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Liban - Déchets et environnement

L’art du possible à Bourj Hammoud et catastrophe écologique à Aïn Dara

Le ministre de l'Agriculture tiendra, dans les prochains jours, une conférence de presse « loin des tiraillements politiques et des tensions ».

La rencontre Aoun-Chehayeb, hier à Rabieh.

Rien ne va plus entre les Kataëb et le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, même si ce dernier a estimé hier n'avoir « aucun problème avec le parti », avant de souligner la nécessité d'éviter d'« être entraîné dans des complications ».

Le ministre, qui s'exprimait hier à l'issue d'une visite effectuée à Rabieh, auprès du chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, faisait allusion à la polémique suscitée ces derniers jours autour des travaux sur la décharge de Bourj Hammoud, que les partisans Kataëb ont réussi à arrêter par la force depuis quelques jours en organisant un mouvement de protestation devant le site mis en cause.
« C'est la solution du possible », a lancé hier M. Chehayeb, au moment où les Kataëb se mobilisaient pour le dixième jour consécutif devant le site des travaux.

Rappelons que cette décharge, comme celle du Costa Brava, en construction sur le littoral de Choueifate, au sud de Beyrouth, sont les piliers du plan gouvernemental adopté en mars dernier pour sortir de la crise des déchets qui sévissait depuis juillet 2015. Ce sont des décharges côtières, c'est-à-dire que les déchets y seront enfouis dans des cellules en mer, avec un brise-lames supposé garantir que la pollution n'atteindra pas le large et un remblai de la côte. D'où les critiques qui ont fusé dès que le plan a été annoncé.

« Il s'agit d'une solution provisoire et non définitive, la seule possible après que le plan d'exportation des déchets a été rejeté », a encore commenté le ministre, qui affirme avoir évoqué cette question avec Michel Aoun.

 

(Lire aussi : Les Kataëb déterminés à aller jusqu’au bout)

 

Éviter le retour des ordures ménagères
M. Chehayeb a fait valoir que ce qui est « important pour l'instant est de ne pas voir les déchets envahir de nouveau les rues ». Ayant exprimé le refus du parti de ce projet, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, avait mis en garde contre les risques qu'il engendrerait pour l'environnement et ses effets néfastes sur la santé des riverains. Il avait demandé, la veille, « comment M. Chehayeb peut accepter l'enfouissement de déchets non triés sur la côte sans étude d'impact environnemental », préconisant la nécessité de « retirer le dossier des ordures ménagères des mains des catégories mafieuses ».

Un commentaire qui a provoqué une réponse acerbe du ministre, qui a accusé en termes à peine voilés Samy Gemayel de mener cette campagne en vue des élections futures au Metn. Le ministre a toutefois reconnu hier que les « revendications formulées sont justifiées », soulignant qu'il tiendra avec les membres du comité ad hoc chargé du dossier une conférence de presse « loin des tiraillements politiques et des tensions ».

Interrogé par les journalistes qui lui demandaient la raison pour laquelle l'option de la décentralisation pour la collecte et le traitement des déchets n'a pas été retenue, M. Chehayeb a répondu qu'« il n'y a pas une seule municipalité capable de résoudre à elle seule ce dossier du fait des faibles moyens ». Et d'ajouter que la majorité des municipalités a soulevé « les questions de l'environnement à la veille des élections. Une fois le scrutin terminé, plus personne ne travaille dans une logique du respect de l'environnement ».

 

(Lire aussi : Sukleen dément avoir prévu d’arrêter le ramassage des déchets)

 

L'usine de la mort
Critiqué pour avoir ignoré les règles de vigilance en matière d'environnement sur le littoral du Metn, le ministre de l'Agriculture s'est posé en défenseur de l'environnement à Aïn Dara, où est prévue l'édification d'un complexe industriel et d'une cimenterie. La cimenterie est, rappelons-le, un projet de l'homme d'affaires Pierre Fattouche. Elle devait être érigée à Zahlé, mais vu le refus populaire et politique dans la ville, elle a été déplacée vers Aïn Dara.

« C'est l'usine de la mort », a lancé le ministre en évoquant ce projet situé « face à une réserve naturelle d'une part et des sources d'eau d'autre part ». Et d'ajouter : « Les habitants de Aïn Dara refusent, unanimement, le projet d'édification de l'usine dont le permis a été obtenu par des moyens douteux, à l'aide de l'un des ministères, et sans l'autorisation de la municipalité, qui est incontournable pour l'édification d'une usine. » Laissant entendre que ce moyen détourné est en violation des lois en vigueur, M. Chehayeb a indiqué qu'une plainte a été déposée par la municipalité en soulignant que le CPL « soutient la position des habitants de Aïn Dara ».

 

 

 

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commentaires (2)

SI CHACUN NE VEUT PAS DE DECHARGE DANS SA REGION QU,IL COMMENCE A STOCKER LES SIENNES DANS SA PROPRE MAISON... L,HYSTERIE FRAPPE TOUS ET PARTOUT !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 55, le 20 août 2016

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Commentaires (2)

  • SI CHACUN NE VEUT PAS DE DECHARGE DANS SA REGION QU,IL COMMENCE A STOCKER LES SIENNES DANS SA PROPRE MAISON... L,HYSTERIE FRAPPE TOUS ET PARTOUT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 55, le 20 août 2016

  • "...M. A. Chehayeb affirme...qu'il n'y a pas une seule Municipalité capable de résoudre à elle seule ce dossier du fait de faibles moyens..." Comment peut'on avancer sérieusement un tel argument ? Comment ont fait les quelques Municipalités qui ont réussi leur décentralisation pour la collecte et le traitement de leurs déchets ? Par leur seule volonté et celle de leurs administrés ! Comment se fait-il que l'on trouve des millions de dollars pour financer les 2 projets de Costa Brava et Bourj Hammoud ? Si on utilisait ces millions de dollars pour justement aider ces Municipalités "faibles" à organiser leur décentralisation et le traitement de leurs propres déchets ? Et sauver ainsi d'une pollution certaine et catastrophique les deux tronçons de mer à Costa Brava et Bourj Hammoud. De même que tous les endroits de notre pays où sont déversés illégalement des tonnes de déchets ? Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 36, le 20 août 2016

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