La couverture de la revue.
Le Clube Atletico Monte Libano est l'un des clubs sociaux les plus prestigieux de São Paulo. Il a été fondé en 1934 par des émigrants et des descendants de Libanais. Son président actuel est Luiz Maksoud. Le club publie la revue Chuf en langue portugaise. Dans le numéro du mois de septembre 2016, le comité du club a choisi de rendre hommage à notre collègue éditorialiste et ancien rédacteur en chef de L'Orient-Le Jour, Issa Goraieb, à travers une entrevue réalisée par notre collaborateur Roberto Khatlab et le directeur adjoint de la revue Chuf, Paulo Kehdi. L'article est intitulé L'œil dans les faits : le journaliste libanais révèle le monde arabe, qui débute par une présentation bibliographique et parcourt ensuite la vie familiale et professionnelle de l'éditorialiste.
Dans quasiment toutes les familles libanaises, l'histoire du mahjar est bien présente. Issa Goraieb est né de père libanais et de mère mexicaine. Son père, Fouad Goraieb, est né à Deir el-Kamar, dans le Mont-Liban.
«À la fin des années 20, et comme nombre de ses compatriotes, mon père Fouad cédait à l'irrésistible appel des lointaines Amériques et s'embarquait pour le Mexique, où l'avait précédé son frère Wadih», raconte Issa Goraieb. «Fouad s'installait alors dans la petite ville de Matias Romero, dans l'État de Oaxaca... C'est là qu'il rencontra et épousa ma mère, Maria Castillejos, belle brune qui lui donna cinq enfants, trois filles et deux garçons, tous nés à Matias. Durant l'été de 1947, poussé par la nostalgie de la mère patrie, Fouad amenait son petit monde au Liban.»
Ainsi, Issa Goraieb est arrivé au Liban à l'âge de cinq ans, où il a grandi et étudié le droit et les sciences économiques, pour ensuite devenir journaliste. En 1965, il a rejoint l'équipe du quotidien Le Jour qui, en 1971, devait fusionner avec L'Orient. Ainsi est né L'Orient-Le Jour, auquel il a déjà consacré 51 années de sa vie. En 1973, il est également devenu correspondant du grand journal brésilien O Estado de São Paulo, une collaboration qui a duré longtemps.
Au cours de l'interview, Issa Goraieb commente sa relation avec le Liban: «Je conserve une foi inébranlable en un Liban unique en son genre dans la région, et où chrétiens et musulmans peuvent encore vivre en harmonie et gérer ensemble leur patrie.»