Rechercher
Rechercher

Liban - Religion

Au cœur du vendredi saint, le chemin de croix

Quelle est l’origine du chemin de croix que les chrétiens du monde entier commémorent le vendredi saint, et quel en est le sens profond ?

Le touchant visage de Jésus imprimé sur le linceul dans lequel il a été enveloppé.

Calvaire est un mot passé dans l’usage commun. On parle invariablement du calvaire des automobilistes coincés dans un embouteillage, des populations poussées à l’exode ou des habitants de Homs sous les bombes. Toute souffrance extrême est décrite comme un calvaire.
À l’origine, le mot calvaire est celui d’une colline de Jérusalem dite Golgotha (littéralement « mont du Crâne »).
C’est sur cette colline, dite aussi calvaire, que fut plantée la croix de Jésus, instrument de torture et de mort utilisé au temps de l’Empire romain pour exécuter les criminels et les donner en exemple. Le mot « calvaire » est donc devenu synonyme du « chemin de croix » parcouru par Jésus durant les moments dramatiques qui ont précédé sa crucifixion.
Dans les faits, voilà brièvement les séquences qui ont conduit à la crucifixion. Trahi par l’un de ses apôtres, Judas, Jésus est arrêté et accusé de semer le désordre par ses enseignements et surtout d’usurper le titre de Messie, un sauveur providentiel attendu par la nation juive et annoncé par ses prophètes. Interrogé par Ponce Pilate, le gouverneur romain de la région, et trouvé innocent, il est quand même humilié, flagellé et couronné d’épines par les soldats, puis condamné à être cloué sur une croix.
Chargé du patibulum, la partie horizontale de cet instrument de torture, Jésus, déjà meurtri de coups, gravit la colline du Golgotha, à l’extérieur de Jérusalem, et tombe plusieurs fois d’épuisement. Sur son chemin, il croise successivement sa mère, une femme qui lui essuie le visage, un homme, Simon de Cyrène, qui est réquisitionné par les soldats pour l’aider à porter sa croix, de peur qu’il n’expire en chemin et un groupe de femmes qui se lamentent sur son sort. Crucifié, il rend l’âme au bout d’une agonie de trois heures environ. Descendu de la croix par ses proches, en présence de sa mère, il est enveloppé dans un linceul et placé dans une tombe.
Dans chaque église on retrouve sur les murs une série de quatorze tableaux, appelée « chemin de croix », relatant ces ultimes moments de la vie terrestre de Jésus, et chaque année pendant la semaine sainte, l’événement de la mort et de la résurrection de Jésus est commémoré. La semaine sainte commence le dimanche des Rameaux (célébration de l’entrée solennelle du Christ à Jérusalem), inclut le jeudi saint (célébration de l’institution de l’eucharistie et du sacerdoce par le Christ) et le vendredi saint (célébration de la Passion du Christ et de sa mort sur la croix). Elle s’achève avec la veillée pascale, pendant la nuit du samedi saint au dimanche de Pâques (résurrection du Christ).

Des jalons
Comme pour la crèche, ce sont les franciscains qui sont à l’origine de la dévotion du chemin de la croix. Aux XIVe et XVe siècles, ils prirent l’initiative d’inviter les fidèles qui venaient en pèlerinage à Jérusalem à participer à la Passion de Jésus en allant du tribunal de Pilate au calvaire. Puis à partir du XVe siècle, pour ceux qui ne pouvaient aller à Jérusalem, ils firent des représentations des épisodes de la Passion du Christ.
Dans la plupart des églises et des chapelles de l’Église catholique, on trouve un chemin de croix. Il consiste en 14 croix en bois, fixées sur les murs de l’église, accompagnées habituellement d’une peinture ou d’une sculpture représentant le sujet de la station. Les croix sont disposées à des intervalles tels qu’elles jalonnent un chemin et pour qu’en les parcourant, les fidèles fassent le tour complet de l’église. Le tour va habituellement en sens inverse des aiguilles d’une montre, mais ce n’est pas une règle générale.
Comment faire la célébration ? Habituellement devant chaque station, on fait une prière, on chante un cantique et on écoute une exhortation. La prière consiste souvent en un Notre Père, un Je vous salue Marie et un Gloire au Père, suivies de ces paroles : « Nous t’adorons, Ô Christ et nous Te bénissons ! Par ta sainte croix, Tu as racheté le monde. »
Le chemin de croix est, bien entendu, une dévotion catholique. Cette cérémonie n’existe pas dans l’orthodoxie. Son équivalent est la procession de l’Épitaphe, cercueil qui symbolise l’enterrement du Christ. La procession est suivie par les fidèles qui tiennent des bougies allumées et elle fait le tour de la paroisse. Pendant la procession de l’Épitaphe, faite le vendredi saint, les habitants font revivre les scènes de la Passion du Christ.
(Sources : Internet, signification du chemin de croix, Méditations de Jean-Paul II)

