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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Les Palestiniens rétifs aux sirènes de la paix économique

Le plan Kerry semble insuffisant pour favoriser des négociations de paix.

De gauche à droite : Shimon Peres, John Kerry et Mahmoud Abbas au Forum économique mondial en Jordanie. Jim Young/AFP

Les 4 milliards de dollars d’investissements dans l’économie palestinienne qu’a fait miroiter le secrétaire d’État américain John Kerry paraissaient insuffisants pour favoriser des négociations de paix, les Palestiniens insistant sur la dimension politique. La direction palestinienne a d’ores et déjà prévenu hier qu’elle n’offrirait pas de « concession politique en échange de facilités économiques », dans un communiqué du président du Fonds d’investissement de Palestine Mohammad Moustapha, conseiller économique du président Mahmoud Abbas. « Elle n’acceptera pas que l’économie soit le premier et seul composant, mais souhaite qu’elle entre dans un cadre politique qui garantisse la création d’un État palestinien sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, les droits des réfugiés et une référence pour une solution politique, telles sont les priorités », selon le texte. Rappelons que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu prône depuis des années l’idée d’une « paix économique », selon laquelle l’amélioration des conditions de vie des Palestiniens les rendrait plus enclins à des compromis. Un des porte-parole du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, Fawzi Barhoum, a également affirmé sur sa page Facebook que « le soi-disant plan économique dont a parlé Kerry vend une illusion trompeuse à l’opinion publique, tout en gagnant du temps au profit de l’entité israélienne ».
M. Kerry avait annoncé dimanche un plan de 4 milliards de dollars d’investissements pour relancer l’économie palestinienne, lors de la clôture de la réunion du Forum économique mondial à el-Chounah en Jordanie. Le secrétaire d’État a évoqué des expertises tablant sur « une augmentation jusqu’à 50 % du PIB palestinien sur trois ans », ainsi qu’une réduction du taux de chômage, sans révéler les détails du financement de l’opération. Il s’est contenté de préciser que l’émissaire du quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union européenne, ONU) Tony Blair serait chargé de concevoir ce plan. Les services du quartette à Jérusalem ont indiqué être « en train d’analyser le potentiel de plusieurs secteurs de l’économie palestinienne et d’identifier les mesures qui pourraient être prises pour stimuler la croissance », citant « le tourisme, les technologies de l’information, l’agriculture et la construction ». « Ce plan complétera, soutiendra et se développera parallèlement à un processus politique et n’a pas pour but de le remplacer », a assuré le quartette.
Israël n’a pas réagi officiellement à ce projet, dont une partie importante devrait se réaliser en « zone C », soit les 60 % de Cisjordanie sous son contrôle total. « La zone C est partie intégrante de l’État de Palestine, la colonne vertébrale de l’économie palestinienne. La véritable souveraineté prospère ou meurt selon qu’on la contrôle ou non », affirmait l’Autorité palestinienne dans son rapport pour la réunion des pays donateurs à Bruxelles en mars.

(Source : AFP)
Les 4 milliards de dollars d’investissements dans l’économie palestinienne qu’a fait miroiter le secrétaire d’État américain John Kerry paraissaient insuffisants pour favoriser des négociations de paix, les Palestiniens insistant sur la dimension politique. La direction palestinienne a d’ores et déjà prévenu hier qu’elle n’offrirait pas de « concession politique en...

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