Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Ukraine

Après les menaces voilées de Poutine, la désescalade en marche

L'engagement de la Russie à Genève « sera un test » ; Kiev interdit l'entrée sur son territoire aux hommes russes de 16 à 60 ans.

Le conflit qui a précipité le monde au bord de la guerre froide a pris hier un nouveau tournant : un accord a été conclu à Genève pour une désescalade rapide des tensions entre les États-Unis, la Russie, l’Union européenne et l’Ukraine. Plutôt sceptique quant à une résolution diplomatique de ce conflit et face aux menaces voilées du président Vladimir Poutine, le président Barack Obama a mis Moscou en garde : une impasse aura des conséquences. Pendant ce temps, la compagnie aérienne russe Aeroflot a indiqué hier avoir reçu un « avis officiel » du gouvernement ukrainien interdisant l’entrée sur le territoire de ce pays à tout homme russe de 16 à 60 ans. Dans la photo, une manifestation contre l’intervention russe en Ukraine devant l’ambassade russe à Prague.David W. Cerny / Reuters

Un accord a été conclu hier à Genève pour une désescalade rapide des tensions en Ukraine entre les États-Unis, la Russie, l'Union européenne et l'Ukraine. Cet accord, qui paraissait hors d'atteinte pour les diplomates avant la réunion, prévoit notamment le désarmement des groupes armés illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés ainsi que la libération des rues, des places et autres lieux publics dans les villes ukrainiennes. Le document qui a été adopté prévoit aussi une amnistie pour ceux qui respecteront les dispositions de l'accord, à l'exception de « ceux qui sont coupables de crimes de sang ».


La mission de surveillance de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sera chargée d'aider les autorités ukrainiennes à mettre en œuvre ces mesures, selon la diplomate en chef de l'Union européenne Catherine Ashton, qui représentait l'UE à ces discussions quadripartites. Mme Ashton a assuré pour sa part que l'Union européenne « allait continuer ses efforts pour soutenir l'Ukraine, économiquement, financièrement et politiquement ».


Américains et Européens avaient prévenu que, faute de solution diplomatique à Genève, ils se préparaient à durcir leurs sanctions contre la Russie. « Chaque fois que la Russie prendra des mesures destinées à déstabiliser l'Ukraine et à violer sa souveraineté, il y aura des conséquences », a répété le président Barack Obama sur CBS News. N'ayant aucune certitude que l'accord ferait bien sortir l'Ukraine de l'impasse, le président américain a d'ailleurs donné son aval à la fourniture d'une « assistance militaire non létale » à l'Ukraine, notamment des fournitures médicales et des casques, a annoncé hier le secrétaire à la Défense Chuck Hagel. Le président français François Hollande a renchéri hier, prévenant que l'UE envisageait d'étoffer ses sanctions en cas d'échec à Genève. Il a eu des consultations hier avec la chancelière Angela Merkel et avec le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.
L'engagement de la Russie à Genève « sera un test, on verra si la Russie veut aider à la stabilité de cette région », a de son côté estimé à Genève le chef de la diplomatie ukrainienne Andrii Dechtchitsa. « Il est important que ces mesures commencent à être appliquées (...) et les deux ou trois prochains jours, a-t-il estimé, seront cruciaux. »

 

(Commentaire : Le spectre d'un nouveau Tchernobyl dans la crise ukrainienne)

 

Menace voilée
Mais avant les réactions occidentales, c'est le chef de la diplomatie russe, Sergei Lavrov, qui a le premier annoncé l'accord lors d'une conférence de presse, réaffirmant que la Russie n'avait « aucun désir » d'envoyer des troupes en Ukraine. « Cela serait contre nos intérêts fondamentaux », a dit le chef de la diplomatie russe.
Des propos qui viennent presque contredire la position du Kremlin. Le président Vladimir Poutine a en effet lancé une nouvelle fois hier la menace voilée d'un recours à la force en Ukraine. Lors d'une longue séance télévisée de questions-réponses, M. Poutine a fait monter les enchères, avertissant qu'il « espère fortement » ne pas être « obligé de recourir » à l'envoi de ses forces armées en Ukraine. Le chef du Kremlin a exhorté les autorités ukrainiennes à accepter le « dialogue », via les entretiens quadripartites de Genève, au risque de mener le pays vers le « gouffre ». Il a également qualifié de « foutaises » les affirmations selon lesquelles les forces russes seraient impliquées dans les troubles dans l'est de l'Ukraine. M. Poutine a encore réclamé des « garanties » pour les droits des populations russophones de ces régions orientales ukrainiennes.


