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Politique - Partis

Bassil s’érige de nouveau en « gardien du temple » chrétien

Le chef du CPL appelle Bkerké à réunir les leaders de la communauté pour protester contre « la marginalisation délibérée ».

Bassil s’érige de nouveau en « gardien du temple » chrétien

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, lors du congrès de son parti, le 17 mars 2024. Photo tirée du site web du CPL

Pas de temps mort pour Gebran Bassil. En cette période de vacance présidentielle, le chef du Courant patriotique libre tente de s’affirmer comme le leader chrétien soucieux de préserver ce qu’il estime être les « droits » d’une communauté « victime d’une marginalisation délibérée », comme il l’a répété lors de ses trois discours prononcés à l’occasion du congrès annuel du CPL tenu vendredi, samedi et dimanche à l’hôtel Habtoor Grand à Sin el-Fil. L’événement est intervenu à l’heure où les rapports du CPL avec son (ancien) allié, le Hezbollah, frôlent la rupture, sur fond de guerre à Gaza, un conflit dans lequel le parti chiite s’est impliqué au nom de l’« unité des fronts », « dépassant les limites de la protection du Liban », pour reprendre les termes de M. Bassil. Autre divergence que le chef aouniste n’a pas manqué de souligner, le fait que le Hezbollah assure la couverture politique au gouvernement sortant, lui permettant de prendre des décisions qui empiètent sur les prérogatives du chef de l’État. En guise de solution, M. Bassil a omis d’appeler à l’élection rapide du futur président, mais s’en est remis à Bkerké et aux autorités politico-religieuses, plaidant pour la préservation du « partenariat équilibré » au sein des institutions.

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« J’invite Bkerké à réunir les leaders chrétiens afin de faire face à la marginalisation délibérée de la communauté. Et que ceux qui rejettent cette invitation en assument la responsabilité devant l’opinion publique », avait lancé M. Bassil lors d’un dîner d’autofinancement de son parti vendredi. Dans son discours de dimanche, il est allé un peu plus loin. S’en remettant de nouveau à Mgr Raï, il a également fait appel au mufti de la République, au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ainsi qu’au président de la Chambre, Nabih Berry, et au leader druze Walid Joumblatt et son fils Taymour, les incitant à ne pas « sacrifier le partenariat équilibré ». Et d’interpeller également ses adversaires sur la scène chrétienne : « J’en appelle aux Forces libanaises, aux Kataëb et aux Marada : venez, qu’on trace une ligne rouge au sujet de l’existence (des chrétiens), du partenariat équitable et du Grand Liban, et qu’on commence à partir de là. »

Le Hezbollah dans le viseur
C’est d’ailleurs sous l’angle du partenariat que le chef du CPL s’en est pris à son allié chiite. « Nous avons conclu une entente qui respecte le partenariat, la parité et la démocratie consensuelle. Cette entente nous a permis de rectifier la représentativité politique. Mais quand le Hezbollah est revenu sur son engagement à respecter cela, nous n’avons pas hésité à nous élever contre lui », a-t-il déclaré.
« Que personne ne pense que nous regrettons (l’alliance avec le Hezbollah). Cet accord nous a donné 15 ans de stabilité dans le pays (...) Nous avons perdu en popularité parce que la promotion du Hezbollah au Liban est difficile, surtout auprès des jeunes. Malgré cela, nous avons sacrifié notre popularité pour avoir la stabilité. Mais nous nous sommes éloignés lorsque le Hezbollah a arrêté de respecter le partenariat », a-t-il poursuivi. Vendredi, il avait assuré que son parti « n’a pas rompu l’entente avec le Hezbollah », mais que l’alliance entre les deux formations « nécessite d’être améliorée, ce qui n’a pas encore eu lieu ». Selon lui, c’est plutôt le Hezbollah qui « a quitté l’accord lorsqu’il a abandonné les principes de construction d’un État et de partenariat et a brisé le plafond de protection du Liban ».

