Rechercher
Rechercher

Liban

Nasrallah accuse, le 14 Mars contre-attaque

Plusieurs personnalités gravitant dans l'orbite du 14 Mars ont réagi hier aux propos tenus par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, contre la déclaration de Tripoli de dimanche dernier (NDLR : en fait, contre la comparaison établie par l'ancien Premier ministre Fouad Siniora dimanche dernier à Tripoli entre les takfiristes et le Hezbollah, qui n'a pas été reprise par le communiqué final).

- Farès Souhaid, coordinateur général du 14 Mars, à L'Orient-Le Jour (L'OLJ) : « Nasrallah considère que la déclaration de Tripoli est une déclaration de guerre de la part du 14 Mars. La déclaration de Tripoli, adoptée par un vaste éventail de personnalités politiques et de la société civile représentatives des différentes composantes sociocommunautaires de la ville, a proclamé son attachement à l'État, à la Constitution, au respect des lois, à la convivialité, à la paix et au principe de neutralité. De tels propos hostiles à cette déclaration de la part d'une partie qui assure une couverture à toutes les atteintes à l'État, à la Constitution, aux lois et à la convivialité, et qui a engagé le Hezbollah et, avec lui, le Liban, dans la tourmente syrienne, sont rocambolesques. À travers ses positions, Nasrallah menace une fois de plus d'étendre la crise syrienne au Liban, avec les conséquences dévastatrices que cela aura pour le pays et sa stabilité à tous les niveaux. Il s'agit là d'une attitude criminelle. »

- Marwan Hamadé, député, à L'OLJ : « Nasrallah a effectué une mauvaise lecture de la situation et a fermé toutes les portes. Malheureusement, il n'adopte que la logique de la force, n'utilise que les moyens forts et ne reconnaît que les équations fondées sur la force. Il a ignoré la déclaration de Tripoli, dans ce qu'elle comporte comme position tranchée vis-à-vis des extrémismes, tous les extrémismes, dont celui qui dépend de Nasrallah lui-même. Il a également mis des points à la ligne aux dossiers du gouvernement, de la présidentielle, de la guerre syrienne et de la logique des armes au Liban. En d'autres termes, il a une nouvelle fois mis en exergue son fascisme absolu vis-à-vis du sort du Liban et des Libanais. »

- Ahmad Fatfat, député du Futur, à L'OLJ : « D'abord, la déclaration de Tripoli n'est pas issue du 14 Mars uniquement, mais de la société civile tripolitaine, sunnite, chrétienne et alaouite. C'est cela que Nasrallah considère comme une déclaration de guerre. Les propos de Nasrallah renvoient à une logique takfiriste d'élimination que le Hezbollah utilise depuis longtemps. Il considère que tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui sont des traîtres et des agents qu'il faut exclure et isoler. Lorsqu'il parle donc d'exclusion et d'isolement, c'est à lui qu'il devrait faire référence avant tout. Ses propos concernant un cabinet rassembleur sont une fourberie de plus. Il est évident que c'est lui qui dresse tous les obstacles. Peut-être même prépare-t-il une escalade sécuritaire quelconque après cette escalade verbale dangereuse. Dans ses propos, la logique de la résistance est tombée, remplacée par un style milicien focalisé uniquement sur des enjeux de pouvoir. Il affirme clairement qu'il n'est pas disposé à se retirer de Syrie, et que la présence du Hezbollah en territoire syrien est devenue existentielle, ce qui est contraire à ses positions précédentes, lui qui affirmait être en Syrie pour défendre des villages libanais et certains lieux sacrés. En fait, il n'a que faire de l'intérêt du Liban et de l'opinion des Libanais ; seule lui importe l'opinion du waliy el-faqih iranien. De toute manière, son discours marque l'entrée dans une étape dangereuse : après avoir encouragé les takfiristes à venir au Liban en pavant la voie à l'extrémisme, voilà qu'il justifie l'élimination du 14 Mars et adopte à son encontre une attitude takfiriste. »

-  Ahmad Hariri, secrétaire général du courant du Futur : « Les cris du Hezbollah sont dus au fait que le parti se retrouve actuellement pris entre le marteau du TSL et l'enclume du peuple syrien. Sa position est difficile : il est du mauvais côté de l'histoire (...). (...) Le Hezbollah va ravager le Liban du fait de sa participation au massacre du peuple syrien. La route de la mort ne passe pas par Ersal, mais par le Hezbollah. Les takfiristes ne trouvent pas refuge dans nos régions : leur source d'inspiration est le Hezbollah. Leur extrémisme ne puise pas sa force de la modération du courant du Futur, mais de l'extrémisme du Hezbollah, qui fait passer les assassins pour des saints. »

