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À La Une - Troubles

Le GP de Bahreïn s’achève sans perturbation en dépit des manifestations

Le prince héritier reconnaît le droit à l’opposition de manifester et se dit prêt à prendre part au dialogue national.

Des heurts ont opposé policiers et manifestants voulant faire entendre leurs demandes de réformes politiques. Mohammed al-Shaikh/AFP

Le Grand Prix de formule 1 de Bahreïn s’est achevé hier sans perturbation, en dépit de heurts entre policiers et manifestants chiites voulant faire entendre leurs demandes de réformes politiques, s’estimant marginalisés par le pouvoir sunnite. Après avoir tenté de bloquer des routes dans la matinée et des heurts avec la police, des manifestants ont défilé dans des villages chiites l’après-midi. « Non à la formule 1 de sang », ont-ils scandé par dizaines avant d’être pourchassés par des policiers, qui ont bloqué les entrées de plusieurs villages, dont certains non loin de la route menant au circuit de Sakhir, au sud de Manama, selon des témoins. Les manifestants répondaient à l’appel du Collectif du 14-Février, un groupe radical clandestin qui a lancé il y a plusieurs jours l’opération « Volcans de feu » pour bloquer les routes à l’aide de pneus en feu.


Le chef de la sécurité générale de Bahreïn, le général Tarek al-Hassan, a assuré pour sa part que le ministère de l’Intérieur avait pris « toutes les mesures nécessaires » pour assurer le bon déroulement de la course et « protéger les participants et les spectateurs ». Il a précisé que les forces de sécurité étaient « déployées en force autour du circuit ainsi que sur les principales routes y menant », et que la police effectuait des patrouilles régulières.


Le prince héritier de Bahreïn, Salman ben Hamad al-Khalifa, s’était montré conciliant samedi à l’égard de l’opposition, reconnaissant son droit à manifester pacifiquement comme elle l’a fait vendredi mais répétant rejeter « les extrémistes violents ». Le prince héritier s’est également dit « optimiste » sur l’issue du dialogue national en cours et a souhaité que les séances du dialogue aillent « plus vite ». Considéré comme un modéré, il n’a pas exclu de prendre part personnellement aux discussions, mais a estimé que ce moment n’était pas encore venu.


Le dialogue a repris en février après l’échec d’une session en 2011 mais ne semble pas progresser. Et l’opposition n’a pas cessé ses manifestations, souvent émaillées de violences. Selon la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début du soulèvement en février 2011. Les partis traditionnels de l’opposition, dirigés par la puissante formation chiite al-Wefaq, se démarquent des manifestations violentes et affirment ne pas être opposés à la tenue de la course à Bahreïn, mais entendent utiliser cet événement pour attirer l’attention sur leurs revendications. Ils réclament l’instauration d’une véritable monarchie constitutionnelle, où le gouvernement serait issu de la majorité parlementaire. Le Collectif du 14-Février appelle pour sa part à la chute du régime.

 

 

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