Rechercher
Rechercher

Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Le silence israélien sur les réseaux équivaut à un aveu

Des diplomates en poste à Beyrouth ne cessent d'applaudir l'exploit du contre-espionnage libanais qui a démantelé une kyrielle de réseaux à la solde de l'État hébreu. Ils estiment que ces agents avaient pour ordre premier de livrer des indications précises sur les cadres du Hezbollah, leurs résidences, leurs activités et leurs déplacements. Soit en vue d'assassinats, soit pour préparer une opération militaire d'envergure. Les agents disposaient d'un équipement de surveillance, de prises de vue et de communication sophistiqué.
Ce qui met en relief le professionnalisme des services de renseignements de l'armée et de la section des informations des FSI qui ont réussi à capturer la plupart des espions. Selon des attachés militaires étrangers, la mission du contre-espionnage libanais était ardue car la toile d'araignée tissée par le Mossad était l'une des plus denses que l'on ait jamais vues.
Pour les sources citées, la mise sur pied d'un appareil d'infiltration aussi touffu montre qu'Israël poursuit une guerre non déclarée au Liban, par des moyens de nuisance sans retenue. Comme le long refus de livrer les cartes des mines plantées lors du retrait de 2000, qui n'ont été remises qu'après une effroyable série de victimes, la même chose se répétant pour les bombes à fragmentation qui ont truffé des champs pendant la guerre de 2006. Sans parler de la destruction de l'infrastructure civile libanaise, ponts, routes, lignes téléphoniques ou électriques, dans toutes les régions.
Les diplomates soulignent que le silence observé par Israël sur les révélations du commandement de l'armée libanaise et des FSI ne signifie pas qu'elles ne sont que pure fiction, mais vient, au contraire, les confirmer. Car autrement, le gouvernement israélien se serait empressé de les démentir publiquement, preuves à l'appui. Il n'est pas exclu, dès lors, estiment les diplomates, que les autorités israéliennes ordonnent une enquête et une purge dans leurs trois SR, le Mossad, le Chabak et l'Aman. Il leur serait reproché, notamment, de n'avoir pas su déceler que les services des FSI avaient réussi à mettre sur écoute nombre de suspects.
Un élément intéressant : l'ambassadeur d'une grande puissance apparemment concernée par le secret de la réussite technique des services libanais face au dispositif ennemi s'efforce de déterminer si cela est dû à un équipement spécial offert par la CIA, et auquel des officiers libanais auraient été initiés aux USA.
Un diplomate occidental accrédité en Israël a confié à un collègue en poste à Beyrouth qu'en réalité, la classe politique et militaire israélienne est fortement secouée par l'affaire des réseaux, un échec ressenti même comme une honte sans précédent.

Des diplomates en poste à Beyrouth ne cessent d'applaudir l'exploit du contre-espionnage libanais qui a démantelé une kyrielle de réseaux à la solde de l'État hébreu. Ils estiment que ces agents avaient pour ordre premier de livrer des indications précises sur les cadres du Hezbollah, leurs résidences, leurs activités et leurs...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut