Présidentielle : vers un soutien du bloc Joumblatt à Aoun ?

L'élection de Michel Aoun à la présidence de la République le 31 octobre semble se préciser un peu plus avec le soutien que le leader druze Walid Joumblatt pourrait lui apporter, selon les propos mercredi de députés du bloc parlementaire dirigé par ce dernier.

Hélou prêt à retirer sa candidature
Le bloc démocratique (joumblattiste) n'a pas encore annoncé de position officielle, mais plusieurs responsables en son sein ont laissé entendre qu'il pourrait se ranger derrière la candidature du chef du Bloc du changement et de la Réforme.

Le candidat joumblattiste à l'élection présidentielle, Henri Hélou, s'est déclaré disposé à retirer sa candidature. "Je maintiens ma candidature à l'élection présidentielle tant qu'elle reste bénéfique pour la nation. Je la retirerai si l'intérêt du Liban l'exige", a déclaré Henri Hélou dans un communiqué publié mercredi.

Plus tôt dans la journée, Antoine Saad, membre du bloc de Walid Joumblatt, avait déclaré à la radio que son groupe s'orientait vers "un soutien à la candidature de Michel Aoun". Il avait toutefois précisé que le leader druze allait annoncer sa position après une rencontre avec M. Aoun à Moukhtara, dans le Chouf, et des contacts avec le président de la Chambre et leader du mouvement Amal, Nabih Berry, à son retour de Genève. Ces derniers jours, M. Joumblatt a laissé entendre à plusieurs reprises qu'il faciliterait le processus de l'élection présidentielle.

Michel Aoun fait office de grand favori de l'élection. Il est déjà soutenu par les Forces libanaises, le courant du Futur et le Hezbollah. Il a reçu dans la matinée une délégation de dignitaires religieux de Tripoli, au Liban-Nord, venue bénir son élection, alors que des personnalités tripolitaines de premier plan, comme le ministre démissionnaire de la Justice, Achraf Rifi, et l'ancien Premier ministre Nagib Mikati, ont affiché leur ferme opposition à l'accession de M. Aoun à la tête de l'Etat. Dans la grande ville sunnite, des banderoles saluant le soutien du leader du Futur, Saad Hariri, à la candidature de M. Aoun, ont fait ces derniers jours l'objet d'actes de vandalisme. 

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"Un mandat pas comme les précédents"
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, s'est lui aussi montré optimiste, mercredi, à quelques jours de l'élection présidentielle. "J'estime que nous avons œuvré de manière à avoir la conscience tranquille et que nous allons pouvoir faire beaucoup de choses pour les citoyens. De nombreux secteurs ont déjà commencé à se réactiver avant même l'élection présidentielle", a déclaré M. Geagea lors d'une conférence sur la promotion de la transparence.

"Ce mandat ne sera pas comme les précédents, a déclaré M. Geagea. Quelques jours après l'élection, le chef du courant du Futur sera Premier ministre et deux ou trois semaines plus tard nous aurons un gouvernement, a assuré le leader des FL. J'ai l'impression que nous avons pu faire quelque chose de grand pour le pays. Nous allons avoir un président fait au Liban à 100% et non à 99.99%. Lorsque nous comptons sur nous- mêmes, personne ne peut influer sur notre décision", a-t-il ajouté. "Certains Etats ne veulent pas qu'il y ait une élection au Liban, mais malgré tout, des forces politiques ont pu aboutir à l'élection d'un président et j'espère que cela sera une leçon pour l'avenir", a conclu M. Geagea.

(Lire aussi : Les alliances politiques traditionnelles sérieusement ébranlées)

Frangié reçu par Raï
De son côté, le chef des Marada, Sleiman Frangié, également candidat à l'élection présidentielle, a été reçu à Dimane par le patriarche maronite Béchara Raï.

"L'atmosphère était cordiale. Il est normal que je m'entretienne avec le patriarche avant l'élection présidentielle", a déclaré M. Frangié lors d'un point presse impromptu. Interrogé par un journaliste, le leader des Marada a réaffirmé qu'il maintenait sa candidature. Il en avait déjà fait l'annonce lundi lors d'une émission télévisée.

Cette rencontre entre M. Frangié et Mgr Raï intervient deux jours après la visite effectuée par Michel Aoun à Bkerké. Lors de cette entrevue, Mgr Raï avait exprimé sa satisfaction de voir, comme il le demandait, les blocs parlementaires se prononcer pour tel ou tel candidat, estimant que la prochaine séance consacrée à l'élection présidentielle aura bien lieu.

Les chances de M. Frangié se sont réduites depuis que Saad Hariri, qui le soutenait jusque-là, a finalement décidé d'appuyer M. Aoun. 

Par ailleurs, Nabih Berry a, de son côté, convoqué les députés au Parlement pour la 46e séance parlementaire consacrée à l'élection présidentielle prévue lundi à midi. Il a déclaré que le quorum sera assuré, expliquant que la séance comptera deux tours si aucun candidat ne l'emporte au premier.

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