Mossoul : l'Onu fait état de nouveaux civils déplacés par l'EI, possibles boucliers humains

Le groupe Etat islamique (EI) tente de déplacer des milliers de civils vers Mossoul et ses alentours en Irak, a averti mardi l'Onu, qui craint que ces personnes puissent être utilisées comme bouclier humain.

Par ailleurs, plus de 40 anciens soldats des forces de sécurité irakiennes ont été abattus par les jihadistes samedi et leurs corps ont été jetés dans le fleuve Tigre, a indiqué aux médias une porte-parole du Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'Homme, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse à Genève. Au total, 296 anciens soldats des forces irakiennes de sécurité ont été exécutés par l'EI depuis mardi dernier, selon l'Onu.

D'après des informations obtenues par le Haut-Commissariat, l'EI a transporté lundi très tôt "quelque 25.000 civils", venus de la localité de Hamam al-Alil, dans des camions et autocars afin de les rapprocher de Mossoul, deuxième ville d'Irak et dernier bastion des extrémistes jihadistes dans ce pays. "La plupart des camions ont été empêchés de se rendre à Mossoul en raison de patrouilles aériennes de la coalition" internationale dirigée par les Etats-Unis, a expliqué Ravina Shamdasani. D'après l'Onu, les camions ont été forcés de faire demi-tour, mais certains autocars ont pu atteindre Abusaif, à 15 km au nord de la localité de départ.

"Nous avons de sérieuses inquiétudes quant à leur sécurité et à celle des dizaines de milliers d'autres civils qui auraient été déplacés de force durant ces deux dernières semaines" par l'EI, a déclaré Ravina Shamdasani.
Elle a toutefois précisé que certaines de ces informations étaient "préliminaires" et devaient être vérifiées.
La porte-parole a expliqué qu'un "modèle" semble émerger: les jihadistes encerclant leurs bâtiments de civils et se servant d'eux "comme boucliers humains".