Deuxième texte
« Jésus est condamné à mort », une méditation de Jean-Paul II
« Es-tu le roi des juifs ? » (Jn 18, 33).
« Ma royauté ne vient pas de ce monde ; si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux juifs. Non, ma royauté ne vient pas d’ici » (Jn 18, 36).
Pilate ajouta : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. »
Pilate répliqua : « Qu’est-ce que la vérité ? »
À ce point, le procureur romain considéra l’interrogatoire comme terminé. Il alla chez les juifs et leur dit : « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation » (cf. Jn 18, 37-38).
Le drame de Pilate se cache dans la question : Qu’est-ce que la vérité ?
Ce n’était pas une question philosophique sur la nature de la vérité, mais une question existentielle sur son rapport à la vérité. C’était une tentative de se dérober à la voix de sa conscience qui lui ordonnait de reconnaître la vérité et de la suivre. L’homme qui ne se laisse pas conduire par la vérité se dispose même à émettre une sentence de condamnation à l’égard d’un innocent.
Les accusateurs devinent cette faiblesse de Pilate et c’est pourquoi ils ne cèdent pas. Avec détermination ils réclament la mort en croix. Les demi-mesures auxquelles Pilate a recours ne l’aident pas. La peine cruelle de la flagellation infligée à l’Accusé n’est pas suffisante. Quand le procureur présente à la foule Jésus flagellé et couronné d’épines, il semble chercher une parole qui, à son avis, devrait faire céder l’intransigeance de la foule. Montrant Jésus, il dit : « Ecce homo ! Voici l’homme ! » Mais la réponse est : « Crucifie-le, crucifie-le ! » Pilate cherche alors à discuter : « Reprenez-le, et crucifiez-le vous-mêmes ;
moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation » (cf. Jn 19, 5-6). Il est encore plus convaincu que l’Accusé est innocent, mais cela ne lui suffit pas pour émettre une sentence d’acquittement.
Les accusateurs recourent à l’ultime argument : « Si tu le relâches, tu n’es pas ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à l’empereur » (Jn 19, 12).
La menace est claire. Devinant le danger, Pilate cède définitivement et émet la sentence. Mais non sans faire le geste lâche de se laver les mains : « Je ne suis pas responsable du sang de cet homme ; cela vous regarde ! » (Mt 27, 24).
C’est de cette façon que Jésus a été condamné à la mort sur une croix, Lui le Fils du Dieu vivant, le Rédempteur du monde.
Tout au long des siècles, la négation de la vérité a engendré souffrance et mort. Ce sont les innocents qui paient le prix de l’hypocrisie humaine. Les demi-mesures ne sont pas suffisantes. Il ne suffit pas non plus de se laver les mains. La responsabilité pour le sang du Juste demeure. C’est pour cela que le Christ a prié avec tant de ferveur pour ses disciples de tous les temps : Père, « consacre-les par la vérité : ta parole est vérité » (Jn 17, 17).
Calvaire est un mot passé dans l’usage commun. On parle invariablement du calvaire des automobilistes coincés dans un embouteillage, des populations poussées à l’exode ou des habitants de Homs sous les bombes. Toute souffrance extrême est décrite comme un calvaire.À l’origine, le mot calvaire est celui d’une colline de Jérusalem dite Golgotha (littéralement « mont du...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut