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Liban - Réactions

La réplique de Sleiman : L’affaire du drone « illustre le besoin d’une stratégie défensive » nationale

Les déclarations jeudi du secrétaire général du Hezbollah suscitent un tollé au sein du 14 Mars.

Le chef de l’État a reçu hier le gouverneur de l’État de Victoria en Australie, Alex Chernov. Photo Dalati et Nohra

Le président de la République, Michel Sleiman, a riposté hier à sa manière – très diplomatique – aux déclarations faites la veille par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, revendiquant pour l’Iran et le Hezb la paternité du drone abattu il y a une semaine par Israël au-dessus de la Cisjordanie.


L’annonce du secrétaire général constituait un nouveau camouflet aux efforts entrepris depuis plusieurs mois par le chef de l’État pour promouvoir le dialogue entre les divers protagonistes sur une stratégie défensive étatique. Il était donc normal que Baabda y répliquât, tout en prenant soin de garder une tonalité courtoise et d’éviter toute impression d’attaque frontale à l’adresse de Hassan Nasrallah et de son parti.


Il n’empêche qu’en ce qui a trait à la teneur de la riposte présidentielle, aucune ambiguïté ne subsiste quant à la promotion par le chef de l’État du principe du monopole de l’État en matière de défense nationale.
« L’envoi d’un drone au-dessus du territoire de l’ennemi israélien montre à quel point nous avons besoin d’adopter une stratégie défensive susceptible de mettre de l’ordre dans l’opération consistant à tirer bénéfice des capacités de la résistance pour défendre le Liban », souligne le président Sleiman dans un communiqué du palais présidentiel.
Le chef de l’État va encore plus loin, concrètement, en faisant valoir que cet incident « montre aussi la nécessité de mettre en place un mécanisme de prise de décision en vue de l’utilisation de ces capacités de manière conforme aux plans de l’armée et à ses besoins défensifs ainsi qu’à l’intérêt national considéré, en toutes circonstances, de façon exclusive ».
M. Sleiman termine en réaffirmant l’urgence de mettre un terme aux violations par Israël de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.


Les déclarations de Hassan Nasrallah, tant au sujet du drone qu’à propos de l’implication du Hezbollah dans la crise syrienne, ont par ailleurs suscité un tollé dans les milieux du 14 Mars. Le secrétaire général de l’alliance, Farès Souhaid, a ainsi estimé que le secrétaire général du Hezb a « dynamité toutes les tentatives menées pour arrondir les angles et les efforts destinés à libaniser d’une façon ou d’une autre ses armes ».
Ses propos ont aussi « placé le président de la République dans une position de témoin, incapable d’avoir une influence sur les choses », a ajouté M. Souhaid.

« L’aventure de 2006 s’était achevée par la résolution 1701 et l’expression “si j’avais su”, a-t-il rappelé, en référence à ce qu’avait dit Hassan Nasrallah au lendemain de la guerre. J’espère que la seconde aventure, menée à l’intérieur du territoire syrien et contre le peuple syrien qui lutte pour sa liberté et sa dignité, ne se terminera pas, elle aussi, par l’expression “si j’avais su”... »


De son côté, le député Ahmad Fatfat, membre du bloc du Futur, a fait valoir que les déclarations du secrétaire général du Hezbollah « ne s’adressaient pas à Israël, mais plutôt au chef de l’État Michel Sleiman, ce qui a nécessité la réplique de ce dernier aujourd’hui (hier) ».
Hassan Nasrallah a « tenté d’abolir la réalité juridique de l’État libanais », a ajouté M. Fatfat.
Son collègue Samir Jisr a estimé, pour sa part, que l’envoi par le Hezbollah d’un drone au-dessus d’Israël visait à « détourner l’attention de ce qui se passe en Syrie et de l’implication de membres du Hezbollah dans les événements » de ce pays.


Antoine Zahra, député Forces libanaises de Batroun, a lui aussi souligné que le Hezbollah « s’efforce de projeter la lumière sur son rôle régional et de compenser les pertes subies par l’axe irano-syrien et par le Hezb lui-même » du fait de la crise syrienne.
Pour M. Zahra, la question de la parité stratégique avec Israël est « une plaisanterie, depuis que ce dernier est encerclé par ceux qui préservent sa sécurité autant que par ceux qui ont signé des traités de paix avec lui ».
« Israël n’a plus que cette échappatoire (le Hezbollah) pour continuer à drainer le soutien américain et à assurer la cohésion du public israélien, en prétendant que le Hezbollah constitue une menace pour sa sécurité à sa frontière nord », a-t-il ajouté.

 

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Le président de la République, Michel Sleiman, a riposté hier à sa manière – très diplomatique – aux déclarations faites la veille par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, revendiquant pour l’Iran et le Hezb la paternité du drone abattu il y a une semaine par Israël au-dessus de la Cisjordanie.
L’annonce du secrétaire général constituait un nouveau...

commentaires (1)

On ne peut pas admettre deux Républiques,et deux stratégies de défense . Il y a aussi un seul Conseil de sécurité pour les Etats légaux seulement . Nazira.A.Sabbagha

Sabbagha A. Nazira

06 h 57, le 13 octobre 2012

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Commentaires (1)

  • On ne peut pas admettre deux Républiques,et deux stratégies de défense . Il y a aussi un seul Conseil de sécurité pour les Etats légaux seulement . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A. Nazira

    06 h 57, le 13 octobre 2012

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