de notre part des efforts monstres, surtout afin de réactiver aussi les institutions et procéder à toutes les nominations ». « Je ne viens pas spécialement pour discuter du dossier présidentiel, puisque c'est une affaire d'ordre purement interne », a-t-il poursuivi.


Concernant l'échéance présidentielle et la possibilité que son gouvernement prenne en charge le pouvoir exécutif en cas de vide présidentiel, Tammam Salam a voulu être clair : « Nous savions dès le départ que nous n'avions que trois mois de travail dont nous avons perdu 30 jours pour élaborer la déclaration ministérielle et nous n'avons jamais pensé à une autre alternative. Nous savions que nous n'avions que très peu de temps et nous avons essayé de réaliser quelques exploits, qui se sont finalement avérés être plus importants que l'on ne pensait. Nous n'avons jamais souhaité remplir un vide mais si la situation se présente, la Constitution nous oblige de le faire et nous ne manquerons pas à nos responsabilités. » « Mais j'espère alors que le gouvernement restera à l'écart des tensions politiques », a-t-il ajouté, niant avoir eu vent des informations faisant état d'une éventuelle démission des ministres du bloc du Changement et de la Réforme si jamais le général Michel Aoun n'était pas élu président avant le 25 mai. Et d'ajouter, en réponse à la question de savoir s'il pensait qu'il était encore possible d'élire un président avant le 25 mai : « Ce n'est pas une question de possibilité. C'est un devoir. J'espère que l'échéance présidentielle sera une échéance à 100 % libanaise comme l'a été la formation du cabinet, et j'espère que les différentes forces se mettront d'accord pour élire un président avant la fin du délai constitutionnel. Elles doivent se rendre compte de l'importance de cette affaire. »

 

(Lire aussi : Samedi, la fontaine de Baabda sera éteinte avant le départ du président sortant

 

« 53 % des élèves des écoles publiques sont désormais des Syriens »
Pour Tammam Salam, par ailleurs, cette visite en Arabie vise également à solliciter plus de soutien en ce qui concerne la crise des refugiés syriens. « Cette crise nous a été imposée, a-t-il déclaré. Nous avons besoin de l'aide de tous les pays et surtout de l'Arabie, et nous espérons qu'une tournée dans le monde arabe suivra cette visite. Nous devons en outre penser à des solutions pour diminuer le flot de réfugiés et peut-être mettre en place des camps pour les abriter. Les chiffres sont énormes. Près de 53 % des élèves dans les écoles publiques au Liban sont des Syriens », a-t-il expliqué, estimant sur un autre plan que le tourisme va mieux depuis que la sécurité a été rétablie et que les touristes arabes ont commencé à revenir au Liban.

 

Hariri et la présidentielle
En soirée, le chef du gouvernement a été reçu par l'ancien Premier ministre Saad Hariri à son domicile de Djeddah, où il a dîné avec ses ministres. À table, les participants ont discuté essentiellement du dossier des réfugiés syriens, lançant des anecdotes de temps à autre, alors que Saad Hariri, assis entre Akram Cheyaheb et Élias Bou Saab, se chargeait souvent de remplir l'assiette de ce dernier, refusant qu'il soit servi par l'un des serveurs. Et malgré ce cadre convivial, M. Hariri a pris soin de ne pas évoquer, en présence des ministres du 8 Mars, ses entretiens à Paris avec le leader des Forces libanaises, Samir Geagea. Il reste qu'à l'issue de ces agapes, le ministre Akram Chehayeb a affirmé que Saad Hariri ne soutiendrait pour l'élection présidentielle qu'un candidat « accepté par ses alliés chrétiens ».


Pour en revenir à Tammam Salam, il a déclaré à L'Orient-Le Jour que sa visite à M. Hariri « est toute naturelle étant donné que Saad Hariri réside actuellement en Arabie ». « M. Hariri entretient par ailleurs de bons contacts avec les Saoudiens et nous devons en profiter », a souligné M. Salam qui avait été auparavant reçu par plus de 300 Libanais au consulat de Djeddah, lors d'une cérémonie au cours de laquelle le consul Ziad Atallah a estimé que le retour de l'ambassadeur saoudien à Beyrouth est le signe d'un été prometteur.
M. Salam a de son côté salué la relation « historique » entre les deux pays, transmettant aussi les salutations du président Michel Sleiman et du président de la Chambre Nabih Berry aux dirigeants du royaume. « L'Arabie saoudite n'a fait couler aucune goutte de sang au Liban ni détruit aucune pierre. Nous espérons que nos frères saoudiens seront de retour cet été et investiront aussi dans les affaires », a-t-il déclaré.
Notons que M. Salam rencontrera aujourd'hui, vers midi, le prince héritier et de nombreux ministres, avant de clôturer sa visite express de 24 heures.

 

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