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Lifestyle - Phénomène

Pokémon Go, le premier jeu qui fait sortir les gamers de chez eux...

Le succès planétaire du jeu pour smartphones s'explique par les nouveaux rapports que l'application instaure entre le joueur, la communauté et son environnement.

Illustration Ivan Debs

Avec plus de 100 millions de téléchargements à travers le monde, le jeu en réalité augmentée Pokémon Go s'est imposé comme le phénomène de l'été. Seuls les profanes ignorent encore que le principe du jeu consiste à capturer des Pokémon, sortes de petites créatures, autour de soi grâce à sa fonction de géolocalisation. La simplicité enfantine du concept de ce jeu addictif constitue sans doute l'un des ingrédients de son succès.

Le jeu qui fait bouger
Les joueurs, appelés chasseurs ou dresseurs, créent leur propre avatar et déambulent dans les rues avec leurs téléphones portables après avoir activé la fonction GPS à la recherche de ces créatures répondant à certaines caractéristiques. Ainsi, vous trouverez par exemple des Pokémon de type eau près des plans d'eau ou des Pokémon plante près des espaces verts. Cette chasse se manifeste par la présence de cohortes de joueurs, armés de leur smartphone, arpentant les lieux publics. Voici l'autre ingrédient du succès fulgurant de l'application. Là où la plupart des jeux contraignent les joueurs à rester assis ou allongés, notamment dans leur lit ou sur leur canapé, Pokémon Go fait du monde réel qui entoure le joueur son terrain de jeu. Au point que certains ministres de la Jeunesse et des Sports encouragent les jeunes à utiliser le jeu pour parcourir les rues et ainsi se dépenser.
Pour prendre possession de Pokémon, l'application propose également de combattre les créatures d'autres joueurs dans des arènes prévues à cet effet, disséminés un peu partout sur la carte du jeu. Une façon de créer une communauté de joueurs. Pokémon Go est le premier jeu à faire sortir les gamers, les joueurs acharnés, de chez eux.

 

(Lire aussi : « J'ai parcouru des kilomètres, de Ballouné à Faraya, pour chasser le Pokémon ! »)

 

La résurrection de la saga
En plus de jouer la carte du virtuel dans le réel, l'application créée par l'éditeur japonais de jeux vidéo Nintendo et le concepteur américain Niantic, une filiale de Google, a misé avec succès sur la relance d'une franchise créée il y a 20 ans. En 1996, Satoshi Tajiri, développeur de jeu pour Nintendo, s'inspire de l'élevage de criquets pour créer Poketto Monsutā, ou monstres de poche, en japonais. Ce jeu sur la console de jeu portative GameBoy est vendu à 10 millions d'exemplaires au Japon. Le nom japonais du jeu est rapidement modifié pour Pokémon, contraction de Poketto et Monsuta.
C'est sous ce titre que le jeu est décliné en mangas, en dessins animés avec le dresseur Sacha et son Pikachu, et en cartes à jouer dès 1997. Le succès de la franchise Pokémon durera une dizaine d'années jusqu'à essoufflement. Avec le succès de Pokémon Go, Nintendo rattrape 10 ans de réticences à basculer dans la nouvelle génération des jeux vidéo, marquée par l'avènement d'Internet, du smartphone et des réseaux sociaux.

 

(Lire aussi : Lexique pour les nuls)

 

Controverses
Le succès planétaire de Pokémon Go a néanmoins suscité de nombreuses controverses à travers le monde. Le jeu a notamment été proscrit dans les musées de l'ancien camp nazi allemand d'Auschwitz-Birkenau et de l'Holocauste de Washington qui ont demandé au producteur des Pokémon Go de supprimer la géolocalisation du camp sur l'application.
L'application a également été interdite dans de nombreux pays musulmans.
En Arabie saoudite, le Comité permanent des recherches et des fatwas a annoncé sur son site Internet avoir de nouveau publié un décret sur les jeux Pokémon, assimilés à des jeux d'argent et faisant la promotion de la théorie darwinienne de l'évolution des espèces, tous deux rejetés par l'islam. En Turquie, Mehmet Bayraktutar, le chef de l'association officielle des imams Diyanet-Sen, a appelé à l'interdiction de ce jeu, car il « mine la valeur des lieux où les gens prient», puisque des monstres ont été trouvés dans des mosquées, suggérant que le jeu était un complot occidental.

 

(Lire aussi : « 3ajjil, fi Pokémon bel Sanayeh »)

 

Cette idée du complot, orchestré par la CIA pour surveiller la population, a été massivement relayée par des sites conspirationnistes, notamment en Russie ou aux États-Unis. D'autres, comme le réalisateur Oliver Stone, ont mis en garde contre l'utilisation des données personnelles des utilisateurs collectées par le jeu.
Des controverses qui ne devraient pas faire retomber la fièvre Pokémon Go. Aux États-Unis, les équipes de campagne d'Hillary Clinton et de Donald Trump utilisent le jeu pour tenter de séduire de nouveaux électeurs, en particulier les plus jeunes, ou pour diffuser leurs messages. Et au Brésil, plusieurs athlètes participant aux Jeux olympiques de Rio, qui débutent aujourd'hui vendredi, se sont plaints de l'absence de Pokémon au village olympique.

 

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