Un bref échange de tirs a eu lieu hier entre des membres de la famille Chamas et des militants du Hezbollah dans la région de Mar Mikhaël-Sfeir dans la banlieue sud de Beyrouth. L’accrochage a eu lieu suite à « l’arrestation » à un barrage hezbollahi sur la route qui mène à l’aéroport de Hussein Chamas, journaliste à la station de radio al-Rissala et au bureau d’information au Conseil supérieur chiite. Ce dernier avait refusé de présenter sa carte d’identité aux militants préposés au barrage, selon une source sécuritaire. Chamas a été libéré quelques heures plus tard, après l’intervention de dirigeants du parti Amal et du Conseil supérieur chiite. Sa voiture lui a été rendue dans l’après-midi.
Le journaliste emprunte cette route tous les jours pour se rendre au Conseil supérieur chiite. Arrivé au barrage tenu par le Hezbollah sur l’autoroute qui relie la région Sfeir à la route de l’aéroport, un militant du parti de Dieu lui a posé les questions habituelles, du genre « d’où viens-tu, où vas-tu ? », confie le journaliste au site d’information en ligne NowLebanon. Il convient de rappeler que depuis les attentats qui ont visé la banlieue sud, il y a un mois, le parti a renforcé ses propres mesures de sécurité aux entrées de la région, mettant en place à cet effet plusieurs check-points.
Un des militants du Hezb lui a par la suite réclamé sa carte d’identité. L’ayant oubliée à la maison, Hussein Chamas lui a présenté sa carte du Conseil supérieur chiite « signée par le Conseil des ministres ». Mais il l’a refusée, « insistant à avoir la carte d’identité ». Le journaliste lui a alors donné la carte de l’Union des journalistes arabes, mais l’homme l’a également refusée, insistant pour avoir une pièce d’identité. Il lui parlait sur un ton sévère, selon le journaliste, qui note en outre que cinq à six membres du parti chiite se sont par la suite approchés de lui et lui ont pris les clés de la voiture. Il leur a alors dit qu’il travaillait au bureau d’informations du parti Amal. « Qu’ils nous appellent », lui ont-il répondu, l’un d’eux proférant des insultes à son égard et contre la presse.
Arrive alors une voiture avec à son bord des membres du comité sécuritaire du Hezbollah qui l’ont conduit à l’entrée d’un immeuble proche. Ils lui ont demandé de l’accompagner en voiture « pour déposer une plainte à l’encontre de la personne qui l’a insulté et lui a retiré les clés de la voiture ». Hussein raconte qu’il les a accompagnés, mais il « a senti que quelque chose de bizarre se passait ». Il a alors appelé « le responsable d’un parti qui lui a conseillé de quitter la voiture ». Lorsqu’il l’a fait, un des militants du Hezbollah l’a suivi et l’a conduit à l’entrée d’un immeuble où il « l’a insulté et menacé ».
Entre-temps, des individus de la famille Chamas, qui avaient eu écho de « l’arrestation », s’en sont pris à l’un des barrages hezbollahis situé à Mar Mikhaël où des échanges de tirs ont eu lieu pendant un certain moment. L’accrochage a pris fin avec la « libération » du journaliste.
À ce propos, Hussein Chamas a déclaré qu’« il ne restera pas les bras croisés » et qu’il « déposera une plainte contre les militants qui l’ont arrêté ». Rendant le gouvernement et la direction du Hezbollah responsables « de tout mal qui pourrait lui arriver ou à l’un des membres de sa famille », Hussein Chamas a affirmé que « désormais, il ne s’arrêtera plus à aucun barrage du Hezbollah ». « Ce sont des enfants qui sont installés aux barrages. Ils forment pratiquement un gang », conclut-il.
De son côté, le Hezbollah a estimé qu’il s’agit d’un « incident isolé », indiquant que Hussein Chamas « n’avait pas sur lui des pièces d’identité ». Il a enfin considéré que l’incident est « pratiquement clos ».
Pour mémoire
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commentaires (7)
Aahhhh... mais oui messiiires... Qu'alliez-vous donc penser? C'est que LA sécurité a ses raison que la raison peut parfois ignorer! Et puis si l'on parle ainsi à la bru c'est pour bien faire écouter la belle mère. C'était pas "réglo" d'envoyer les terroristes islamofanatisés par le moyen de voitures savamment piégées pour tuer des pauvres innocents dans la banlieue sud de Beyrouth. Avouons donc que c'est un prix au rabais (presque au prix de revient) que cette banlieue fait payer aux passants mais surtout aux récalcitrants et suffisants d'entre eux... car si elle devait faire payer le prix fort...
Ali Farhat
00 h 00, le 15 septembre 2013