Dans la course pour Baabda, le parti de Hassan Nasrallah appuie le chef des Marada, Sleiman Frangié, en dépit du veto de M. Bassil et du reste des partis chrétiens majoritaires rangés, jusqu’ici, derrière l’option Jihad Azour. « Nous voulons un président conforme au pacte national, souverainiste, réformateur et résistant. Nous voulons aussi la décentralisation administrative et financière élargie, ainsi que le fonds fiduciaire, et le partenariat qui n’a aucun prix », a dit le chef du CPL à ce propos, dans ce qui semble être un pas en arrière quant à un éventuel soutien à la candidature du chef des Marada. Car peu avant la guerre à Gaza, M. Bassil s’était engagé avec le parti de Dieu dans des négociations axées sur la mise en place du fonds fiduciaire et de la décentralisation, en contrepartie d’un appui aouniste à la candidature de Frangié. Sur ce point, il s’est voulu dimanche encore plus clair : « Non au candidat qu’on nous impose », a-t-il lancé.

Pour mémoire

Le tandem chiite met le CPL face à ses contradictions

Le chef du CPL s’est en outre livré à une diatribe contre le gouvernement qu’il boude depuis 2022. « Non à un cabinet amputé qui nous gouverne en dehors de la Constitution et du pacte national », a-t-il tonné. Face au Premier ministre sortant Nagib Mikati, le député de Batroun est même allé jusqu’à agiter le spectre de la désobéissance civile. « Nous (chrétiens) sommes obligés de les embêter (le camp du Hezbollah) pour obtenir nos droits d’abord en unifiant notre position, puis en mobilisant l’opinion publique et ensuite en recourant à la rue ou à la désobéissance civile », a-t-il menacé.

Enfin, le chef du CPL a renouvelé ses critiques à l’égard de l’engagement du Hezbollah dans la guerre à Gaza. « L’unité des fronts ne prend pas en compte l’unité du Liban », a-t-il dit, avant de poursuivre : « Nous nous engageons dans la guerre quand elle nous est imposée, mais il ne faut pas que nous la provoquions. » Fait notable : quelques heures avant de s’en prendre au Hezbollah, le même Gebran Bassil avait laissé une porte ouverte à un retour de son parti à l’accord de Mar Mikhaël « si le Hezbollah décide d’y revenir ». Calculs présidentiels obligent ?

Pas de temps mort pour Gebran Bassil. En cette période de vacance présidentielle, le chef du Courant patriotique libre tente de s’affirmer comme le leader chrétien soucieux de préserver ce qu’il estime être les « droits » d’une communauté « victime d’une marginalisation délibérée », comme il l’a répété lors de ses trois discours prononcés à l’occasion du congrès...

commentaires (19)

Plutôt se convertir qu'être à ses côtés

CBG

11 h 57, le 23 mars 2024

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Commentaires (19)

  • Plutôt se convertir qu'être à ses côtés

    CBG

    11 h 57, le 23 mars 2024

  • Lala land: Supercherie, mythomanie, situation Faustienne, diversions, petits calculs politiques.......

    Sabri

    07 h 28, le 19 mars 2024

  • En musique on le surnommerait Fa Dieze car il est près du Sol !

    PROFIL BAS

    18 h 28, le 18 mars 2024

  • Avec ses doigts il fait la lettre L pour "loser"?…

    Gros Gnon

    16 h 21, le 18 mars 2024

  • Comme gardien du temple chrétien, difficile de trouver mieux que Bassil

    Hitti arlette

    15 h 18, le 18 mars 2024

  • Oser parler de stabilite apres le 4 aout 2020, c'est ajouter l'injure a l'offense. La ligne rouge que recherche Bassil a donc ete depassee depuis au moins 3 annees et demie. Qui pour le lui rappeler?

    Khoueiry Marc

    13 h 54, le 18 mars 2024

  • Chavais po que la sintethé se transmettait de père en gendre...

    Wlek Sanferlou

    13 h 50, le 18 mars 2024

  • GENERALITE : UN ADAGE DIT QUE QUAND L,ANE BRAIE IL CROIT ENIVRER DE SA CHANSON TOUS LES ANIMAUX DES ALENTOURS. D,OU SON NOM DE *ROSSIGNOL D,ARCADIE* !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 43, le 18 mars 2024

  • Pas trop tot...

    Khoueiry Marc

    13 h 42, le 18 mars 2024

  • Keep dreaming !

