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Liban - Patrimoine

Les vestiges maritimes seront-ils protégés une fois le forage pétrolier entamé ?

« Nous voulons trouver une façon de protéger les vestiges et la recherche du pétrole à la fois... Mais le futur est plus important que le passé. Le pétrole est l'avenir du pays et la priorité est aux vivants », déclare le député Mohammad Kabbani à « L'OLJ ».

La commission parlementaire des Travaux publics, des Transports, de l'Énergie et de l'Eau s'est réunie hier sous la présidence de Mohammad Kabbani afin de discuter de six projets de loi sur la conservation du patrimoine et de la recherche maritimes. Ces discussions ont lieu au moment où le début du forage pour retirer le pétrole dans l'espace maritime libanais est de plus en plus évoqué.

La réunion a eu lieu en présence du directeur général des transports terrestre et maritime, Abdel Hafiz Kaissi, du président du comité de direction du pétrole, Wissam Zahabi, et des membres de ce comité, Assem Abou Ibrahim et Gaby Daaboul. Étaient également présents le directeur général des Antiquités, Sarkis Khoury, la directrice du département de la technologie environnementale au ministère du Tourisme, Samar Malek, et la directrice du département des systèmes écologiques, Lara Samaha.

La commission devra étudier, d'ici à la fin de l'année, six propositions de loi relatives aux zones maritimes libanaises et qui devront servir à protéger le littoral libanais et les vestiges archéologiques qui s'y trouvent.
« Nous avons étudié aujourd'hui deux des six lois proposées. Il s'agit de celles relatives aux vestiges qui se trouvent dans la mer et à la recherche scientifique maritime, a dit M. Mohammad Kabbani à L'Orient-Le Jour. Nous avons demandé aux ministères et directions concernés de nous faire parvenir leurs remarques sur ces projets de loi par écrit, avant la fête de l'Indépendance (22 novembre). »

« Nous avons commencé à travailler sur ces lois après avoir délimité la Zone économique exclusive (ZEE) où l'on pourra commencer à chercher du pétrole dans la mer. Il est donc nécessaire d'avoir des lois détaillées au sujet de l'exploitation des ressources maritimes », a indiqué M. Kabbani. Une ZEE est, d'après le droit de la mer, un espace situé hors des eaux territoriales et sur lequel un État côtier exerce des droits souverains en matière d'exploration et d'usage des ressources.

« Ces lois serviront à protéger, lors du forage, les vestiges immergés dans la mer et à établir les bases du travail sur le terrain », a ajouté M. Kabbani tout en précisant que la volonté de protéger les vestiges ne doit toutefois pas entraver les travaux de forage. « Nous voulons trouver une façon de protéger les vestiges et la recherche du pétrole à la fois... Mais le futur est plus important que le passé. Le pétrole est l'avenir du pays, et la priorité est aux vivants, comme le dit le dicton », a-t-il souligné, laissant ainsi entendre que le patrimoine pourrait être sacrifié, le cas échéant, si l'exploitation pétrolière l'exigeait.

« Si nous tombons sur des vestiges très importants, nous essayerons de les déplacer et de les conserver quelque part. Une délégation du ministère de la Culture viendra les examiner. Il n' y a pas de règle générale et chaque cas que nous pourrons rencontrer aura ses spécificités. Une expertise sera faite pour déterminer les actions à mettre en place », a expliqué M. Kabbani à L'OLJ.

Il a également évoqué la nécessité d'un « compromis » entre le passé et le futur. « Lorsque Solidere a commencé ses travaux, j'ai fait le nécessaire pour que le mur phénicien qui se trouvait sur la côte ne soit pas détruit. Ils l'ont alors laissé en place et construit tout autour », a-t-il déclaré.

Le directeur de la DGA se veut rassurant
En dépit du contexte, le directeur général des Antiquités, Sarkis Khoury, s'est pour sa part voulu rassurant sur le sort du patrimoine sous-marin, une fois le forage en mer commencé. « Le ministère de la Culture et la Direction des antiquités font en sorte de protéger les vestiges et le patrimoine libanais et travaillent en collaboration avec les ministères concernés », a-t-il dit à L'OLJ. « Personne ne va chercher du pétrole tout près de la côte et c'est là que se concentrent les vestiges importants. Le forage aura lieu plus loin et, en général, les vestiges qu'on trouve au milieu de la mer se résument la plupart du temps à des navires échoués. Si jamais on tombe sur une épave, on essaiera de la déplacer », a dit M. Khoury.
« La loi permet au ministère de la Culture d'arrêter tout projet qui pourrait nuire au patrimoine ou de demander à ce qu'il soit modifié afin de ne pas porter atteinte aux intérêts publics », a-t-il ajouté.

 

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