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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Kerry dénonce en Turquie les propos antisionistes d’Erdogan

Le conflit syrien relégué au second plan après le tollé suscité par le Premier ministre turc.

Hier à Ankara, John Kerry s’est dit « choqué » par les propos de Recep Tayyip Erdogan. Jacquelyn Martin/AFP

Le secrétaire d’État américain John Kerry a dénoncé en public à Ankara les propos du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan assimilant sionisme et crime contre l’humanité, propos que la Maison-Blanche a qualifié d’ « offensants » et de « faux ».

 

Les déclarations de M. Erdogan mercredi à Vienne lui ont de fait valu une volée de bois vert. « Comme c’est le cas pour le sionisme, l’antisémitisme et le fascisme, il devient maintenant inévitable de considérer l’islamophobie comme un crime contre l’humanité », avait-il affirmé devant le 5e Forum organisé par l’Organisation des Nations unies (ONU) pour promouvoir le dialogue entre les religions et entre les peuples (Unaoc).

Un porte-parole du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a rejeté hier les commentaires du chef du gouvernement turc. « Le secrétaire général a entendu le discours du Premier ministre dans une version traduite. Si ces commentaires sur le sionisme ont été traduits correctement, alors ils ne sont pas seulement faux, mais ils contredisent aussi les principes qui ont fondé l’Alliance des civilisations », a estimé ce porte-parole. « Le secrétaire général juge maladroit que des commentaires aussi blessants et qui suscitent des divisions aient été prononcés à une réunion qui avait précisément pour thème le leadership responsable », a-t-il ajouté. « C’est une déclaration sombre et mensongère d’un genre qu’on pensait révolu dans ce monde », a réagi de son côté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

 « Effet corrosif »
La visite d’une journée de M. Kerry, cinquième étape d’une tournée européenne et dans les pays arabes, devait être monopolisée par le conflit en Syrie, au lendemain de l’annonce par le chef de la diplomatie américaine de nouvelles aides à l’opposition et la rébellion qui combattent le président Bachar el-Assad. Mais c’est la dégradation des relations entre la Turquie et Israël, deux alliés des Américains, qui s’est invitée au menu de l’étape turque, après le tollé suscité par des déclarations de M. Erdogan. « Non seulement nous ne sommes pas d’accord avec lui (ce discours), mais nous le trouvons aussi contestable (...) et choquant », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu. Un responsable du département d’État a en outre déclaré que les propos de M. Erdogan « compliqu(aient) » la relation turco-américaine et avaient sur elle un « effet corrosif ».


Devant la presse, M. Kerry n’a pas caché les dégâts que pourrait provoquer ce discours sur les relations déjà compliquées entre Israël et la Turquie. « Je crois qu’il y a toujours un moyen d’avancer, mais, à l’évidence, cela devient plus compliqué à la suite du discours que nous avons entendu à Vienne » de la part de M. Erdogan. Le responsable américain a ainsi jugé « essentiel pour la Turquie comme pour Israël de trouver un moyen de raviver leur coopération historique ».

En revanche sur la Syrie, M. Kerry s’est réjoui de la coopération des États-Unis et de la Turquie. « Nous pensons tous deux que la première priorité est une solution politique », a-t-il dit, ajoutant qu’ « un régime qui commet des atrocités contre son propre peuple n’a aucune légitimité ». 

 

(Lire aussi: Ban met en garde contre la « dissolution » de la Syrie)


De son côté, M. Davutoglu a affirmé que son pays s’était « toujours opposé à l’antisémitisme ». « Nous n’avons jamais eu aucune déclaration hostile contre aucun pays ni aucune nation », a-t-il affirmé. « Mais si on veut parler d’attitude hostile, on peut qualifier d’attitude hostile le massacre sanguinaire en haute mer de neuf de nos concitoyens civils qui n’avaient commis aucune infraction », a contre-attaqué le chef de la diplomatie turque, au côté de John Kerry qui l’écoutait tête baissée, impassible. L’arraisonnement par un commando israélien en 2010 d’un navire de militants propalestiniens voulant forcer le blocus maritime de la bande de Gaza, qui s’était soldé par la mort de neuf ressortissants turcs, a achevé de détériorer les tensions entre les deux pays, autrefois alliés stratégiques.

 

Le Premier ministre turc, qui a fait ses classes politiques au sein de partis islamistes, est un habitué des déclarations à l’emporte-pièce, et Israël est devenu une des cibles privilégiées de ses colères. Après l’opération militaire israélienne lancée contre le parti islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza en 2009, M. Erdogan avait ainsi violemment pris à partie l’ancien Premier ministre israélien et Prix Nobel de la paix Shimon Peres, lui lançant : « Quand il s’agit de tuer, vous savez très bien tuer. »


(Source : agences)

Le secrétaire d’État américain John Kerry a dénoncé en public à Ankara les propos du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan assimilant sionisme et crime contre l’humanité, propos que la Maison-Blanche a qualifié d’ « offensants » et de « faux ».
 
Les déclarations de M. Erdogan mercredi à Vienne lui ont de fait valu une volée de bois vert. « Comme c’est le cas...

commentaires (2)

Blague des Blagues ! Il l'a dénoncé avec un large et grand sourire...

SAKR LEBNAN

13 h 59, le 02 mars 2013

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Commentaires (2)

  • Blague des Blagues ! Il l'a dénoncé avec un large et grand sourire...

    SAKR LEBNAN

    13 h 59, le 02 mars 2013

  • A usage interne...ils sont pas mignons avec leur petite comédie du retiens moi ou je fais un malheur?Et pour paraphraser une citation devenue célèbre...quelqu'un peut il me dire ce que le sionisme a apporté de bon?

    GEDEON Christian

    03 h 34, le 02 mars 2013

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