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Moyen Orient et Monde - Syrie

Le régime s’acharne contre Alep

La communauté internationale en quête d'une trêve en marge de l'Assemblée générale de l'Onu.

Prise d’écran d’une vidéo diffusée par Aleppo Media Center, montrant une boule de feu illuminant le ciel au-dessus de ce qui apparaît être la ville d’Alep.

La ville d'Alep en Syrie était à feu et à sang hier, théâtre d'une offensive de l'armée du régime, au moment où les dirigeants internationaux s'efforçaient une nouvelle fois à New York d'arracher une improbable trêve.
En effet, l'armée syrienne a annoncé, hier soir, le déclenchement d'une nouvelle offensive sur la ville d'Alep et a conseillé aux habitants de s'éloigner des positions tenues par les rebelles. Le communiqué militaire, cité par des médias d'État, recommande aux habitants des quartiers Est, tenus par la rébellion, d'éviter les secteurs où sont positionnés les « terroristes ».
Quelques heures plus tôt, des quartiers rebelles étaient en feu à la suite d'intenses bombardements ; et de violents affrontements se déroulaient dans les quartiers périphériques de la deuxième ville du pays. Un correspondant de l'AFP a rapporté que son quartier de Boustane al-Qasr était ravagé par des incendies, combattus dans la nuit de mercredi à hier par les pompiers volontaires. Selon des militants antirégime du Aleppo Media Center, des « bombes au phosphore » ont été utilisées. « Horribles images de bâtiments résidentiels en feu après des raids du régime avec des bombes au phosphore sur Alep », a affirmé dans un tweet un journaliste citoyen, Hadi al-Abdallah. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a relevé que 14 raids avaient visé les quartiers rebelles de Boustane al-Qasr et d'al-Kallassé et tué sept personnes, dont trois femmes et trois enfants. Pour son directeur Rami Abdel Rahmane, il s'agit « des frappes les plus intenses depuis des mois » sur ces deux quartiers. « Les raids ininterrompus la nuit dernière ont été si violents que c'est vraiment indescriptible », a affirmé à l'AFP Ibrahim Abou al-Leith, porte-parole des Casques blancs. L'OSDH a par ailleurs indiqué que de violents combats se déroulaient dans le quartier de Ramoussa, au sud-ouest d'Alep, où les rebelles tentent d'enrayer une offensive gouvernementale.
Des affrontements ont en outre lieu dans les provinces centrales de Hama et de Homs ainsi que dans les régions rurales à l'est de Damas, la Ghouta orientale, bastion des insurgés.

Attentat au Sud
Les violences ont aussi touché Inkhel, dans le sud du pays, où un attentat à la voiture piégée a tué au moins douze personnes, dont un « ministre » du gouvernement de l'opposition syrienne. Parmi les autres victimes se trouvent des « opposants, des rebelles et des responsables de l'administration locale », a précisé à l'AFP Chadi al-Joundi, porte-parole de ce gouvernement en charge des affaires courantes dans des territoires contrôlés par les rebelles.
En outre, près de 300 insurgés syriens et leurs familles ont été évacués hier du quartier de Waer, dernier quartier rebelle de la ville de Homs (centre) à la suite d'un accord avec le régime. « Il y a 123 hommes armés et 157 membres de leurs familles qui ont pris la direction du nord de la province de Homs », a indiqué aux journalistes le gouverneur Talal al-Barazi. Les rebelles, dont certains cachaient leur visage, portaient leurs maigres bagages et sont montés dans des bus verts, sous les yeux de soldats syriens et en présence de soldats russes. L'opposition et ses soutiens accusent le régime de Damas de procéder à des déplacements forcés de populations avec ces trêves locales.

Réunion du GISS à New York
Sur le front diplomatique, les dirigeants internationaux s'efforçaient une nouvelle fois à New York d'arracher une improbable trêve. Coprésidé par Moscou et Washington, le Groupe de soutien international à la Syrie (GISS), rassemblant 23 pays et organisations internationales, s'est réuni en marge de l'Assemblée générale de l'Onu, pour essayer d'arrêter le bain de sang en Syrie. Il s'agissait de la deuxième réunion de ce groupe depuis que la trêve impulsée par les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry, a volé en éclats, lundi.
« Nous ne nous réunirions pas une nouvelle fois s'il n'y avait pas une chance d'obtenir quelque chose », avait insisté l'envoyé spécial de l'Onu Staffan de Mistura avant la rencontre. Mais nombre de diplomates ne cachaient pas ce que le ministre britannique Boris Johnson a qualifié de « pessimisme légitime », tandis qu'un diplomate occidental, interrogé sur la possibilité d'une percée diplomatique, secouait la tête avec découragement.
À l'issue de la réunion, le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a annoncé que la réponse de Moscou aux demandes internationales de clouer au sol l'aviation syrienne n'était « pas satisfaisante ». « Nous exigeons que l'aviation syrienne reste clouée au sol (...). La réponse des Russes (alliés de Damas) n'est pas satisfaisante », a ainsi déclaré Jean-Marc Ayrault, ajoutant que les discussions allaient se poursuivre.

(Sources : agences)

La ville d'Alep en Syrie était à feu et à sang hier, théâtre d'une offensive de l'armée du régime, au moment où les dirigeants internationaux s'efforçaient une nouvelle fois à New York d'arracher une improbable trêve.En effet, l'armée syrienne a annoncé, hier soir, le déclenchement d'une nouvelle offensive sur la ville d'Alep et a conseillé aux habitants de s'éloigner...

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