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À La Une - Conflit

Attaques chimiques en Syrie : les expert de l'Onu ont recueilli "quantité" d'éléments

La Syrie se défendra "contre toute agression", assure Assad.

Un navire de guerre américain, le USS Stout, lors d'un exercice militaire. AFP PHOTO / HO /NAVAL VISUAL NEWS SERVICES / PHAA JENNIFER ASPEY

Restant sur un posture de défit, le président Bachar el-Assad a assuré jeudi que "la Syrie se défendra contre toute agression", en faisant allusion à une possible intervention militaire en Syrie par les pays occidentaux. 

"Les menaces ne font qu'accroître l'attachement (de la Syrie) à ses principes et à son indépendance", a déclaré M. Assad en recevant une délégation yéménite et dont les propos ont été reproduits par la télévision officielle.


"La Syrie, avec son peuple qui résiste et sa valeureuse armée, est déterminée à éradiquer le terrorisme soutenu par Israël et les pays occidentaux afin de servir leurs desseins qui sont la division de la région, le morcellement et la soumission de ses peuples", a-t-il souligné, assimilant comme depuis 2 ans et demi la rébellion à du terrorisme.

"Le peuple est garant de la victoire et c'est ce qui se passe en Syrie", a-t-il encore dit.

 

(Lire aussi : Face au grand défi, Assad peaufine une image de sérénité)

 

Les experts de l'Onu poursuivent leur enquête

A Damas, les experts des Nations unies, qui enquêtent en Syrie depuis plusieurs jours sur une attaque présumée aux armes chimiques, ont recueilli "quantité" d'éléments et feront un "compte-rendu oral" au secrétaire général Ban Ki-moon dès leur retour de Syrie mais les conclusions finales devront attendre des analyses en laboratoire pratiquées en Europe, selon un porte-parole de l'ONU.

Le "compte-rendu oral" sera fait par le chef des inspecteurs Aake Sellström, a précisé Farhan Haq.

Les échantillons recueillis par les enquêteurs sur place seront transmis à des laboratoires en Europe pour analyse, conformément à la procédure prévue par la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. Ces analyses pourraient prendre des semaines, a laissé entendre le porte-parole.


Les experts doivent quitter la Syrie samedi matin, de même que la haute représentante de l'ONU pour le désarmement Angela Kane, qui se trouve à Damas depuis quelques jours, et M. Ban a "écourté" sa visite à Vienne pour rentrer à temps à New York, où il devrait arriver jeudi soir, a expliqué M. Haq.

 

Les experts de l'ONU se sont rendus jeudi durant près de quatre heures dans la banlieue est de Damas, sur l'un sites de l'attaque chimique présumée imputée au régime syrien, selon l'AFP. C'est la troisième journée de leur mission dans les environs de Damas. Une vidéo mis en ligne par des militants à Jisrine (est de Damas) montre cinq jeeps passant dans une rue accompagnées par un pick-up armé d'une mitrailleuse lourde et par une voiture civile.

Mercredi, ces experts ont effectué des prélèvements sanguins, d'urine et de cheveux auprès des victimes de l'attaque dans une localité de la Ghouta orientale, à l'est de Damas, selon des vidéos diffusées par des militants.

Lundi, ils s'étaient rendus à Mouadamiyat al-Cham, une des principales villes de la Ghouta occidentale, où ils avaient également recueilli des échantillons, selon l'ONU, malgré des tirs d'inconnus qui ont visé leur convoi.


Par ailleurs, des diplomates ont indiqué que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, qui ont un droit de veto, se réuniront jeudi de nouveau à huis clos sur la Syrie à New York.
La réunion commencera à 18H30 GMT (21H30 heure de Beyrouth, ndlr). Les ambassadeurs des cinq pays (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Russie) s'étaient déjà réunis mercredi, sans parvenir à conclure sur une résolution autorisant une intervention militaire en Syrie, Moscou et Pékin continuant de rejeter toute action en Syrie.


Londres insiste sur une action militaire même en cas de blocage de l'Onu
Dans l'attente du rapport final de l'Onu et de la décision du Conseil de sécurité dans cette affaire, les déclarations concernant une intervention militaire en Syrie se poursuivent.

 

Jeudi, un porte-parole du gouvernement britannique a affirmé que le Royaume-Uni "serait toujours autorisé" à mener "une intervention militaire ciblée" en Syrie, même en cas de blocage au Conseil de sécurité de l'ONU, "en vertu du droit d'ingérence humanitaire".

 

Mercredi soir, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine) ont sans surprise ont affiché leurs désaccords lors d'une réunion sur une résolution autorisant une action militaire en Syrie.

 

Les principaux ministres britanniques, réunis jeudi matin autour de David Cameron, "ont convenu qu'il était fondamentalement dans notre intérêt national de faire respecter la Convention sur les armes chimiques, signée de longue date, et de montrer qu'elles ne peuvent pas être utilisées en toute impunité", a également rapporté le porte-parole des services du Premier ministre, qui ont rendu public les conclusions des avocats du gouvernement sur une possible intervention.

"Toute réponse doit être légale, proportionnée et spécifique à cette attaque et tout le monde autour de la table du Conseil des ministres a convenu qu'il ne s'agissait pas de prendre partie dans le conflit syrien", a indiqué la même source.

La Grande-Bretagne, qui a indiqué ne pas vouloir lancer d'action militaire en Syrie avant d'avoir eu connaissance des résultats des experts de l'ONU, a toutefois déployé six avions de chasse Typhoon sur l'une de ses bases à Chypre, à une centaine de kilomètres des côtes syriennes, alors que quatre destroyers américains équipés de dizaines de missiles de croisière Tomahawk croisent déjà en Méditerranée.

 

Autre problème pour David Cameron, l'opposition travailliste a décidé jeudi après-midi de voter au Parlement contre une motion du gouvernement qui prévoit le principe d'une intervention militaire en Syrie, a indiqué une source au sein du parti. "Nous avons des doutes croissants concernant la nature opaque de la motion du gouvernement" qui "ne dit rien" sur la nécessité d'avoir des "preuves convaincantes" de l'implication du régime syrien dans l'attaque du 21 août, avant toute intervention, a ajouté cette source au sein du parti travailliste.

 

 

(Lire aussi : Obama cherche à éviter les erreurs de Bush)

 

 

Côté américain, alors que les Etats-unis avaient considérablement durci le ton ce week-end contre le régime syrien, le président Barack Obama a indiqué mercredi qu'il n'avait pas encore pris de décision sur la réaction américaine à l'utilisation d'armes chimiquesen Syrie.

Le président Obama a rejeté l'idée d'une intervention américaine destinée à appuyer la rébellion. Un "engagement direct militaire" des Etats-Unis dans la guerre civile "ne serait pas bénéfique à la situation sur le terrain", a-t-il estimé.

L'idée sous-jacente à la réaction des Etats-Unis serait, a-t-il expliqué, que le gouvernement syrien "reçoive un message assez fort sur le fait qu'il ferait mieux de ne pas recommencer". "Si nous envoyons un coup de semonce pour dire +arrêtez+, nous pouvons avoir un impact positif sur notre sécurité nationale à long terme", a argumenté le président. Il a toutefois reconnu que punir le gouvernement Assad "ne résoudra pas tous les problèmes de la Syrie. Evidemment, cela ne mettra pas fin aux morts de civils innocents en Syrie", a-t-il concédé.

 

Barack Obama, opposé il y a dix ans à l'invasion de l'Irak par l'administration de son prédécesseur républicain George W. Bush, qui s'était passé de l'autorisation de l'ONU, a rejeté d'avance la comparaison historique. Il a évoqué "une approche limitée, sur-mesure" pour "ne pas nous retrouver entraînés dans un long conflit, pas une répétition de l'Irak, ce qui inquiète beaucoup de monde".

 

Le ministère français de la Défense a, pour sa part, indiqué que les armées françaises sont "en capacité" de répondre aux instructions du président de la République si une décision était prise d'engager les forces françaises dans le cadre de la crise syrienne.

François Hollande a affirmé jeudi que la communauté internationale devait "marquer un coup d'arrêt par rapport à l'escalade de la violence" en Syrie.

Une frégate de défense aérienne française a d'ailleurs quitté son port d'attache de Toulon, a appris Reurers auprès de la préfecture maritime de Méditerranée. La frégate chevalier Paul se dirige vers une zone non spécifiée en Méditerranée, a-t-on ajouté de même source. Selon Le Point, la frégate se dirigerait aux large des côtes syriennes.

 

 

 

 

 

 

(Eclairage : Comment contourner le Conseil de sécurité sur la Syrie)

 

Dans le camp des alliés du président Bachar el-Assad, la Russie, hostile à toute intervention en Syrie et qui dispose d'une base navale dans ce pays, a elle aussi montré ses muscles en annonçant l'envoi en Méditerranée dans les prochains jours d'un bateau de lutte anti-sous-marine et d'un navire lance-missiles.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov a jugé que les projets occidentaux d'intervention en Syrie étaient "un défi" à la Charte de l'ONU et a estimé qu'il fallait "avant tout laisser les experts de l'ONU mener à bien leur enquête et rendre leurs comptes à l'ONU.

