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Syrie : De Beyrouth, la grave mise en garde de Brahimi

Le « conflit syrien pourrait mettre la région à feu et à sang, si un règlement n’est pas trouvé », avertit le médiateur international.

"Cette crise ne peut rester confinée indéfiniment au territoire syrien. Soit elle est réglée, soit elle s'aggravera, débordera, et mettra (la région) à feu et à sang", a averti, de Beyrouth, le médiateur Lakhdar Brahimi, qui effectue depuis une semaine une tournée régionale auprès des pays influents dans la crise syrienne. AFP PHOTO/HO/DALATI AND NOHRA 

À Beyrouth dans le cadre d’une tournée régionale qu’il achèvera en Syrie, l’émissaire de l’ONU Lakhdar Brahimi a rencontré hier le chef de l’État, le président de la Chambre et le Premier ministre. Mais c’est au Sérail qu’il a donné une conférence de presse, au cours de laquelle il a affirmé que le « conflit syrien pourrait mettre la région à feu et à sang, si un règlement n’est pas trouvé ». Le médiateur international a ajouté que cette crise « ne peut pas rester confinée indéfiniment au territoire syrien ». « Soit elle est réglée, soit elle s’aggravera et débordera », a-t-il affirmé.

 

Lakhdar Ibrahimi a aussi renouvelé son appel à la conclusion d’un cessez-le-feu à l’occasion de la fête de l’Adha. Il a ainsi déclaré : « Le peuple syrien, toutes tendances confondues, enterre chaque jour une centaine de personnes. Ne peut-on pas demander que ce bilan baisse à l’occasion de la fête de l’Adha ?


Ce ne sera sans doute pas une fête heureuse pour les Syriens, mais au moins faisons en sorte qu’elle soit moins triste. » M. Brahimi a encore ajouté : « Si le gouvernement syrien accède à cette demande – et d’après ce que j’ai entendu il y a de l’espoir – et si l’opposition accepte cette proposition, comme elle nous l’a dit, cela sera un très petit pas, un pas microscopique vers un cessez-le-feu plus global qui entraînerait le retrait de l’artillerie lourde, l’arrêt des flux d’armes de l’étranger, puis une solution politique. »


À ce sujet, en réponse à une question des journalistes sur un éventuel afflux d’armes du Liban vers la Syrie, Brahimi a affirmé qu’aucun responsable n’a évoqué cette question avec lui, ni d’ailleurs celle d’une éventuelle participation d’éléments du Hezbollah aux combats en Syrie. En réponse à une autre question, l’émissaire de l’ONU a affirmé qu’au cours de sa tournée dans les pays régionaux ayant une influence sur la crise syrienne, aucun d’eux n’a montré une quelconque satisfaction face à ce qui se passe en Syrie. « Mais ces pays, a ajouté Brahimi, doivent prendre conscience du fait que la crise syrienne ne peut pas s’éterniser ainsi. Soit elle est réglée, soit elle s’étend et brûlera tout sur son passage. »

 

(L'éclairage de Scarlett Haddad : La petite phrase de Brahimi)


Rappelons que le médiateur international s’est rendu en Arabie saoudite et en Turquie ainsi qu’en Iran et en Irak. Il a déclaré qu’il allait clôturer sa tournée régionale en se rendant à Damas, après être passé par Amman. « Nous discutons avec toutes les parties pour arrêter le bain de sang et permettre aux Syriens de régler eux-mêmes leurs problèmes, a-t-il déclaré. Il a encore précisé que tout le monde dit que le bain de sang doit s’arrêter, mais chacun des deux camps en rejette la responsabilité sur l’autre. Nous devons voir comment sortir la Syrie du gouffre dans lequel elle est tombée ». Brahimi a rappelé qu’il traitait cette « grave question » en se basant sur les idées de son prédécesseur, qui réclamait notamment le retrait des chars des villes. Le plan en six points de Kofi Annan ainsi que l’accord de Genève sont restés lettre morte, alors que selon une ONG, le conflit syrien aurait fait déjà 33 000 morts.


Des sources officielles libanaises précisent que l’émissaire international a entendu des responsables libanais leur souhait de voir la crise syrienne réglée au plus tôt. Le président Sleiman et M. Mikati ont aussi assuré le diplomate de l’ONU que l’État libanais assume pleinement ses responsabilités à l’égard des réfugiés syriens et souhaite une solution politique conforme à l’aspiration du peuple syrien. Ils ont aussi assuré l’émissaire onusien de leur appui à sa mission, ajoutant que le Liban se conforme à la politique de dissociation adoptée au début du déclenchement de la crise syrienne et il s’est engagé aussi à respecter les points de la déclaration de Baabda qui rejette la création d’une zone tampon à la frontière libano-syrienne.


M. Mikati a toutefois demandé à son interlocuteur une plus grande participation arabe dans les aides accordées aux réfugiés syriens au Liban, d’autant que l’afflux augmente de jour en jour et que le Liban ne peut pas assumer seul de telles responsabilités.


Reste à signaler qu’aucune information n’a filtré sur la teneur de l’entretien entre le président de la Chambre et l’émissaire international.

 

 

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