L'accord conclu à Genève a pris en considération ce dernier point, stipulant que le processus constitutionnel annoncé par le gouvernement transitoire ukrainien sera « transparent », « avec l'établissement d'un large dialogue national, pour inclure toutes les régions ukrainiennes et toutes les entités politiques ».
Tout en se félicitant de la conclusion de l'accord, le secrétaire d'État américain John Kerry s'est insurgé hier après des informations faisant état de l'obligation pour des juifs ukrainiens de s'enregistrer en tant que tels dans une ville de l'est de l'Ukraine, en proie à des troubles. « C'est non seulement intolérable, c'est grotesque. C'est au-delà de l'inacceptable », a-t-il martelé.


Pendant ce temps, sur le terrain, les tensions restent très fortes. Des affrontements qui ont fait trois morts ont opposé dans la nuit de mercredi à jeudi insurgés prorusses et loyalistes au pouvoir de Kiev. Autre signe de tensions, la compagnie aérienne russe Aeroflot a indiqué hier avoir reçu un « avis officiel » du gouvernement ukrainien interdisant l'entrée sur le territoire de ce pays à tout homme russe de 16 à 60 ans. Sont aussi interdits d'entrée sur le territoire ukrainien les hommes ukrainiens âgés de 16 à 60 ans et les femmes ukrainiennes âgées de 20 à 35 ans « domiciliés sur le territoire de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol », a signalé la compagnie aérienne.

 

Lire aussi
La Gagaouzie, entre nostalgie de l'URSS et crainte d'un scénario ukrainien...

Poutine menace carrément de fermer son robinet de gaz à l'Europe

Le monde de Poutine, le commentaire de Ivan Krastev

 

 

 

Un accord a été conclu hier à Genève pour une désescalade rapide des tensions en Ukraine entre les États-Unis, la Russie, l'Union européenne et l'Ukraine. Cet accord, qui paraissait hors d'atteinte pour les diplomates avant la réunion, prévoit notamment le désarmement des groupes armés illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés ainsi que la libération des rues, des places et...

commentaires (3)

Ils sont tombés avec ces Ukrainiens, sur un "os" plus "slave" qu'eux, ces KGBistes Nains poutiniens Mongolo-sibériens.... Que Mâr Métér ait pitié d'eux !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 23, le 18 avril 2014

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Ils sont tombés avec ces Ukrainiens, sur un "os" plus "slave" qu'eux, ces KGBistes Nains poutiniens Mongolo-sibériens.... Que Mâr Métér ait pitié d'eux !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 23, le 18 avril 2014

  • C'EST QUE L'OURS FAIT MONTRE DE SES GRIFFES... ET LES MASTODONTO-ÉLÉPHANTEAUX N'ONT PLUS NI "DONTES" L'UN ET NI "DÉFENSES" LES AUTRES... ET NI TROMPES TOUT LE TROUPEAU !!! MAIS... LE MINI-TSAR OURSIEN COMMENT QUAND MÊME DES FAUTES... DONT IL VA, UN JOUR, QUELQUE PART, EN PAYER CHÈREMENT LES PRIX !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 21, le 18 avril 2014

  • Prenons le pire des scenarios , Poutine decide d'envahir l'Ukraine , qui irait combattre pour kiev ? les yankys ?, les francais? , les italiens ?, les espagnoles? , les allemands ? Qui ??? Israel ??? qui ?? mais arretez cette foutaise , la Russie ne peut pas etre ramene au rang de puissance secondaire ! je m'adresse aux eurocons , vos allies yanky en vous jettant dans une guerre contre la Russie font d'une pierre 2 coups , la devastation de l'europe pour reigner sur le monde , ils n'ont RIEN a perdre , alors que vous TOUT a perdre . Apres avoir fait que les musulmans se soient rentres dedans ils veulent que l'eurocon s'embarque a son tour !! Un exemple , a Chypre les turcs ont envahi l'ile , qui en parle aujourd'hui , et pourtant la turquie c'est comme un quartier de Moscou !

    FRIK-A-FRAK

    10 h 13, le 18 avril 2014

Retour en haut