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Culture - Photo

Le « Grand-Écart » de Ghadi Smat…

En matière de grand écart, Ghadi Smat s'y connaît. En l'espace de quelques années, il est passé d'ingénieur au Canada à photographe au Liban.
Seraient-ce ses études d'ingénierie mécanique à l'AUB qui lui ont donné cette faculté à démonter - et à démontrer - en quelques clichés les rouages de la société libanaise? Ou tout simplement le cursus suivi à l'École de photo de Montréal ? Toujours est-il que dans ses images exposées jusqu'au 18 juillet, au Centre culturel français, Ghadi Smat fait preuve d'un œil redoutable. « Critique, consciencieux, impliqué », comme le qualifie à juste titre Jade Souaid, le commissaire de l'exposition, (im)pertinemment intitulée « Grand-Écart »*.
Car ce que montre Smat dans cette double série d'images accrochées, chacune séparément, c'est justement un grand écart, « parmi les nombreux autres qui existent au sein de la société libanaise », ne manque-t-il pas de souligner.
Ces écarts qui sautent aux yeux de ce trentenaire, devenu, au fil de ses nombreux déplacements entre la France, le Canada, les États-Unis, «citoyen du monde », sont, en l'occurrence, économiques et culturels.
Le photographe, qui travaille en free-lance pour des magazines libanais, a eu l'occasion de pointer du doigt cette disparité socio-économico-culturelle, notamment à l'occasion d'un reportage réalisé il y a deux ans pour Le Commerce du Levant sur les ceintures de pauvreté au
Liban.
Il en avait rapporté des images éloquentes du quotidien des habitants de Nabaa, Karm el-Zeitoun ou encore Bab el-Tebbaneh...Entre délabrement, misère et ordures, des enfants qui poussent dans la rue et l'indifférence
générale...
Une quinzaine de clichés, de format 50 x 60 cm, qui forment le premier volet de l'exposition de Ghadi Smat au CCF. Tandis que le second est constitué d'une série nettement plus « glamour », tirée de ses archives personnelles et professionnelles. On y décèle une autre facette, plus festive, moderne, sophistiquée, de la société libanaise, accentuée par un travail monochromatique de la photo.
Un bal masqué à l'hôtel Phoenicia, un défilé de mode d'un grand couturier beyrouthin, des soirées à l'atmosphère dévoilée tantôt au moyen d'un simple portrait, tantôt par un jeu d'ombres chinoises reflétées sur le mur d'en face...
Deux volets, deux univers, pour des images qui expriment cet équilibre instable entre opulence et pauvreté, modernité et archaïsme, gravité et frivolité, apparences et réalité...Ces grands écarts propres au Liban d'aujourd'hui.

* Au Centre culturel français, rue de Damas, jusqu'au 18 juillet.

Seraient-ce ses études d'ingénierie mécanique à l'AUB qui lui ont donné cette faculté à démonter - et à démontrer - en quelques clichés les rouages de la société libanaise? Ou tout simplement le cursus suivi à l'École de photo de Montréal ? Toujours est-il que dans ses images...

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