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À La Une - Mostra de Venise

De la Sicile à l’Australie, ces femmes libres et inflexibles...

La compétition pour le Lion d’or est lancée avec « Via Castellana Bandiera » et « Tracks ».

Tiziana Fabi/AFP - Des héroïnes libres et inflexibles ont lancé la compétition pour le Lion d’or hier à la Mostra de Venise. L’Italienne Emma Dante a ouvert le feu en présentant son tout premier film,« Via Castellana Bandiera », un étonnant duel entre deux femmes libres et intraitables dans une étroite rue de Palerme, puis l’Américain John Curran a choisi de raconter l’histoire vraie d’une incroyable jeune aventurière, Robyn Davidson, qui a parcouru 2 700 km de désert, accompagnée de son seul fidèle chien et de quatre chameaux. Le film s’appelle « Tracks », et son héroïne est la scultpurale et sidérante actrice australienne Mia Wasikowska.

Ce sont des femmes libres et inflexibles, courageuses et confrontées à leurs limites en Sicile et dans le désert australien qui ont lancé la compétition pour le Lion d’or hier à la Mostra de Venise.
La grande metteur en scène italienne Emma Dante a ouvert le feu en présentant son tout premier film, Via Castellana Bandiera, un étonnant duel entre deux femmes libres et intraitables dans une étroite rue de Palerme, métaphore très forte d’une société en crise, qui sombre, sans qu’on sache où elle va. Également en lice hier, le réalisateur américain John Curran a choisi de raconter l’histoire vraie d’une incroyable jeune aventurière, Robyn Davidson, qui a traversé le désert australien d’Alice Springs à Uluru et l’océan Indien à la fin des années 1970, parcourant 2 700 km, accompagnée de son seul fidèle chien et de quatre chameaux. Le film s’appelle Tracks.

 


Duel de femmes libres
Via Castellana Bandiera est un face-à-face qui tourne au duel mortel entre deux protagonistes, Rosa (Emma Dante), une quadragénaire qui accompagne sa petite amie Clara (Alba Rohrwacher) à un mariage à Palerme, et Samira (Elena Cotta), grand-mère sicilienne mutique et intraitable. Rosa et Samira vont se retrouver au hasard du trafic et sous le soleil de midi dans une impasse qui s’achève par un précipice et dans laquelle aucune des deux n’accepte de céder le passage à l’autre.


Le soir finit par tomber et aucune intervention extérieure ne les convainc d’abandonner leur bras de fer dans lequel toute leur vie est passée en revue, en pensées et à travers leurs réactions. « Ce sont des femmes tenaces qui s’adoucissent aussi et font le point sur leur vie. Elles sont face à face, comme dans un miroir, et elles voient aussi le monstre en elles et cela les rend humaines », a commenté Emma Dante.
La réalisatrice a fait appel à une majorité d’acteurs non professionnels et dit s’être inspirée de ses racines siciliennes : « Je parle de ce que je connais, mais c’est un point d’observation vers le monde. Mon film, qui parle d’un pays, d’une communauté, de l’agrégation des être humains, de l’Italie, de l’Europe, c’est un climat. » Elle dit s’être inspirée aussi du cinéma de Sergio Leone : « C’est un grand. Je ne voulais pas faire un western, mais j’avais des références. » Les femmes qu’elle met en scène, dit-elle, sont « libres » et ne jugent pas. Rosa et Clara forment un couple de lesbiennes qui s’aiment, et on découvre une Samira en rebelle silencieuse au milieu d’une famille sicilienne campée à merveille par des acteurs non professionnels.

 


À la découverte de soi
Avec Tracks, l’histoire vraie de Robyn Davidson, une jeune femme qui a traversé le désert australien en 1977, accompagnée de son chien fidèle et de quatre chameaux, John Curran réalise un très beau film initiatique. Il a choisi une jeune actrice très demandée par le cinéma mondial actuel, Mia Wasikowska, elle-même australienne, pour camper le personnage de cette jeune aventurière. De l’aveu de Robyn Davidson elle-même, qui a fait de son aventure un roman devenu best-seller, John Curran n’aurait pas pu « trouver actrice plus juste et plus profonde, vraie version d’elle-même », a-t-elle dit à la presse.


Mia Wasikowska a dit avoir été « transformée » par l’expérience, tournée dans le désert australien aux côtés d’aborigènes et dans des conditions réelles. Au point de décider de venir revivre en Australie, son pays natal. Elle incarne avec authenticité le personnage et entraîne le spectateur avec beaucoup d’émotion dans ce long voyage dangereux et silencieux, où elle campe en femme solitaire, peu encline à se laisser approcher, même pour la notoriété, par les journalistes – qui à l’époque sont arrivés du monde entier pour tenter de lui arracher quelques mots et la prendre en photo. Les paysages filmés de plain-pied et en survol sont éblouissants, et la caméra qui passe de l’intimité du corps qui souffre, qui se colle aux animaux, à l’immensité du désert parvient à recréer l’atmosphère forte en émotions de cet étrange voyage.


Et, ajoute Mia Wasikowska, « dans un monde où on est toujours connecté et où on essaie de prévoir le futur, c’est très beau de voir cette tentative, ce besoin de survivre en rendant les choses simples, et en répondant aux besoins les plus simples ».

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