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Le Liban dans WikiLeaks : fuites et révélations

Le déballage se poursuit : Riyad a songé à créer une force arabe anti-Hezbollah à Beyrouth

L'Arabie saoudite a proposé de mettre sur pied une force chargée de combattre les militants du Hezbollah au Liban avec l'aide des États-Unis, de l'ONU et de l'OTAN, selon une note diplomatique diffusée par WikiLeaks hier.
Au cours d'une réunion en mai 2008 avec un diplomate américain en Irak, David Satterfield, le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal a indiqué qu'une « réponse sécuritaire » au « défi militaire » posé à Beyrouth par les militants soutenus par l'Iran était nécessaire.
Le prince saoudien disait craindre qu'une victoire du Hezbollah face au gouvernement libanais dirigé à l'époque par le Premier ministre Fouad Siniora ne mène à une prise en main du pays par l'Iran. Selon lui, une « force arabe » pourrait servir à maintenir l'ordre autour de Beyrouth, l'armée libanaise étant « trop fragile pour supporter davantage de pression », selon les notes diplomatiques émanant de l'ambassade américaine à Riyad. La force en question devrait être soutenue par la Finul et les États-Unis, et l'OTAN devrait fournir un soutien logistique, ainsi qu'un soutien naval et aérien, selon la note.

Siniora dément
La création d'une telle force aurait sans doute suscité des inquiétudes à Washington, les troupes américaines ayant quitté le Liban depuis un attentat-suicide contre un camp de marines qui avait fait 300 morts à Beyrouth en 1983.
Lors de la réunion au cours de laquelle ce plan a été évoqué, Saoud al-Fayçal a affirmé que « sur tous les fronts régionaux sur lesquels l'Iran avance, la bataille au Liban pour garantir la paix est la plus facile à gagner ». Il a indiqué à M. Satterfield que Fouad Siniora soutenait fermement le projet et que seules la Jordanie, l'Égypte et la Ligue arabe étaient au courant.
Il n'en reste pas moins que le bureau de presse de Fouad Siniora a catégoriquement démenti cette fuite publiée par le quotidien britannique The Guardian.
« Le président Siniora n'est absolument pas au courant de telles idées ni de telles propositions, et personne n'a jamais débattu avec lui de ce sujet. Personne non plus ne l'a évoqué de près ou de loin avec lui lorsqu'il était au pouvoir », écrit le communiqué.

Rizk, Joumblatt, Bellemare et la Syrie...
D'autre part, le site WikiLeaks a également révélé que le chef du PSP, Walid Joumblatt, avait affirmé, toujours en 2008, que le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) « ne suffirait pas à intimider la Syrie ». La note ajoute que le ministre de la Justice de l'époque, Charles Rizk, avait renchéri en estimant que si le TSL avait pu effrayer Damas, « eh bien, ce n'était plus le cas ». Aussi bien Walid Joumblatt que Charles Rizk pensaient que le président syrien Bachar el-Assad « n'en aura que faire » de ce tribunal un an plus tard.
Toujours selon WikiLeaks, Charles Rizk a répété à plusieurs reprises que le chef de la commission d'enquête de l'époque, Daniel Bellemare, avait annoncé qu'il « n'avait pas de preuves contre la Syrie ». L'ex-ministre de la Justice avait estimé que les États-Unis « pouvaient aider » en demandant à leur ambassadeur Zalmay Khalilzad de conseiller au secrétariat général des Nations unies de faire pression sur Daniel Bellemare en lui explicitant clairement l'importance de son rôle en tant que procureur du TSL.
L'Arabie saoudite a proposé de mettre sur pied une force chargée de combattre les militants du Hezbollah au Liban avec l'aide des États-Unis, de l'ONU et de l'OTAN, selon une note diplomatique diffusée par WikiLeaks hier.Au cours d'une réunion en mai 2008 avec un diplomate américain en Irak, David Satterfield, le ministre saoudien des Affaires...