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Liban - Communautés

Raï : Il est honteux de garder le Liban otage de l’épilogue de la crise syrienne

Le patriarche maronite Béchara Raï a effectué durant le week-end une tournée dans plusieurs villages du Kesrouan. Il y a prêché « l’unité nationale sur base des propos du président Sleiman ».

Un accueil populaire et officiel chaleureux a été réservé au patriarche Raï et à sa délégation dans le village de Reyfoun.

Au cours de ses étapes kesrouanaises, le patriarche maronite a insisté plus d’une fois sur la nécessité de renforcer l’unité nationale et de redonner au Liban son rôle dans la région. « Les Libanais souffrent toujours de la profonde blessure de l’explosion dans la banlieue sud de Beyrouth (jeudi), a déclaré Mgr Raï lors de son passage à Achkout, la dernière de ses étapes, hier. Nous renouvelons notre appel à former un gouvernement d’union nationale autour du chef de l’État, qui est le garant de cette unité. Nous revendiquons, au nom de ce sang innocent qui a coulé, la formation de ce cabinet le plus vite possible, et l’adoption d’une nouvelle loi électorale suivie de l’organisation d’élections législatives, avec un soutien de l’armée et des forces de l’ordre. Nous demandons aussi que cessent les accusations réciproques, nous avons besoin d’un discours rassembleur. »


Le patriarche maronite, qui s’exprimait lors d’une homélie au cours de la messe dominicale qu’il célébrait en l’église Saint-Jean-Baptiste, a estimé que « les hommes politiques n’ont pas le droit de laisser le Liban comme en salle d’attente, otage de calculs politico-confessionnels, en attendant l’épilogue de la crise syrienne ». « C’est une honte, considérant la place qu’occupent le Liban et les Libanais dans les communautés arabe et internationale », a-t-il insisté.
À signaler que le patriarche avait été reçu à Achkout par le président du Conseil supérieur de la magistrature, le juge Jean Fahd, le curé de la paroisse, le père Antoine Qamouh, le président du conseil municipal Jean Rizk ainsi que par d’autres personnalités.

 

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Tout au long de sa visite aux villages du moyen Kesrouan, qui a duré deux jours, Mgr Raï a répété son appel à l’unité nationale en ces temps difficiles. « Nous avons besoin aujourd’hui de notre unité nationale et de reconstruire notre tissu social libanais, tout en préservant sa diversité », a-t-il déclaré à Feytroun, la première de ses étapes, qu’il visitait samedi dans l’après-midi. Il avait été accueilli à l’église Saint-Georges par le président du conseil municipal Antoine Kassis, et plusieurs personnalités locales.


« Le Liban a un rôle important à jouer dans la transition des pays arabes vers une nouvelle vie, a poursuivi Mgr Raï. Nous sommes soucieux de préserver les caractéristiques du Liban, un Liban chrétien et musulman, ouvert à l’Ouest comme à l’Est, même si les difficultés et les dangers augmentent jour après jour. »


Le patriarche n’a pas ménagé, une fois de plus, les hommes politiques qu’il a exortés à « assumer leur responsabilité historique », et à se diriger « vers le dialogue franc et la réconciliation ». Et d’ajouter : « Le président de la République a évoqué avec une grande franchise, dans son discours à l’occasion de la fête de l’armée, toutes les causes qui importent aux Libanais et toutes les souffrances qu’ils endurent. Les responsables devraient prendre ces points en considération, étant donné qu’ils sont à l’origine de tous nos maux, et discuter dignement de ces grandes questions existentielles. »
À Reyfoun, près de l’église Saint-Roch, un accueil populaire chaleureux attendait le patriarche, en présence du président du conseil municipal Georges Barbar Sfeir et d’autres personnalités locales. « Nous refusons d’être les otages des divisions politiques, a martelé Mgr Raï. Nous refusons que le Liban, ses institutions, son entité, son rôle et son avenir soient les otages des conflits confessionnels et régionaux, et de leurs conséquences sur la scène locale. »

 

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Le prélat a rappelé que « le Liban, tout comme l’Orient dans son intégralité, sont face à une échéance existentielle ». « Les Libanais doivent être conscients des dangers qui les guettent, a-t-il poursuivi. Le Liban a toujours été un facteur déterminant dans la stabilité du monde arabe, sa Nahda et sa quête de la paix. Il refuse d’être “mis au frigo” pour le compte d’intérêts sectaires, personnels, confessionnels, régionaux ou internationaux, c’est un pays indépendant, souverain et libre. »


La troisième étape kesrouanaise du patriarche samedi à été le village de Kleyate, en l’église Saint-Simon, où il a été reçu par l’ancien député Farid Haïkal el-Khazen, le président du conseil municipal Joseph el-Rif et d’autres. Mgr Raï y a prôné les bienfaits du dialogue comme solution aux conflits, afin de remplacer le « dialogue des barricades ».

 

 

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