En Iran, le chef d'état-major des forces armées, le général Hassan Firouzabadi, a prévenu qu'une action militaire contre la Syrie aura des conséquences sur la région et mènera Israël "au bord des flammes". "Toute opération dans la région fera des dégâts majeurs, ce qui n'est l'intérêt de personne sauf des Sionistes", a-t-il expliqué.

 

Le président israélien Shimon Peres a, pour sa part, affirmé jeudi qu'Israël n'était pas impliqué dans les événements en Syrie, tout en précisant qu'en cas de menace, l'Etat hébreu répliquerait "avec toute sa force".

 

Le régime syrien a maintes fois nié tout recours à l'arme chimique dans le conflit, et a accusé en retour les rebelles aidés par les Occidentaux et la Turquie d'avoir utilisé des gaz toxiques contre ses soldats

 

 

Sécurité renforcée à Damas

Sur le terrain, la capitale syrienne se préparait progressivement à une confrontation avec les Occidentaux, avec des contrôles plus stricts aux barrages routiers, des mesures de sécurité renforcées dans les hôpitaux et un repositionnement des forces armées hors de leurs postes de commandement.

 

(Reportage : Damas, entre craintes et espoirs)

 

Neuf soldats syriens ont en outre été tués jeudi dans un attentat à la voiture piégée dans la ville de Nabak (au nord-est de la capitale) sur la route Homs-Damas, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'explosion a été suivie de violents affrontements entre rebelles et forces régulières, a précisé l'ONG.

 

Plus au nord, 10 personnes, dont six femmes et deux enfants, ont été tuées dans des bombardements de l'armée sur la ville d'Ariha dans la province d'Idleb (nord-ouest), provoquant la poursuite d'un "mouvement d'exode des habitants de la ville", selon l'OSDH. L'aviation a bombardé à deux reprises la région.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des bombardements de l'armée ont visé les abords de la ville de Adra et la zone de Makasser el-Ahjar à Rahiba ainsi que des secteurs de la Ghouta orientale, dans la région de Damas, selon la même source.
L'OSDH a également fait état de combats à Beit Sahem, sur la route de l'aéroport de Damas et au tour de Mouadamiyat al-Cham (sud-ouest)de la capitale.

 

A Raqa (nord), un attentat à la voiture piégée a tué jeudi matin trois combattants jihadistes. Un premier attentat similaire à l'aube près du bâtiment de la sûreté de l'Etat, occupé aujourd'hui par l'Etata islamique d'Irak et du Levant (EIIL), lié à el-Qaëda, n'avait pas fait de victime, selon l'OSDH.

Un kamikaze de l'EIIL s'est fait exploser devant un poste des combattants kurdes à Hassakah tuant un d'entre eux et faisant quatre blessés.

L'aviation syrienne a aussi effectué des raids à Homs (centre), Deraa( sud) et Lattaquié (ouest).



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commentaires (3)

ESPÉRONS QUE CETTE "QUANTITÉ" SUFFIRA A ÉTABLIR LA VÉRITÉ A CE SUJET, AFIN QUE LE MONCHÂR ASSADIQUE SOIT ENFIN DÉBOULONNÉ !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 45, le 30 août 2013

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Commentaires (3)

  • ESPÉRONS QUE CETTE "QUANTITÉ" SUFFIRA A ÉTABLIR LA VÉRITÉ A CE SUJET, AFIN QUE LE MONCHÂR ASSADIQUE SOIT ENFIN DÉBOULONNÉ !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 45, le 30 août 2013

  • ILS VONT SERVIR... FOI DE FAUCON... DE MANIÈRE SOUHAITÉE BIEN SÛR... À DÉGONFLER LE PNEU ÉNORMÉMENT GONFLÉ !

    SAKR LOUBNAN

    11 h 00, le 30 août 2013

  • dans ce ballet de rapport de force et d 'intimidation le plus déterminé pourrait influer sur les décisions de l'autre voir atténuer leur portée .mais personne n'est dupe. depuis que les russes on vendu leur port avion varyag a peine achevé aux chinois la marine russe est réduite avec le kuzntesov à la portion congrue . Avec ses 14 flottes prométhéennes Les Etats Unis donnent à leur président une telle palette d'options que la seule riposte des Syriens ou iraniens consistera à s'en prendre aux voisins Liban Turquie ou Israel . Il n'est pas impossible que ces derniers utiliseront ce pretexte pour neutraliser les centrifugeuses et recréateurs iranien . Attaque qui cherchera à se légitimer en s’inscrivant dans un cadre identique de lutte contre les armes non conventionnels . l épreuve de vérité ne saurait tarder car le 5-6 se tiendra le G20 à St petersbourg .Tout devra être fini ou reporté

    Hallak Andre

    01 h 39, le 30 août 2013

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