Les nouvelles classes ressemblent à celle-ci, avec leurs cloisons antibruit et leurs écrans externes pour protéger du soleil.
L’adresse est la même, à Bsalim. Toutefois, les locaux de l’Athénée de Beyrouth ont connu une transformation en profondeur. Un chantier colossal qui n’a duré que 15 mois, et qui s’est poursuivi durant l’année scolaire sans perturber les études. C’est avec fierté que l’un des propriétaires, Élias Eddé, a annoncé cela aux parents durant l’inauguration samedi, qui a lieu sous le parrainage de l’ambassadeur de France, Patrice Paoli. « Il y a deux ans, nous avons lancé la restructuration des locaux pour qu’ils soient en phase avec le développement de l’école », a-t-il affirmé.
La restructuration de ce lycée laïc, privé, homologué français, a permis de remodeler les locaux existants, y ajoutant de nombreux nouveaux espaces : 50 % de classes, 100 % de cours de récréation, 300 % de préaux et 100 % d’installations sportives en plus, comme l’a expliqué l’architecte Fadlallah Dagher. Dans cette école fondée en 1968 par Antoine et Sylvie Shlink, qui a toujours dispensé un enseignement individualisé, on pourrait croire que les effectifs sont appelés à augmenter indéfiniment. Il n’en est rien, nous explique Antoine Hayek, directeur de l’établissement.
« Le ratio élèves/enseignants reste inchangé, mais dans les nouveaux locaux et les nouvelles classes, nous respirerons mieux, affirme M. Hayek. Ces nouvelles classes respectent les normes européennes dans la conception comme dans la pratique. »
Et d’ajouter : « Nous ne passons pas d’une école à une usine, loin de là. Notre politique consistera à ne pas dépasser les 1 350 à 1 400 élèves. Nous comptons grandir par la base, avec, autant que possible, des élèves qui entrent en maternelles et sortent en terminales, afin de maintenir le niveau. »
A l’Athénée de Beyrouth, la foule des parents, élèves et professeurs, le soir de l'inauguration.
Pour autant, M. Hayek refuse qu’on qualifie l’école d’«élitiste». Il assure que lorsque des demandes sont refusées pour cause de niveau insuffisant, c’est le bien des élèves en question que l’administration de l’école a à l’esprit. « Si un élève a quatre ou cinq ans et souffre de difficultés d’apprentissage, nous avons le temps matériel de l’aider, ce qui pourrait ne pas être le cas d’élèves plus âgés, dit-il. Toutefois, il est certain que nous ne lâchons pas nos propres élèves, quelles que soient les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Notre objectif est d’assurer les mêmes chances de réussite pour tous les élèves, en fonction de l’identité de chacun et en accord avec nos propres valeurs humanistes. Mais nous ne sommes pas obsédés pour autant par les 100 % de réussite au baccalauréat. »
Et pour mieux aider les élèves à donner le meilleur d’eux-mêmes, l’Athénée a introduit il y a quelques années ce qu’elle a appelé des « cours modulaires », en l’occurrence des sortes de cours de rattrapage pour les élèves qui n’auraient pas assimilé suffisamment l’une ou l’autre des notions. Ces cours supplémentaires sont dispensés en classe par des enseignants qui se consacrent à cette activité. Une grande attention est accordée également au recrutement des enseignants, qui passent par des stages à l’école et à l’extérieur avant d’occuper leurs postes.
Dans ce contexte, les nouveaux locaux sont plus fonctionnels, pour un meilleur épanouissement de l’esprit et du corps, ajoute M. Hayek. Ils comprennent, notamment, un nouveau complexe sportif, doté d’un gymnase, d’une salle de sport et de salles polyvalentes pour les ateliers qui s’y dérouleront l’après-midi (théâtre, audiovisuel, arts plastiques, activités sportives et, bientôt peut-être, des cours de chinois).
Un matériel informatique dans toutes les classes.
Il convient de relever que le bâtiment est construit suivant les normes antisismiques et que les normes de protection contre les incendies sont respectées. Les classes sont toutes dotées de matériel informatique, de cloisons contre le bruit, d’écrans externes pour protéger du soleil... À l’extérieur, il y a une cour pour chaque catégorie d’âge, adaptée aux besoins des élèves, ainsi que plusieurs espaces verts qui seront aménagés dès janvier.
Des valeurs humanistes
« Notre objectif est de former des citoyens, des jeunes responsables et conscients de leurs droits et de leurs devoirs au niveau de la famille, de la société et de la nation », affirme le directeur de l’établissement. Les valeurs humanistes qui ont toujours été celles de l’Athénée de Beyrouth depuis sa fondation ont été réaffirmées samedi par Élias Eddé : l’excellence pédagogique, la responsabilisation des jeunes, l’accompagnement des élèves, la culture de l’être par opposition au paraître, celle de l’esprit critique, du droit à la différence et du respect d’autrui.
Bernard Roesch, qui représentait l’ambassadeur de France à la cérémonie, a rendu un hommage marqué à l’établissement, « dont chacun connaît la place au sein des écoles homologuées ». Il a salué au passage « le professionnalisme et la passion » du directeur, ainsi que l’équipe pédagogique dans son ensemble.
Pour sa part, Fadi Yarak, directeur général du ministère de l’Éducation, a affirmé que l’Athénée « est un héritage culturel libanais porteur d’un message ». Il a rappelé que, depuis sa fondation, cet établissement a pour caractéristique principale l’importance accordée à l’enseignement du cursus français.