-  Achraf Rifi, ancien directeur des FSI : « Ce discours moyenâgeux fait de menaces, d'appels à l'excommunication et d'accusations de trahison ne nous fait pas peur. Le Liban ne chutera pas face à un index levé, ou encore à des armes qui, du front contre Israël, se sont retournées contre les peuples libanais et syrien. »

- Moustapha Fahs, analyste et journaliste, à L'OLJ : « Le discours de Nasrallah reflète clairement la double impasse, localisée et généralisée, dans laquelle se trouve actuellement le Hezbollah, du fait de l'implication de ses combattants dans la guerre en Syrie ; ou, pour être plus précis, du fait que certains l'ont plongé dans le bourbier syrien. Derrière la morphologie et l'intensité des propos, le discours en lui-même reflète l'existence d'un malaise interne chiite évident. »

 

Lire aussi
Geagea : Ceux qui prétendent avoir peur pour les chrétiens veulent prolonger le règne d'Assad

Confrontation ouverte entre le Hezbollah et les takfiristes,
l'éclairage de Scarlett Haddad

Plusieurs personnalités gravitant dans l'orbite du 14 Mars ont réagi hier aux propos tenus par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, contre la déclaration de Tripoli de dimanche dernier (NDLR : en fait, contre la comparaison établie par l'ancien Premier ministre Fouad Siniora dimanche dernier à Tripoli entre les takfiristes et le Hezbollah, qui n'a pas été...

commentaires (7)

UN AVIS BÉNÉVOLE : AMINE GÉMAYEL SERAIT UN BON SERRURIER, SI ON LUI CONFIE LE JOB, POUR OUVRIR LES PORTES !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 36, le 22 décembre 2013

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • UN AVIS BÉNÉVOLE : AMINE GÉMAYEL SERAIT UN BON SERRURIER, SI ON LUI CONFIE LE JOB, POUR OUVRIR LES PORTES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 36, le 22 décembre 2013

  • MALGRÉ TOUT IL RESTE UNE PORTE QUE PERSONNE NE PEUT FERMER... SINON LES DEUX PROTAGONISTES ENSEMBLE... CELLE DU DIALOGUE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 26, le 22 décembre 2013

  • L'important dans ces jeux politiques fous ne pas glisser dans une nouvelle guerre civile fatale cette fois .

    Sabbagha Antoine

    13 h 53, le 21 décembre 2013

  • LA PHOTO DE FOND PARLE... ON N'A PAS VU DANS LES RASSEMBLEMENTS DES QUATORZISTES DES PHOTOS DU ROI ABDALLAH OU DE BANDAR... MAIS UNIQUEMENT CELLES DES MARTYRS DE CETTE FORMATION !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 13, le 21 décembre 2013

  • EN FAIT PAR SA LOGIQUE (?) IL A FERMÉ TOUTES LES PORTES DE QUELQUE RAPPROCHEMENT QUE CE SOIT ET DE TOUT DIALOGUE POSSIBLE, PROPULSANT AINSI LE PAYS AU FOND DE L'ABYSSE POUR LE DÉSINTÉGRER. LES DISCOUREURS SONT POUR LUI DES GUERRIERS... ET SES GUERRIERS DES DISCOUREURS... OU QUAND LES CHOSES SONT DÉCRITES À L'ENVERS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 24, le 21 décembre 2013

  • C'est cette mentalite d'assistes du 14 evanescent que la resistance combat, mais ils ne s'en rendent meme pas compte , ils n'ont pas d'esprit creatif ni d'imagination .. ca vole tres bas de ce cote de la politique libanaise ...

    FRIK-A-FRAK

    10 h 19, le 21 décembre 2013

  • "Nasrallah a fermé toutes les portes" et toutes les fenêtres aussi. Retenons seulement l'observation de M Moustapha Fahs qui comprend le mieux la problématique du Hezbollah devant la communauté chiite. "Derrière la morphologie et l'intensités de propos, le discours (de Nasrallah) en lui-même reflète l'existence d'un malaise chiite évident".

    Halim Abou Chacra

    06 h 47, le 21 décembre 2013

Retour en haut