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C’est avec des souvenirs plein la tête que les enfants entament normalement leur nouvelle année scolaire. Souvenirs de vacances, de voyages, de séjours à la montagne, de journées à la mer, de retrouvailles familiales, de sorties entre amis, de loisirs et de fun à gogo, de détente, lecture et musique aussi, bien entendu. Souvenirs merveilleux qu’ils rêvent de raconter dans leur première rédaction, à force de mots, d’images, de couleurs, de gaieté.
Souvenirs indélébiles qui leur permettent d’aborder la rentrée avec l’énergie nécessaire pour tenir jusqu’aux prochaines vacances, pour supporter la pression des études et le stress des examens. Car ils ont besoin de recharger leurs batteries, les élèves, après avoir évacué la tension de l’année précédente. Ils ont surtout besoin d’une bonne dose de motivation pour montrer de quoi ils sont capables. Pour se dépasser aussi et accomplir de belles choses dans leurs domaines de prédilection.
Mais les enfants du Liban, c’est avec, en mémoire, des images de violence qu’ils prennent aujourd’hui le chemin de l’école. Violence locale, faite d’attentats à la voiture piégée, d’accrochages armés, de dérapages sécuritaires, de discours politiques haineux, avec en bonus l’incontrôlable psychose qui en découle. Violence extérieure, aussi, résultat de l’horrible guerre qui s’installe en Syrie, avec son lot quotidien de morts, de blessés, de sans-abri, de réfugiés. De petits réfugiés aussi qui viendront grossir les rangs des élèves dans les écoles libanaises.
L’horreur, quoi ! Véhiculée par les médias audiovisuels ou par Internet et qu’ils ont souvent vue en direct ou visionnée en boucle. Une horreur qui ressortira forcément dans leur travail, dans leurs écrits, dans leurs dessins, dans leur comportement aussi. Car ils ne pourront que l’évacuer, la raconter, la dire, l’utiliser. Avec leurs propres mots, leurs dessins, leur sensibilité, leur tristesse.
Les enfants du Liban sauront-ils être de simples élèves après ce qu’ils ont vécu et continuent de vivre ?
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