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Liban - Disparition

Adieux solennels à l’ancien supérieur général de la Compagnie de Jésus, au collège N-D de Jamhour

Raï : Le P. Peter-Hans Kolvenbach « résume en lui la fidélité à l'Église et au Liban des pères jésuites depuis leur première arrivée au Liban il y a presque quatre siècles ».

Photo Mohammad Yassine

Le Liban et la Compagnie de Jésus ont fait des adieux solennels chaleureux, hier, en l'église Notre-Dame de Jamhour, au père Peter-Hans Kolvenbach s.j., ancien supérieur général de la Compagnie (1983-2008), décédé samedi dernier au Liban à quelques jours de son 88e anniversaire. La cérémonie s'est tenue en présence, notamment, du patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, du père Arturo Sosa Abascal, nouveau supérieur général de la Compagnie, du provincial du Proche-Orient et du Maghreb des jésuites, du nonce apostolique, Mgr Gabriele Caccia, du vicaire patriarcal Mgr Hanna Alwan, de l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, des pères jésuites du Liban et de la province, ainsi que de membres de la famille du père Kolvenbach.

Le P. Kolvenbach, qui a présidé 25 années durant aux destinées de la Compagnie des jésuites, est décédé à Beyrouth, « sa terre de toujours », comme l'a souligné le P. Salim Daccache, recteur de l'Université Saint-Joseph, qui a annoncé son décès dans une notice biographique pleine de tact.

L'ancien supérieur général des jésuites avait en effet choisi le Liban comme lieu de mission dès 1958. En 1981, toutefois, il fut convoqué à Rome comme recteur de l'Institut pontifical oriental, puis élu deux ans plus tard, en homme de concorde et de paix, à la tête de la Compagnie de Jésus. Après sa démission en 2008, il choisit de revenir à Beyrouth pour s'y installer définitivement et devenir conservateur du Fonds arménien de la Bibliothèque orientale et chercheur au Centre de documentation et de recherches arabes chrétiennes de l'Université Saint-Joseph.

 

(Lire aussi : Hans-Peter Kolvenbach, au service de Dieu et des hommes)

 

L'amour de la langue arméniene
Ce faisant, le P. Kolvenbach revenait à ses premières amours, puisque c'est à l'Institut de lettres orientales qu'il s'était mis à l'apprentissage de la langue et de la littérature arméniennes et qu'il s'y spécialisa. C'est aussi à Beyrouth qu'après ses études de théologie, il avait été ordonné prêtre, le 29 juin 1961, selon le rite arménien. Parallèlement, il avait poursuivi des études de philologie et linguistique à Beyrouth et à Paris.

La guerre marquera à jamais son parcours académique, puisque engagé dans les études doctorales sur « la place des particules dans la Bible arménienne », un obus s'abattit à la fin des années 70 sur les bâtiments de la communauté Saint-Grégoire des jésuites où il résidait, et pulvérisa l'armoire qui contenait ses fiches de recherche glanées au fil des années.

« Le P. Kolvenbach était bien connu pour sa simplicité, sa franchise, son humour et pour sa tendance ascétique : il habitait, en effet, le dernier étage de la résidence dans une chambre où il n'y avait qu'un matelas par terre », a relevé le P. Daccache.

Grand ami du Liban, son sens de l'hospitalité et ses observations étaient recherchés par ceux qui avaient la chance de compter parmi ses amis. Ils étaient en effet nombreux à rechercher sa compagnie et à lui demander conseil. Il était réputé, à bon endroit, pour connaître le Liban et les détails de son quotidien plus que les Libanais eux-mêmes.

 

(Pour mémoire : Le prix Hraoui 2016 attribué au père Salim Daccache)

 

Les Églises orientales
Le patriarche Raï s'est joint hier aux hommages qui ont été rendus au P. Kolvenbach, « en esprit de fidélité à une personne exceptionnelle qui avait dans son cœur un grand amour pour le Liban, pour les Libanais et pour les Églises orientales ».

« Le père Kolvenbach, a dit le chef de l'Église maronite, a beaucoup donné à nos prêtres et séminaristes, à nos jeunes étudiants et aux anciens, aux grands et aux petits, durant les vingt-quatre ans qu'il a passés au Liban, comme étudiant de théologie d'abord et ensuite comme professeur à l'Université Saint-Joseph. De retour au Liban (...), il soutint notre pays par sa prière et rayonna par son exemple d'humilité, de sérénité, de joie, de paix et de travail intellectuel assidu. »

Rendant hommage au P. Kolvenbach « pour ce qu'il est et pour ce qu'il a fait », le patriarche a relevé en particulier « son attachement au Liban (qui) apparaissait dans sa manière de suivre les détails des événements qui l'ont ensanglanté ».

« Qui de nous, a-t-il noté, de passage à Rome, n'était pas invité à son aimable table et ne remarquait sa préoccupation pour le Liban et son espérance? Quel courage et quelle tranquillité nous puisions de ces rencontres fraternelles ! »

Le père Kolvenbach « résume en lui la fidélité à l'Église et au Liban des pères jésuites (...) depuis leur première arrivée au Liban il y a presque quatre siècles », n'a pas hésité à avancer le patriarche Raï, qui a conclu son intervention en affirmant que l'Église maronite toute entière prie « pour la Compagnie de Jésus et pour la réussite du mandat du nouveau supérieur général ». Les condoléances ont été reçues à l'issue de la messe.

 

 

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