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À La Une - Liban

Bassil et Geagea contre un package deal qui conditionne la présidentielle

Le Hezbollah est le principal obstacle à la présidentielle, estime Hariri.

Le patriarche maronite, Béchara Raï, recevant le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, le 4 octobre à Bkerké. Photo Emile Eid

Le ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, et le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, ont exprimé mardi leur opposition au package deal prôné par le président de la Chambre, Nabih Berry, et qui selon ce dernier serait une condition préalable à l'élection d'un chef de l'Etat. MM. Bassil et Geagea, qui ont tous deux visité Bkerké, rejoignent ainsi le patriarche maronite, Béchara Raï, qui avait adopté une position similaire dimanche.

"Nous voulons une nouvelle loi électorale, mais cette nouvelle loi ne doit pas être une condition préalable à l'élection d'un président de la République", a affirmé M. Bassil à Bkerké, à l'issue d'un entretien avec le patriarche maronite, Béchara Raï, en présence du ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb. M. Bassil a également eu un aparté avec le chef des FL au siège du patriarcat.

Le président de la Chambre avait lancé il y a plusieurs semaines une initiative préconisant un accord entre l'ensemble des parties politiques sur la présidentielle, la présidence du gouvernement et l'adoption d'une nouvelle loi électorale. Cet accord proposé rappelle celui conclu en 2008 à Doha, qui avait permis à l'ancien président de la République Michel Sleiman d'accéder à la Magistrature suprême.
Mgr Raï avait clairement exprimé dimanche son refus d'un tel package deal, sans nommer M. Berry. Ce dernier avait répondu le jour même aux critiques du prélat maronite.

 

(Lire aussi : Au-delà de la polémique avec Berry, l'utilité du refus du package deal par Bkerké)

 

"Contre des conditions préalables"
"Nous voulons également un gouvernement d'union nationale, mai nous sommes contre des conditions préalables à l'élection d'un président de la République", a ajouté le chef du CPL, dont le fondateur Michel Aoun est candidat à la magistrature suprême. Le poste est vacant depuis le 25 mai 2014.

Adoptant une tonalité conciliante à l'égard du chef du Parlement, Gebran Bassil a souligné que M. Berry "a sa place dans le pays". "Nous ne pactiserons jamais aux dépens des autres", a ajouté le ministre.

Un peu plus tard, M. Bassil a qualifié sa rencontre avec M. Geagea d'"excellente", dans un message publié sur sa page Twitter, et a fait savoir que cette rencontre n'était "pas un hasard".

Le chef des Forces libanaises soutient la candidature de Michel Aoun à la présidence, alors que le chef du courant du Futur, Saad Hariri, soutient celle du chef des Marada, Sleiman Frangié. MM. Aoun et Frangié sont tous deux membres de la coalition du 8 Mars, qui gravite autour du Hezbollah.

Depuis son retour samedi dernier au Liban, Saad Hariri s'est entretenu avec les principaux dirigeants libanais au sujet de la présidentielle, dans une dynamique qui a ravivé cette question, au point mort depuis plusieurs mois. Il s'agit de savoir si M. Hariri est désormais prêt à soutenir, dans les faits, M. Aoun à la présidence.

 

(Lire aussi : L'exigence du package deal de Berry freine la dynamique haririenne de déblocage)

 

"Cette entente n'a vu le jour qu'aujourd'hui"
Toujours depuis Bkerké, M. Geagea a également exprimé son refus d'un package deal : "La question du package deal n'est pas du tout envisageable au niveau du dossier de la présidentielle. Nous sommes contre un +panier+", a-t-il dit aux journalistes. Et d'ajouter : "M. Aoun est clairement opposé à un package deal et il ne négociera pas cet aspect, mais il dialogue avec Saad Hariri au sujet de la présidentielle". Samir Geagea a toutefois affirmé que "les divergences autour d'un dossier ne portent pas atteinte à nos relations amicales avec Nabih Berry".

Critiquant le camp du 8 Mars, le chef des FL a dit : "Nous croyions que l'alliance entre Michel Aoun et le tandem Hezbollah-Amal se basait sur une entente minimale, mais il semble que cette entente n'a vu le jour qu'aujourd'hui. (...) Il y a sept mois, le Hezbollah avait appelé à élire Michel Aoun à la présidence sans package deal. Mais depuis que le dossier a progressé ces derniers jours, le parti chiite réclame un panier de conditions".

Pour sa part, M. Chehayeb a affirmé que sa formation (le Rassemblement démocratique, de Walid Joumblatt) est "en faveur de l'élection de l'un ou l'autre des candidats actuels à la présidence", en référence à Michel Aoun et Sleiman Frangié.

