Trois éléments du Hezbollah ont été tués mardi dans une attaque de drone israélien contre une voiture dans le village de Ghandouriyé, dans le caza de Bint Jbeil au Liban-Sud, a confirmé un porte-parole du parti chiite à L'Orient-Le Jour.
Le président du conseil municipal de Ghandouriyé, Khodr Nader, nous a déclaré que plusieurs drones avaient visé la voiture avec des missiles sur la route principale du village. Il a précisé que trois passagers de la voiture ont été tués et qu'un autre a été blessé, ce qui a également été confirmé par la Défense civile, qui était présente sur les lieux. Il a ajouté qu'un état de peur généralisée régnait dans le village après la frappe et que les écoles ont été évacuées.
Plus tard, le Hezbollah a annoncé la mort d'un quatrième combattant, Ali Hussein Bourji, originaire du village de Markaba, au Liban-Sud. Une source de sécurité a confié à notre correspondant que le milicien a été tué par une frappe de drone israélien sur une voiture à proximité des funérailles du commandant du Hezbollah Wissam Tawil à Kherbet Selm (caza de Bint Jbeil). Selon des médias israéliens, Ali Bourji commandait la « force aérienne » de la formation, composée de drones, et aurait joué un rôle important dans la guerre contre l’opposition syrienne.
C’est le quatrième décès que le Hezbollah annonce aujourd’hui. Depuis le début du conflit, le 8 octobre, 158 combattants du Hezbollah ont été tués.
Des centaines de partisans du groupe chiite ont participé mardi aux obsèques de Tawil dans son village de Kherbet Selm, où il a été tué, à une dizaine de kilomètres de la frontière avec Israël. Il s'agit du plus haut responsable militaire du Hezbollah tué depuis que le parti pro-iranien a ouvert le front avec l'Etat hébreu pour soutenir le Hamas.
Attaques dans le nord d'Israël
Mardi, le Hezbollah a annoncé plusieurs attaques, dont une en représailles à l'assassinat du chef du Hamas, Saleh el-Arouri, et de Wissam Tawil. Il revendiqué une opération à l’aide de « plusieurs drones suicides » contre un « centre de commandement de l’armée israélienne » dans la ville de Safed. Cette dernière a confirmé qu'un « appareil aérien ennemi » était tombé sur sa base dans le nord d'Israël « sans faire de blessé ni de dégâts », a rapporté l'AFP. Samedi, le Hezbollah avait déjà tiré des dizaines de roquettes sur la base militaire à Meron, dans le nord d'Israël, une attaque présentée comme sa première riposte à la mort du numéro deux du Hamas.
Saleh el-Arouri a été tué la semaine dernière avec d'autres membres du Hamas et de la Jamaa Islamiya dans le bastion du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth. Lundi, Wissam Tawil a été assassiné lors d'une attaque de drone dans le village de Kherbé, situé à l'extérieur de la frontière du Liban-Sud. Le numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem, a déclaré lors d’une cérémonie d’hommage que l’assassinat de ce dirigeant – qu’il a décrit comme « un commandant de la force al-Radwan », l’unité d’élite du Hezbollah – n’était pas « un frein, mais plutôt une motivation à aller de l’avant avec plus de détermination ».
L'armée israélienne a continué de bombarder mardi plusieurs villages frontaliers du Liban-Sud. Les avions de chasse israéliens ont lancé des missiles et tiré à la mitrailleuse en direction de la périphérie de la ville de Kfar Kila. Selon les habitants de la ville, l'une des frappes a détruit une maison de trois étages à Kfar Kila. Aucun blessé n'a été signalé. Dans la matinée, l'armée israélienne a bombardé la périphérie de Aïtaroun, Aïta al-Chaab, Yaroun, Maroun al-Ras, selon des habitants. Certains d'entre eux ont déclaré à L'Orient-Le Jour que Houla et Meiss al-Jabal ont également été visés.
Les villages frontaliers du Liban-Sud connaissent des échanges de tirs quasi quotidiens depuis le début de la guerre contre Gaza, suite à l'assaut du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier.
Plusieurs responsables occidentaux se sont succédé à Beyrouth, appelant à ne pas entraîner le Liban dans le conflit régional. Après le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock est attendue mardi soir. Recevant l'émissaire de l'ONU Jean-Pierre Lacroix, le Premier ministre Nagib Mikati a affirmé mardi que le Liban était « disposé à entamer des négociations pour parvenir à une stabilité à long terme dans le sud et à la frontière » avec Israël.
Mes messages n’ont pu être envoyés d’ci…
06 h 46, le 11 janvier 2024