Pour la seconde fois en 48 heures, le secrétaire général du Hezbollah a participé en personne à la commémoration de la Achoura, apparaissant devant une foule immense qui n’en croyait pas ses yeux. Après son long discours de la veille, il s’est contenté jeudi d’une courte allocution, avec des messages clairs.
Après avoir salué la foule et l’avoir remerciée pour sa participation massive à la cérémonie, en dépit des risques sécuritaires. Nasrallah a déclaré qu’en participant à cette cérémonie, la foule montre qu’elle est réellement dans la lignée de Zein el-Abidin et que, comme les ancêtres, elle refuse l’oppression et l’humiliation.
Nasrallah a aussi réaffirmé l’attachement du Hezbollah à la Résistance et sa conviction qu’elle est la voie principale pour la protection du Liban, de son peuple, de son État, de ses ressources et de sa dignité. « Beaucoup, a-t-il dit, nous donnent l’exemple de la Résistance française qui a déposé les armes à la fin de la guerre. Mais ils oublient que la Résistance française est finie parce que l’ennemi a été défait. Il s’agissait du projet nazi, de Hitler et de ses généraux. La menace a été éliminée et la Résistance n’avait plus lieu d’être. Pour nous, c’est différent. Certes, la Résistance a libéré la terre en 2000, mais l’ennemi est toujours présent. Il continue d’occuper une partie de nos terres et représente une menace pour nos ressources maritimes et pétrolières. Il multiplie les menaces et il espionne et complote, tout en préparant les guerres à venir. Nous est-il donc demandé de laisser la scène libre pour cet ennemi? »
« En ce jour de la Achoura, a poursuivi Nasrallah, nous disons : tant que la raison d’être de la Résistance existe, tant que la menace de l’ennemi persiste, ainsi que ses visées sur nos ressources, la Résistance de cheikh Abbas, de cheikh Ragheb et de hajj Imad se poursuivra. »
Nasrallah a rappelé ensuite que la cause principale de la oumma islamique reste la Palestine, et aucun pays arabe et musulman, en dépit des circonstances difficiles qu’il peut traverser, n’a le droit d’y renoncer. Tous les musulmans doivent se tenir aux côtés des Palestiniens pour qu’ils puissent libérer leur terre.
Le chef du Hezbollah a affirmé rejeter tous les projets de partition et de division des pays arabes et musulmans, demandant à chaque pays de s’attacher à l’unité de sa terre et de son État et à régler ses problèmes internes par le dialogue et la politique. C’est vrai pour la Syrie, l’Irak, Bahreïn, le Yémen, la Libye, la Tunisie, l’Égypte et tous les autres pays.
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« La présence de nos combattants en Syrie, a déclaré sayyed Nasrallah, vise à protéger le Liban, la cause palestinienne et la Syrie, qui a toujours été un appui pour la Résistance, face à l’agression internationale, régionale et takfiriste qui la vise ainsi que la région. En toute franchise, tant que les raisons de notre présence existent, celle-ci se poursuivra. »
Selon lui, le problème au Liban est que le résultat devient la cause. « Ceux qui posent comme condition à la formation du gouvernement notre départ de Syrie sont en train de poser une condition rédhibitoire et ils le savent. Tout le monde doit savoir que nous n’échangeons pas la Syrie, le Liban, la cause palestinienne, la Résistance et son axe pour quelques portefeuilles ministériels dans un gouvernement libanais qui ne rassasie pas. Tout le monde sait que nous ne sommes pas des partisans des échanges. Lorsqu’il y a des dangers stratégiques et existentiels qui pèsent sur les peuples, les États et les gouvernements de la région, ils ne peuvent pas être mis en balance avec la participation à un gouvernement au Liban. »
Réalisme
Nasrallah a donc invité le camp adverse à faire preuve de réalisme. « Il pose constamment des conditions rédhibitoires, a-t-il dit. Rappelez-vous lorsqu’ils nous ont demandé d’abandonner nos armes pour qu’ils puissent former un gouvernement avec nous. Ils avaient même dit qu’ils voulaient une promesse et une garantie car ils ne veulent pas participer à un gouvernement qui couvre les armes de la Résistance. Je veux leur dire que nous ne voulons pas de leur couverture, ni pour nos armes, ni pour la Résistance, ni avant, ni maintenant, ni dans le futur. Aujourd’hui, ils disent : nous ne participerons pas à un gouvernement qui couvre votre présence en Syrie, et je leur dis : nous n’avons pas non plus besoin de votre couverture, ni aujourd’hui ni demain. Qu’ils soient donc réalistes et cessent de poser des conditions irréalisables. Essayons plutôt de voir comment nous pouvons traiter nos problèmes au Liban. »
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Nasrallah a encore rappelé aux sunnites et à tous les autres musulmans que le problème des takfiristes est avec tous les musulmans. « Preuve en est ce qui se passe en terre musulmane, en Irak, au Pakistan, en Afghanistan, en Somalie, en Tunisie et ailleurs. Cette menace pèse sur tout le monde, musulmans et chrétiens. C’est pourquoi nous devons nous unir pour l’encercler, l’isoler et en finir avec elle », a-t-il dit.
Nasrallah a finalement insisté sur l’unité des Libanais et sur leur volonté de vivre ensemble, ajoutant que les Libanais ont un avenir commun. C’est pourquoi ils doivent se retrouver, s’ouvrir les uns aux autres en dépit des divergences et des différends pour que tous les fils de ce peuple puissent mener une vie digne et décente. Enfin, il a remercié l’armée et les forces de sécurité pour l’effort qu’elles ont déployé afin d’assurer la sécurité de ces cérémonies de la Achoura.
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commentaires (6)
LA GAGEURE est de ne pas écouter N. 1er pour pouvoir en parler. On y est parvenu ! Il est établi qu’il ne faut jamais écouter un qu’on doit critiquer ; on se laisse tellement influencer. Comment donc parler de quelqu’un qu’on n'a pas écouté ; e f f r a y a n t ; non écouté déjà par des milliers de libanais et, on en jurerait, ce n'est pas fini ! "Anthracite" est le déblatérateur débiteur d'une très longue séries d’interventions qui n'ont jamais, comme on dit, trouvé bon public. Et pourtant les sujets sont de prime abord alléchants : "L’Hors sujet ; paradoxes du hâbleur ; ou encore un très précieux comment améliorer les discours ratées?". Tous trop largement diffusés au Phare et par son talus d’enturbannés télévisés. Plutôt que de s'aigrir, ce discoureur méconnu-né s'est donc brillamment attaché à proposer à son vaste public une façon de parler pur frelaté, quand même assez typée. Et il y a réussi superbement ! Dans ses discours éblouissants, il précise notamment qu’il ne peut en effet échapper à l'obligation de commenter les situations dans ce Mont-Travailleur dont il n’y connaît Rien ! Il est vrai que c'est aussi le cas des "fakkîhàRiens" qui l'écoutent, mais il suffit qu'un seul ait eu la présence d’esprit qui lui reste d’écouter ailleurs, pour que son discours en soit affecté et qu’il se retrouve ainsi démasqué par ses ineptes banalités et donc mis dans l'embarras et embarrassé….
Antoine-Serge KARAMAOUN
16 h 53, le 16 novembre 2013