 

(Lire aussi : Hamadé à « L'OLJ » : J'en appelle à tous les Libanais pour empêcher l'irréparable de se produire)

 

"Tout le monde a des réserves sur la candidature de Aoun"
Reçu à Moscou par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, Saad Hariri a, lui, estimé que le Hezbollah était le principal obstacle à l'élection d'un président de la République. "Nous avons entrepris plusieurs initiatives pour mettre un terme à la vacance à la présidence (qui dure depuis le 25 mai 2014), mais jusqu'à présent, le principal obstacle à cette élection est le Hezbollah", a déclaré M. Hariri, lors d'un entretien avec M. Lavrov. Ce dernier a répondu aux propos du leader sunnite libanais en affirmant : "S'il y a une crise ou des tiraillements, il incombe au peuple et à toutes ses composantes confessionnelles de se mettre d'accord".

Enfin, le président du Parlement a confié au quotidien as-Safir de mardi que "tout le monde a des réserves" au sujet de la candidature de Michel Aoun.

"Les dirigeants politiques que Saad Hariri a rencontrés dans le cadre de ses consultations ont soit rejeté soit exprimé leurs réserves au sujet de l'élection du général Aoun. Je sais ce que je dis, et je suis sûr de chaque mot que je prononce", a-t-il confié au Safir.

Le député Moustapha Allouche, membre de la formation Haririenne, a quant à lui confié durant un débat télévisé sur la chaîne LBCI que "80% des membres du bloc parlementaire du Futur sondés par Saad Hariri ont exprimé leur refus d'élire Michel Aoun".

 

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Le ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, et le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, ont exprimé mardi leur opposition au package deal prôné par le président de la Chambre, Nabih Berry, et qui selon ce dernier serait une condition préalable à l'élection d'un chef de l'Etat. MM. Bassil et Geagea, qui ont tous deux visité...

commentaires (6)

Bon, Ca bouge dans le bon sens... pourvu que cela dure et aboutisse. A moins que les arabies hyper démocratiques et accessoirement pourvoyeuse de terrorisme, vienne encore foutre sa M... à coups de petrodollars.

Ali Farhat

04 h 23, le 05 octobre 2016

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Bon, Ca bouge dans le bon sens... pourvu que cela dure et aboutisse. A moins que les arabies hyper démocratiques et accessoirement pourvoyeuse de terrorisme, vienne encore foutre sa M... à coups de petrodollars.

    Ali Farhat

    04 h 23, le 05 octobre 2016

  • Hahaha bien dit Mr geagea .... il y a exactement 8 mois que le Hezbollah soutenais aoun sans condition de package deal maintenant qu'ils sentent que le vent tourne et ont peur ou plus confiance en aoun il imposent le package deal hahah bien vue ya Hakim !!!

    Bery tus

    19 h 21, le 04 octobre 2016

  • Est ce que geagix se rend compte qu'il bosse pour l'alliance Hezb/CPL ? SAIT IL AU MOINS QUE SON ALLIÉ MARQUIS DE SAAD PERD SON TEMPS À ARPENTER LES ALLÉES DE MOSCOU , PARIS OU ANKARA ? Le marquis de saad devrait se presser d'accepter la main tendue , les poignards des félons s'aiguisent à un rythme effréné.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 00, le 04 octobre 2016

  • TENTATIVE DE MAINMISE DIRECTE ET INDIRECTE DES UNS CONTRE LES AUTRES ... ENVOYEZ-LES SE PROMENER !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 10, le 04 octobre 2016

  • Si Aoun et Geagea ont fait cause commune et que l'election de Aoun est probablement impossible , pourquopi M Aoun ne soutient pas Geagea a la presidence ? Il sera elu immediatement meme si le Hezb est contre pourquoi pas?????

    LA VERITE

    15 h 59, le 04 octobre 2016

  • Le Liban , et sa mafia politique, a démontré au monde entier qu'un Président n'est pas nécessaire Avec un Berry à l'assemblée, un Samam comme PM Des députés qui viennent à tour de rôle aux commissions pour empêcher l'élection d'un président, Un ¨grand¨ Chef abrité dans son bunker qui apparait de temps en temps à la télévision pour ne rien dire,, mais marquant par sa présence et ses moyens militaires qu'il contrôle la situation Et chaque confessions partage une partie du gâteau payé par les impôts des citoyens Cette semaine on invente le package deal , la semaine prochaine autre chose et la vie politique coule, coule, coule

    FAKHOURI

    15 h 28, le 04 octobre 2016

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