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Moyen Orient et Monde - Syrie

Jusqu’à quand Yabroud pourra-t-il résister ?

L'opposition croit toujours à une solution négociée, malgré l'échec de Genève 2.

Un épais nuage de fumée et de poussière s’élève au-dessus d’un quartier bombardé hier par l’armée syrienne dans Alep. Mohammad al-Khatib/AFP

L'armée syrienne prépare un assaut contre Yabroud, bastion rebelle stratégique au nord de Damas, a affirmé hier un quotidien proche du pouvoir.
D'après le journal al-Watan, « l'armée se prépare à une nouvelle étape » de son offensive contre la région montagneuse de Qalamoun, dont Yabroud est la principale agglomération. Les troupes loyales au président Bachar el-Assad « se sont emparées de deux collines stratégiques qui dominent Yabroud et elles progressent chaque jour », assure le journal, en précisant que les rebelles utilisaient ces hauteurs pour acheminer du matériel. L'armée syrienne, épaulée par le Hezbollah, a lancé en novembre une offensive pour conquérir cette région stratégique. Elle s'est emparée de plusieurs localités, mais Yabroud a résisté jusqu'à présent aux assauts.


De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état de combats aux alentours de Yabroud. Amer, un militant de la région de Qalamoun a confié, via Internet, que « la nuit dernière, les bombardements ont été intenses ». Il s'est dit confiant que les rebelles parviennent à défendre Yabroud contre une offensive terrestre. La ville est la cible de raids aériens et de l'artillerie depuis début février et la majorité des civils ont fui.


Ailleurs en Syrie, cinq personnes ont été tuées et 13 autres blessées dans une attaque au mortier « lancée par les terroristes » contre le quartier d'Akramé à majorité alaouite, a indiqué la télévision officielle syrienne. Dans la province de Hassaka, où habitent de nombreux Kurdes, des jihadistes de Daech (l'État islamique d'Irak et du Levant, lié à el-Qaëda) ont détruit un mausolée soufi alors qu'ils avançaient vers le village de Tal Maarouf, ont indiqué des activistes. Les combattants de Daech ont également brûlé une mosquée ainsi qu'un commissariat de police.


En outre, le prédicateur islamiste Abou Qatada, jugé pour terrorisme en Jordanie, a critiqué hier Daech, qui a imposé une taxe aux chrétiens en Syrie, affirmant que ses idées étaient « erronées et extrêmes ». « La taxe imposée aux chrétiens (...) n'est pas acceptable », a affirmé Abou Qatada durant son procès à Amman. La « jizya » était imposée aux premiers temps de l'islam aux non-musulmans par leurs conquérants islamiques.

 

Le camp de la mort lente
Sur le plan humanitaire, l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé avoir distribué depuis janvier près de 7 500 colis de vivres aux habitants assiégés du camp de Yarmouk, dans le sud de Damas, « une goutte d'eau dans un océan ». L'Unrwa précise que la distribution d'aides se déroule dans un « no man's land », « sans ingérence de tierce partie » et « sans incident ».
En dépit de ces aides insuffisantes, à Yarmouk, on cherche de quoi manger dans les poubelles et les hommes âgés attendent dans les rues, résignés, de rendre l'âme. C'est la mort lente dans ce grand camp palestinien de l'horreur. « On vit dans une grande prison », raconte un militant dans le camp, qui se fait appeler Rami al-Sayed. « Mais au moins dans une prison, il y a de la nourriture. Ici, il n'y a rien. Nous mourons à petit feu », ajoute-t-il, contacté via Internet. « Parfois, il y une ribambelle d'enfants qui m'entourent et me supplient : Pour l'amour de Dieu, on veut manger, donne-nous à manger. Mais moi, bien sûr, je n'ai rien à leur offrir. Nous mangeons des herbes, nous en faisons parfois des soupes, mais elles sont amères. Même les animaux n'en voudraient pas, lâche Rami. Et si vous allez dans des champs pour cueillir des herbes, un tireur embusqué vous tire dessus. » Une bonne partie du camp n'est plus que ruines et à la pénurie alimentaire s'ajoute aussi le manque de soins.

 

(Lire aussi : A Yarmouk, le drame humanitaire)


Au niveau politique, le Premier ministre du gouvernement de transition de l'opposition syrienne, Ahmad Tomah, a assuré hier toujours « croire à une solution négociée » pour la paix dans son pays, malgré l'échec récent des négociations de Genève. « (...) J'espère que la communauté internationale va à l'avenir exercer davantage de pression sur le régime », a ajouté M. Tomah. Il a par ailleurs confirmé l'arrestation et le placement en détention de membres des familles d'opposants qui s'étaient rendus à la conférence de paix de Genève. « C'est vrai (...), toute personne, liée même de loin à l'opposition, court le danger d'être arrêtée (...) », a-t-il dit.

 

Kerry accuse Moscou
D'autre part, dans un entretien accordé mercredi soir à la chaîne de télévision MSNBC, le secrétaire d'État américain John Kerry n'a pas pris de gants pour critiquer Moscou. « Franchement, la Russie dope son assistance à Assad. Je ne trouve pas cela constructif pour les efforts qui sont faits pour tenter de le faire changer d'avis et pour qu'il décide de négocier de bonne foi », a-t-il dit, précisant qu'il verrait une nouvelle fois son homologue russe, Sergueï Lavrov, à Rome le 6 mars. M. Kerry a une nouvelle fois fustigé le régime Assad, accusé de se livrer à « une tuerie en série de son propre peuple ». « Ce qu'il fait est scandaleux, impensable, inadmissible, honteux, veule et affreux. Nous le savons tous, tout le monde le sait », a martelé le secrétaire d'État.


Pour tenter de régler le conflit syrien, le président Obama « réexamine en permanence les options à sa disposition », a ajouté M. Kerry. « Le président n'en exclut aucune. Aucune », a-t-il insisté. Mais « il existe des limites à la capacité de toute nation à simplement sortir du bois spontanément et à recourir à la force militaire quand elle le désire », a tempéré ce grand sceptique de l'interventionnisme militaire à tout crin. « Il y a des lois à respecter, il y a un processus. À moins qu'une nation ne vous invite à le faire, à moins que vous ne le fassiez pour vous défendre, à moins que vous n'ayez une résolution de l'ONU, il y a de grandes limites à ce que vous pouvez faire », a-t-il argumenté.

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L'armée syrienne prépare un assaut contre Yabroud, bastion rebelle stratégique au nord de Damas, a affirmé hier un quotidien proche du pouvoir.D'après le journal al-Watan, « l'armée se prépare à une nouvelle étape » de son offensive contre la région montagneuse de Qalamoun, dont Yabroud est la principale agglomération. Les troupes loyales au président Bachar el-Assad « se sont...
commentaires (2)

Jusqu'à quand ? Jusqu'à ce que l'aSSadiot bääSSdiot et le fakkîhdiot Per(s)cé cessent eux-mêmes de résister et de moufter.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

15 h 18, le 28 février 2014

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Commentaires (2)

  • Jusqu'à quand ? Jusqu'à ce que l'aSSadiot bääSSdiot et le fakkîhdiot Per(s)cé cessent eux-mêmes de résister et de moufter.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 18, le 28 février 2014

  • Le plus tot , le plus vite sera le mieux pour tout le monde , dommage que des resistants perdent des hommes pour une victoire qu'on sait acquise a l'avance .Les autres salafowahabites seront de toute facon pourchasses jusque dans les chiottes .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 06, le 28 février 2014

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