    Wow

    13 h 40, le 18 mars 2024

  • Cause toujours, tu nous intéresse…

    Sissi zayyat

    11 h 39, le 18 mars 2024

  • Il faut voir derrière ses slogans fallacieux ce que le HB lui a promis lors de leur réunion à Yarzé pour comprendre ce virage à 360 degrés pour renouveler l’accord de Mar Michaël qui consisterait à éjecter Frangieh pour le proposer lui comme président. Je ne vois aucune autre raison, à son soudain sursaut surfait et qui sonne faux comme toutes ses déclarations d’ailleurs, de réunir les partis chrétiens et les autres pour les faire tomber dans son traquenard déjà fignolé par les fossoyeurs qui ont fait appel à lui pour le concrétiser, as usuel.

    Sissi zayyat

    11 h 36, le 18 mars 2024

  • c'est le meme Bassil qui avait declaré etre sous la houlette de "Sayyed Hassan" et qu'il lui faisit confiance pour "decider ce qui est bon pour les Chretiens " ... Mais qui peut encore croire un type pareil ?

    Lebinlon

    09 h 38, le 18 mars 2024

  • Dommage, j'ai toujours l'intonation dans mon oreille " électricité 24h sur 24", j'attends toujours sa crédibilité d'homme de confiance.

    Citoyen

    09 h 17, le 18 mars 2024

  • Encore un comique de premier niveau …

    Zeidan

    08 h 29, le 18 mars 2024

  • "Cet accord nous a donné 15 ans de stabilité dans le pays". Le pacte méphistophélique signé à Mar Mkhayel a 18 ans. Où situe-t-il, dans cet intervalle ces 15 ans de "stabilité"? 2006- 20021, ou 2009-2024? Les guerres externe et interne de 2006 et 2008 ne peuvent être exclues car c’est bien cet accord qui, en augmentant le poids de la milice iranienne, les a permises. Même en les excluant par un tour de passe-passe d’une honnêteté douteuse, en examinant à la loupe les 15 ans restants, on ne voit que blocages et crises en tous genres. Difficile de trouver un seul instant de "stabilité".

    Yves Prevost

    08 h 14, le 18 mars 2024

  • Le Hezbollah a coupé l’herbe sous les pieds de basil et du CPL en arrêtant de les financer comme il le faisait auparavant C’est la fuite en avant de ce patron autoproclamé d’un parti en perte totale. Il ne peut s’accrocher qu’à cette petite branche du danger confessionnel où il veut absolument se faire proclamer comme sauveur des chrétiens une communauté qu’il a déchiré pendant 15 ans à cause de son alliance avec le Hezb Les libanais ne sont plus dupes et ne veulent plus voire toute cette classe au pouvoir encore moins Basil et le CPL

    Tony Moubarak OLJ03013

    07 h 54, le 18 mars 2024

  • Il aurait dit celá quand lui et son beau-père avaient le Pouvoir grâce au hezbollah ? Pas du tout ! Ils ont faflé tous les postes administratifs chrétiens, ils ont eu tous les marchés publics et ils ont appuyé la milice armée au détriment de l’armée. Le résultat on le connaît. Ils ont livré l’Etat á la milice armée chiite . Ce n’est sûrement pas Bassil et ses semblables qui pourront un jour recouvrir l’indépendance de notre pays.

    Goraieb Nada

    07 h 18, le 18 mars 2024

  • Que personne ne pense que nous regrettons (l’alliance avec le Hezbollah). Cet accord nous a donné 15 ans de stabilité dans le pays STABILITE DANS LE PAYS? IL HABITE AU LIBAN OU SUR LA LUNE? VOTRE ALLIANCE A RUINE LE LIBAN ET TUE NOS PLUS IMPORTANTS POLITICIENS ET JOURNALISTES ET ENRICHI BEAUCOUP DE POLITICIENS ET ANEANTI LE SYSTEME MONAITAIRE LIBANAIS EN PLUS VOTRE INCOMPETENCE TOTALE A GERER LE DOSSIER DE L'ENERGIE OU VOUS AVEZ INSISTE POUR TOUJOURS AVOIR CE MINISTERE A VOTRE PARTI AFIN QUE PERSONNE NE VOIT LA REALITE DU DOSSIER SVP: COMPRENEZ QUE PARFOIS LE SILENCE EST D'OR.

    LA VERITE

    01 h 09, le 18 mars 2024

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