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Liban - Présidence

Sleiman : Il est inadmissible de nuire à nos relations historiques avec l’Arabie saoudite

Dans un discours prononcé à Jbeil, Michel Sleiman s'est élevé contre ceux qui s'ingèrent dans les affaires d'un pays tiers en prenant partie pour une faction contre une autre. Le président a prôné en outre une modernisation de la notion de démocratie fondée sur la loi du nombre afin de tenir compte de la diversité dans les sociétés hétérogènes.

Le président Michel Sleiman a lancé hier une attaque frontale contre le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en réponse aux propos virulents que celui-ci avait tenus la veille, mardi, au sujet du rôle de l'Arabie saoudite au Liban et dans la région. Sayyed Nasrallah, rappelle-t-on, avait tiré à boulets rouges sur le royaume wahhabite, l'accusant d'avoir commandité le double attentat-suicide contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth et d'attiser plusieurs conflits armés dans la région.


Rétorquant, sans le nommer, à sayyed Nasrallah, le président Sleiman a souligné qu'il est « inadmissible de nuire à nos relations historiques avec un pays qui nous est cher et de nuire à son peuple, et je veux parler ici de l'Arabie saoudite ». Le chef de l'État a fait cette déclaration à l'ouverture hier, à Jbeil, d'un congrès ayant pour thème « le dialogue, la vérité et la démocratie », organisé par le Centre international des sciences de l'homme de Byblos (fondé par feu Maurice Gemayel dans les années 60 du siècle dernier). Étaient présents à la cérémonie le Premier ministre désigné, Tammam Salam, les ministres Nazem el-Khoury, Marwan Charbel, Walid Daouk, Gaby Layoun et Hassan Diab, ainsi que plusieurs députés, anciens parlementaires et notables de la région de Jbeil.


Au début de son intervention, le président Sleiman s'est d'abord prononcé une nouvelle fois pour un « dialogue des cultures et des civilisations », soulignant qu'un tel choix a dicté sa ligne de conduite depuis son accession à la magistrature suprême. « J'ai opté pour une telle option, convaincu du fait que l'entité libanaise ne peut être fondé que sur la philosophie du dialogue, de l'entente et du vivre-ensemble », a notamment déclaré le chef de l'État qui a rappelé sur ce plan que dans un discours qu'il avait prononcé en septembre 2008 devant l'Assemblée générale des Nations unies, il avait déclaré que le Liban aspire à devenir un centre international pour le dialogue des cultures et des civilisations.


Après avoir souligné que l'Unesco – qui parraine le Centre international des sciences de l'homme de Byblos – œuvre à « approfondir les relations de confiance et d'ouverture entre les peuples », le président Sleiman a déclaré : « En se basant sur cette vision du Liban et de son rôle dans son environnement et sur la carte mondiale, et en se fondant sur ces principes et ces valeurs, nous avons fixé dès le départ un ensemble d'objectifs stratégiques, dont notamment la concorde et le dialogue comme ligne de conduite, et le développement de nos pratiques démocratiques afin qu'elles soient plus équitables au niveau de la représentativité. Ce dialogue, s'il est franc et sincère, aboutit inéluctablement à des points communs qui puisent leurs sources dans les croyances, les coutumes et les civilisations ».


« Ces points communs, a poursuivi le président Sleiman, rassemblent les composantes diverses du peuple autour de concepts nationaux se rapportant à la souveraineté, à la liberté, à la détermination des dangers, des ennemis et des amis, et se rapportant aussi aux relations internationales. Il est inadmissible de nuire à nos relations historiques avec un pays qui nous est cher et avec son peuple, et ici je veux parler de l'Arabie saoudite. Il est inadmissible de porter atteinte à nos relations avec elle en lançant des accusations gratuites contre elle, sans aucun fondement juridique, réel et palpable. De même, il est inadmissible de porter atteinte à nos relations internationales en s'ingérant dans les crises de pays tiers, et je veux parler ici de la Syrie, en prenant partie pour une faction contre une autre. Une telle ingérence, d'où qu'elle provienne, est également condamnable. Tout cela se produit alors que notre ennemi enregistre des points constamment, et aujourd'hui (hier), il y a réalisé l'un de ses objectifs » (allusion à l'assassinat d'un des hauts responsables militaires du Hezbollah, Hassane Lakiss, hier).

 

Une nouvelle approche de la démocratie
Après avoir souligné la nécessité, une nouvelle fois, de déterminer les bases de l'utilisation des armes illégales et les moyens de « profiter des potentialités nationales pour défendre la souveraineté et l'intégrité territoriale », le président Sleiman a prôné une nouvelle approche de la démocratie dans les sociétés hétérogènes.
« Il a été établi que la démocratie fondée sur le principe de la loi du nombre devrait être modernisée, afin qu'elle soit plus équitable, plus représentative, et plus humaine, a souligné le chef de l'État. La démocratie devrait être en phase avec les impératifs de la mondialisation et de l'ouverture, nées du progrès scientifique qu'ont connu les moyens de communication, d'une part, et de la facilité de déplacement des personnes et de leur intégration dans des sociétés nouvelles, différentes de celles dans lesquelles elles ont grandi, d'autre part. »


Et le président Sleiman d'ajouter : « Les grandes villes de par le monde sont devenues des groupements fondés sur une diversité de cultures et de civilisations. Cette diversité s'étend rapidement à des régions de plus en plus vastes de la terre, sans compter les sociétés qui ont connu la diversité dès leur genèse, comme le Liban. Il est nécessaire, de ce fait, de mettre en place une nouvelle démocratie qui soit conforme à cette diversité et à la mondialisation, lesquelles sont devenues une réalité palpable. Cette nouvelle démocratie devrait permettre à toutes les composantes de la société de participer à la vie politique et à la gestion de la chose publique, en se basant non pas sur leur importance numérique, mais sur leur apport en termes de civilisation. Cette démocratie nouvelle renforce l'idée de citoyenneté et de diversité dans le cadre de l'unité, pour arriver à l'État civil, garant des droits des citoyens, sans discrimination. »


Et le président Sleiman de conclure : « Dans le monde d'aujourd'hui, de nombreux pays optent pour le principe de la diversité dans le cadre de l'unité, comme approche qui tient compte des équations nouvelles nées du monde des télécommunications et de la facilité de communiquer et de se déplacer. Une telle approche est consolidée par l'adoption du principe de la proportionnelle dans les lois électorales et par le renforcement de la décentralisation administrative (...). La stabilité des pays et la prospérité de leur peuple sont tributaires, dans une large mesure, de la nature du contrat social adopté par les diverses composantes de ces peuples. Cela est fonction également de leur conception commune des termes de ce contrat social (...). Cela s'applique à toute société, à l'instar du Liban dont les fils se sont entendus en 1943 sur un pacte national rassembleur, mais ils n'ont pas approfondi les concepts de ce pacte, de même qu'ils n'ont pas toujours respecté l'esprit et la teneur du pacte. Lorsqu'ils se sont éloignés de ce pacte, comme ce fut le cas à plusieurs reprises dans leur histoire mouvementée, ils ont été entraînés sur la voie de la discorde et de la guerre. »

 

 

Le président Michel Sleiman a lancé hier une attaque frontale contre le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en réponse aux propos virulents que celui-ci avait tenus la veille, mardi, au sujet du rôle de l'Arabie saoudite au Liban et dans la région. Sayyed Nasrallah, rappelle-t-on, avait tiré à boulets rouges sur le royaume wahhabite, l'accusant d'avoir commandité le...
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