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Liban - La situation

Formation du gouvernement... en attendant Godot

Pour le Hezbollah, Michel Sleiman (ici en compagnie de Ghazi Aridi, à Baabda, hier) et Tammam Salam appartiennent au camp du 14 Mars. Photo Dalati et Nohra

La République semble avoir définitivement viré vers le mode « passif », s'octroyant d'ores et déjà des vacances anticipées bien avant les fêtes de fin d'année. Les intempéries ont certes favorisé encore plus le gel de la vie politique, dont la paralysie a déjà été décrétée par un gouvernement démissionnaire, désengagé depuis bien longtemps de ses responsabilités, constitutionnellement et concrètement parlant.
Il faut également se rendre à l'évidence qu'aucune éclaircie ne s'est manifestée à ce jour pour ce qui est notamment de l'échéance prioritaire que représente la formation du gouvernement, passage obligé avant celle de l'élection présidentielle en mai prochain.


Aucune perspective de détente confirmée non plus au plan régional ou international pour pouvoir espérer des répercussions localement. Que ce soit en ce qui concerne Genève II, dont on sait uniquement qu'elle n'aura plus lieu à Genève, mais dans la ville suisse de Montreux, ou par rapport au rapprochement irano-saoudien timidement annoncé, qui laisse bien sceptiques les milieux du Hezbollah.


L'absence d'une perspective d'accord sur le gouvernement n'a d'ailleurs pas refroidi la polémique sur ce sujet qui continue d'envenimer les débats entre 8 et 14 Mars. C'est d'ailleurs dans ce sillage que s'inscrit la mise au point du numéro deux du Hezbollah, qui a tranché hier la question de la formation d'un gouvernement « chargé de superviser l'élection présidentielle, même s'il n'obtenait pas la confiance ». Ainsi, l'éventualité de voir le chef de l'État et le Premier ministre choisir, de manière unilatérale, une nouvelle formation gouvernementale qui n'aurait théoriquement pas reçu l'aval des forces politiques s'amenuise de facto, le Hezbollah ayant clairement mis en garde contre une telle initiative, brandissant le spectre du « chaos, des divisions et du conflit » qui en résulteraient.


En considérant en outre, toujours selon le Hezbollah, qu'un gouvernement qui superviserait dans ces conditions l'élection du futur chef de l'État « commettrait une violation constitutionnelle certaine », cheikh Naïm Kassem aura donné le ton, pavant la voie à une nouvelle polémique constitutionnelle qui viendrait s'ajouter à la longue liste de sujets litigieux en la matière. Le secrétaire général adjoint du parti a même été plus loin en assimilant clairement Michel Sleiman et Tammam Salam « aux forces du 14 Mars », estimant qu'un gouvernement désigné par eux serait inéluctablement inféodé à cette formation politique.
Autant de signes qui démentent radicalement les informations faisant état d'une « ouverture » amorcée par le parti chiite suite à la « flexibilité » dont ferait actuellement preuve sur un certain nombre de dossiers le président iranien, Hassan Rohani, et les informations sur une future visite du chef du Parlement iranien en Arabie saoudite.


« Il est très tôt encore de miser sur une ouverture certaine et sur une détente aux plans régional et international », devait affirmer hier un analyste proche du Hezbollah qui laisse entendre que rien n'est encore acquis sur ce plan, insinuant que l'Iran pourrait revenir sur l'accord sur le dossier nucléaire conclu à Genève, notamment si de nouvelles sanctions sont imposées. Ce qui laisse croire en toute logique que l'lran encore moins le Hezbollah ne devraient faire aucune concession à ce stade, que ce soit au plan régional ou interne. En tous les cas, pas avant au moins 6 mois et certainement pas avant les résultats de Genève II, estime la source. Du côté du parti chiite donc, le ton reste effectivement inchangé, les positions aussi.


Les affirmations d'une source proche du Hezb selon lesquelles « le parti n'attend pas les développements régionaux ou internationaux pour définir ses positions » n'apportent rien de neuf à la littérature habituelle du parti. Il en est de même des accusations portées contre les forces du 14 Mars, appelées une fois de plus par le parti de Dieu à « s'affranchir de leurs paris extérieurs » pour débloquer la formation du gouvernement.
« Si la détente régionale devait se concrétiser, notamment en ce qui concerne la crise syrienne, c'est sur le camp du 14 Mars qu'elle aura des effets, et non pas sur la position du Hezbollah », assène la source. Une affirmation que les forces du 14 Mars renvoient évidemment à l'adversaire et à son parrain iranien.


Face à la poursuite de la controverse infructueuse autour de la responsabilité du sabotage des institutions, c'est à la manière d'un prix de consolation que les citoyens libanais ont accueilli la saisine par la justice du dossier du scandale des inondations, suivi du déballage du linge sale entre les ministres Aridi et Mikati. Un processus qui a débuté par la convocation du ministre Aridi par le parquet financier avant sans doute le tour de Safadi, son collègue des Finances, mais qui risque de se compliquer en cours de route, le Parlement étant l'institution habilitée à se prononcer, avant que la justice ne tranche le litige a posteriori.


Cette initiative, qui atténue un tant soit peu de la frustration du citoyen, lassé de l'absence de reddition de comptes, a été suivie de près par le chef de l'État, qui a reçu à tour de rôle le ministre des Travaux publics et des Transports pour demander des éclaircissements puis le procureur financier, le juge Ali Ibrahim.

 

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Et si on organisait une Vente aux Enchères de Tout ce tout Petit monde de Professionnels de la "profession" politicienne ?

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

07 h 59, le 13 décembre 2013

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Commentaires (1)

  • Et si on organisait une Vente aux Enchères de Tout ce tout Petit monde de Professionnels de la "profession" politicienne ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 59, le 13 décembre 2013

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