Rechercher
Rechercher

Liban - Commémoration

Bachir Gemayel, le « rebelle avec une cause »

À l'occasion du 34e anniversaire de l'élection du fondateur des FL à la présidence de la République, un documentaire en cinq parties retraçant la vie de l'ancien président élu a été projeté hier au milieu d'une foule de partisans à Achrafieh.

Photo Ani

Une effervescence régnait hier dans le périmètre de l'école des pères lazaristes, à Achrafieh, où se déroulait la cérémonie commémorant le trente-quatrième anniversaire de l'élection de Bachir Gemayel à la tête de l'État. Près de deux heures avant le début de la cérémonie, prévue à 20h30, des jeunes des Kataëb se sont regroupés devant le bâtiment à Achrafieh, brandissant le fanion du parti.

Dans la cour du collège, les sièges commencent à être rapidement occupés par les invités, sur un fond de chants patriotiques. « J'espère encore, confie Carole. L'espoir nous permet de survivre. D'ailleurs, c'est le plus beau mot dans le dictionnaire de toutes les langues. J'ai encore de l'espoir pour ce pays. Cheikh Bachir représente pour moi cet espoir. »

Plus pragmatique, Shirine déclare qu'elle « ne voit plus d'issue ». Et pourtant, elle a tenu à assister à cette cérémonie organisée par la Fondation Bachir Gemayel et dans le cadre de laquelle a été projeté le premier épisode (1947-1975 : « Un rebelle avec une cause » – qui joue sur le titre du film mythique de Nicholas Ray Rebel without a cause avec James Dean) d'un documentaire en cinq parties retraçant la vie de Bachir Gemayel. « Ce film est un rappel de ce qui a été et peut être une note d'espoir pour ce qui va être », avance-t-elle. Le premier épisode du documentaire met l'accent sur l'enfance et le parcours familial de Bachir Gemayel, avec des témoignages de membres de sa famille et des amis.

Plus loin, Joe, un jeune de 20 ans, attend impatiemment le début de la cérémonie. « J'ai été élevé avec les idées de Bachir Gemayel, explique-t-il. C'est la raison pour laquelle j'ai intégré les rangs des Forces libanaises. Bachir Gemayel est le rêve de tous les jeunes et son rêve est le nôtre. » Même son de cloche chez Rayan qui confie être membre de la section des FL à l'université où il suit ses études et « habitant d'Achrafieh ». « Bachir Gemayel est notre idole, affirme-t-il. Cela fait des années que nous attendons la réalisation de ce documentaire. Après tout, c'est le fondateur du parti auquel je suis affilié. »

Pour Élie, la quarantaine, cette cérémonie « est une commémoration de la victoire, même si celle-ci n'a duré que vingt et un jours ». « Mais nous avons vaincu et réussi à faire parvenir à la tête du pays un homme qui représente le rêve des chrétiens et d'une partie des musulmans libres qui n'étaient pas inféodés aux Palestiniens et aux Syriens », affirme-t-il.

 

(Lire aussi : Le 23 août 1982, Bachir Gemayel était élu président de la République)

 

Président rassembleur
Plus l'heure du coup d'envoi de la cérémonie approchait, plus l'effervescence gagnait les invités, surtout les jeunes des Kataëb et des Forces libanaises qui, brandissant les drapeaux de leurs partis, scandent des slogans en faveur de Bachir Gemayel et des leaders de leurs partis respectifs. Un grand accueil est réservé à Nadim Gemayel qui a fait son entrée sous un tonnerre d'applaudissements.

Étaient présents notamment l'ancien chef d'État Michel Sleiman, le ministre du Tourisme Michel Pharaon, représentant le Premier ministre, le député Ahmad Fatfat, représentant l'ancien Premier ministre Saad Hariri, l'ancien ministre Nicolas Sehnaoui, représentant le général Michel Aoun et le chef du CPL, Gebran Bassil, le député Henri Hélou, représentant le leader du PSP, Walid Joumblatt, le député Georges Adwan, représentant le leader des FL, Samir Geagea, et son épouse, Sethrida, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, le ministre d'État à la Réforme administrative, Nabil de Freige, le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, l'ancienne ministre Nayla Moawad, le secrétaire général du 14 Mars, Farès Souhaid, ainsi que la journaliste May Chidiac.

La cérémonie a été présentée par l'ancienne journaliste May Kahalé, qui dans son allocution a retracé ses souvenirs de sa couverture de la journée du 23 août 1982, rappelant qu'à l'époque, « la Constitution était encore sacrée et intouchable ». « Bachir Gemayel représentait la seule solution parce qu'il incarnait les rêves des chrétiens », a-t-elle ajouté, affirmant que seul lui « pouvait jouer le rôle du président rassembleur ».

 

(Pour mémoire : Une manifestation contre Bachir Gemayel dégénère devant l'AUB)

 

1982 –... Remplissez le vide
La cérémonie était placée sous le thème « 1982 –... Remplissez le vide ». « Le vide du dirigeant, du président, de la vision, du programme et du projet modèle », comme l'a affirmé Nadim Gemayel dans son discours. « Le plus douloureux reste le vide à l'échelle nationale depuis 1982 », a-t-il poursuivi, notant qu'« il est de notre responsabilité, nous la nouvelle génération, de remplir ce vide ». « Nous ne réussirons à le faire que si l'on comprend que le legs de Bachir Gemayel est un modèle à suivre » et « une feuille de route qui a pour objectif de garantir la dignité du citoyen dans un pays libre, souverain et indépendant », a-t-il insisté.

« La situation au Liban est grave et a peut-être frôlé le point de non-retour, a encore martelé Nadim Gemayel. Le Liban est en danger. L'idée du Liban est menacée. La coexistence est menacée. Le Liban-formule est menacé. Notre sécurité économique et sociale est menacée et notre libre existence l'est aussi. »
« La principale raison de la situation qui sévit au Liban et la plus dangereuse reste l'émergence et la concurrence du mini-État à l'État, a déclaré le député. Un corps étranger qui a grandi pour devenir le contraire du Liban, menaçant sa pérennité et son existence. L'État du Hezbollah, ses armes, ses guerres, son terrorisme, son économie parallèle, le sabotage de la vie politique et démocratique qu'il pratique et ses décisions qui se prennent à l'extérieur sont les causes de l'affaiblissement du pays. » Cela a mené, selon Nadim Gemayel, à « l'oppression, la faillite au niveau de la politique, des institutions, de la société et de l'économie » du pays.

 

 

 

Pour mémoire

Tollé à la suite d'informations d'al-Mayadeen sur Bachir Gemayel et Hafez el-Assad

Nadim Gemayel: Si Bachir était vivant, nous n'aurions pas pâti d'un État faible

De Bachir et du bachirisme

Une effervescence régnait hier dans le périmètre de l'école des pères lazaristes, à Achrafieh, où se déroulait la cérémonie commémorant le trente-quatrième anniversaire de l'élection de Bachir Gemayel à la tête de l'État. Près de deux heures avant le début de la cérémonie, prévue à 20h30, des jeunes des Kataëb se sont regroupés devant le bâtiment à Achrafieh, brandissant...

commentaires (2)

Au fond, quid de Chartoûnéééh ?

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

18 h 25, le 24 août 2016

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Au fond, quid de Chartoûnéééh ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 25, le 24 août 2016

  • Nos yeux pour pleurer ? Ou Notre courage pour survivre!

    Chammas frederico

    14 h 12, le 24 août 2016

Retour en haut