Le congrès des Ressources de la diaspora s'est poursuivi hier pour le second jour consécutif à Johannesburg en présence du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et d'une délégation de près de 200 personnalités libanaises dont plusieurs hommes d'affaires, venus s'enquérir des possibilités d'échanges commerciaux et des opportunités d'investissements entre le Liban et l'Afrique.
Parmi les premiers résultats de cette rencontre, l'annonce de la signature au mois de mai prochain de protocoles de coopération bilatérale entre les deux pays susceptibles de consolider les échanges commerciaux et les investissements.
C'est ce qu'a annoncé M. Bassil à la presse en fin de journée, indiquant que le prochain congrès se tiendra à Beyrouth, au mois de mai.
Le modèle libanais
M. Bassil, qui s'est entretenu avec son homologue sud-africaine Maite Emily Nkoana-Mashabane, en présence du ministre de l'Économie, Raëd Khoury, au siège du ministère des AE à Pretoria, a insisté sur le rôle « important et positif que joue la communauté libanaise résidant sur le continent africain en général et en Afrique du Sud en particulier ». Il a relevé à ce propos leur « capacité d'adaptation dans les sociétés d'accueil, tout en réussissant à préserver leur spécificité ».
Lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de la rencontre, M. Bassil a relevé les points communs que partagent le Liban et l'Afrique du Sud, à savoir « les défis auxquels font face les deux pays, mais aussi les valeurs conjointes comme la diversité, la flexibilité, l'ouverture et le pardon ». Il a aussi rappelé les « sacrifices » consentis par les deux nations « afin de pouvoir vivre dans un climat de démocratie, de liberté d'expression et de croyance ».
(Pour mémoire : Bassil : « Sans votre nationalité, le Liban perdra son identité »)
Pas de pardon pour les terroristes
« Le modèle libanais fondé sur le pardon et la coexistence est ce dont le monde a le plus besoin aujourd'hui face au terrorisme et à Daech », a-t-il enchaîné. En réponse à une question cependant, il a signalé qu'il y a tout de même « des limites pour le pardon. Lorsque nous en arrivons à ce point et que (le terrorisme) en vient à menacer notre existence, le pardon n'est plus recevable. Pardonner, c'est d'abord accepter l'autre, avec toutes ses différences ».
Évoquant la question israélo-palestinienne et les « horreurs commises par l'État hébreu à l'encontre des pays voisins », le ministre a fait remarquer que « le terrorisme ne fera qu'augmenter, Israël étant contre l'idée de la reconnaissance d'un État palestinien ».
À son tour, Mme Nkoana-Mashabane a affirmé convenir avec la vision de M. Bassil au sujet du processus de paix et de la solution des deux États (palestinien et israélien), précisant que son gouvernement s'oppose avec véhémence à la construction de colonies en terre palestinienne.
Les questions politiques, notamment les développements au Liban et dans la région ainsi que les questions de sécurité et les défis politiques et économiques, ont été évoquées lors de l'entretien, a indiqué la ministre sud-africaine.
Une suppression des visas
Revenant sur la question des relations entre l'Afrique du Sud et le Liban, Mme Nkoana-Mashabane a affirmé avoir évoqué avec M. Bassil les questions de coopération sur plusieurs plans, commercial, juridique, économique, financier et du tourisme. Autant de points qui feront l'objet d'accords futurs entre les deux pays, a-t-elle précisé. Également au menu des discussions, la possibilité de supprimer les visas dans certains cas, a ajouté Mme Nkoana-Mashabane.
(Pour mémoire : Bassil aux Libanais de Curaçao : « Je suis venu vous aider à récupérer la nationalité libanaise »)
Hypocrisie internationale
Lors d'une séance de questions-réponses, M. Bassil a relevé que le Liban n'est pas concerné par l'interdiction d'accès aux États-Unis imposée à certains pays par le président américain, Donald Trump. Et de préciser que le gouvernement libanais « aurait pu adopter une politique similaire pour protéger son territoire en vue de sa sécurité ». « Cependant, nous prônons un message différent qui est celui de l'acceptation de l'autre lorsqu'il se trouve dans une situation dangereuse », a affirmé M. Bassil, en allusion à l'accueil par le Liban des réfugiés syriens.
À ce propos, il a relevé la « responsabilité de la communauté internationale », soulignant que les grands dirigeants « se disent dégoûtés de telles pratiques (en référence aux mesures de M. Trump), mais ferment l'œil devant les raisons qui poussent au déplacement forcé des populations et travestissent les réalités sur le terrain en tolérant les changements démographiques ». Il s'agit, selon lui, d'une situation qui « s'oppose à la diversité et sert les intérêts du terroriste ».
Un Fonds pour les émigrés
Parmi les recommandations prises à l'issue de ce congrès, l'appel que compte lancer le Liban à un ensemble d'États africains en vue de la consolidation des échanges commerciaux. M. Bassil a annoncé pour sa part que le Liban signera une série d'accords économiques et commerciaux avec l'Afrique du Sud. Le ministre a également promis le lancement prochain du « Fonds pour les émigrés » qui, a-t-il dit, consistera principalement « en une déclaration portant sur le renouvellement de la confiance dans le Liban ».
La question de la restitution de la nationalité aux émigrés d'origine libanaise a également fait l'objet de discussions intenses lors de ce congrès. Dans un entretien à la LBCI, la directrice générale de la Fondation maronite dans le monde, Hyam Boustany, a réitéré son appel aux membres de la diaspora libanaise dans le monde à soumettre leurs demandes en ce sens.
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IL REVE LE TYPE... PARDON ET COEXISTENCE ? L,UN NE VA PAS AVEC L,AUTRE... S,IL Y A COEXISTENCE C,EST QU,IL N,Y A RIEN A PARDONNER... ET SI IL Y A PARDON C,EST QU,IL N,Y A PAS COEXISTENCE... SI SIMPLE QUE CA !
22 h 42, le 05 février 2017