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Liban - La situation

Le climat politique et sécuritaire se dégrade, l’impasse électorale se confirme

La vérité semble venir, sans filtre, de la bouche du ministre Charbel…

L’horizon s’assombrit de jour en jour, sous l’effet de données peu rassurantes, aussi bien politiques que sécuritaires. Politiquement, les désaccords au sein du gouvernement éclatent au grand jour, comme jamais auparavant. Le Premier ministre, Nagib Mikati, a adressé une mise en demeure très sévère au ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, pour avoir reflété eu Caire ses propres opinions, et non celles du gouvernement, au sujet de la révolution syrienne.
La lézarde récente apparue dans la cohésion gouvernementale n’est pas la première, mais elle se produit dans un contexte difficile, alors qu’aucun accord sur une nouvelle loi électorale ne se profile à l’horizon.
L’espoir d’un accord entre le PSP et le courant du Futur, sur lequel certains avaient compté, s’est estompé hier, Akram Chehayeb ayant en effet annoncé qu’il avait encore besoin de « mûrir ».
Un projet de loi électorale élaboré par le président de la Chambre, Nabih Berry, est en réserve, mais il semble qu’il ne fait pas l’unanimité et que M. Berry refuse de proposer au vote des lois qui font pas une quasi-unanimité. Ce qui exclut donc, aussi bien, son propre projet que le projet de loi dit orthodoxe et la loi de 1960. 

 

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Logique institutionnelle, quand même...
C’est dans ce contexte que, dans la logique institutionnelle qui est celle du gouvernement, le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a promulgué hier une circulaire, selon la loi de 1960, fixant les délais de dépôt et de retrait des candidatures.
Mais M. Charbel le fait sans grande conviction, puisqu’il est bien conscient que des législatives ne sauraient être organisées sans la formation de la commission de surveillance des élections, et que le gouvernement, dominé par la coalition Hezbollah-Amal-CPL, fait obstacle à cette mesure.
Très sollicité par les médias, M. Charbel a affirmé hier que, personnellement, il ne votera pas en Conseil des ministres pour la tenue de législatives, si les élections se font sur la base de la loi de 1960. Et d’affirmer aussi que le rejet de la loi de 1960 et l’absence d’un accord sur une autre loi signifie, ipso facto, le report des élections.
M. Charbel a également affirmé hier que le Liban « danse sur un volcan ». Un volcan dont la lave est faite aussi bien des sables brûlants de la crise syrienne que de la boue sulfureuse des antagonismes entre sunnites et chiites. Un antagonisme grandissant qui fait le lit de l’extrémisme musulman, comme on le voit à Saïda, à Tripoli, à Ersal et ailleurs ; un extrémisme sur lequel se greffent des éléments armés entrés clandestinement au Liban, avec le flot de réfugiés, à partir de la Syrie.

 

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Le facteur syrien, les allégeances externes et les axes régionaux, la soif de pouvoir qui aveugle certains chefs politiques et les empêche de préférer leur patrie à leurs privilèges, sans parler de la pression sociale exercée sur le secteur public et privé par des grévistes intraitables, sont autant de facteurs de désintégration nationale qui, accumulés, peuvent provoquer une explosion et, en attendant, provoquent certainement un malaise sensible à tous les échelons.


C’est ce qui a fait dire hier au député Nadim Gemayel, que le Liban vit en ce moment « une crise de communication entre ses diverses composantes ». Une crise paradoxale, compte tenu des médias audiovisuels, informatiques et papier, qui n’ont jamais été aussi nombreux, mais dont le nombre même est à la source d’une cacophonie insupportable
M. Gemayel, qui s’exprimait justement sur une radio locale, a ajouté que « le débat sur la loi électorale a été un échec » et que désormais, ce n’est pas seulement sur la loi électorale qu’il faut s’asseoir et dialoguer, mais « sur quel Liban nous voulons ».
Comment comprendre, dans une situation d’une telle noirceur, que le chef de l’État ait affirmé que les élections législatives auront lieu, à plus de 95 pour cent ? Et comment comprendre le forcing de la communauté internationale qui demande tous les jours, à travers l’un ou l’autre de ses représentants, que l’échéance électorale soit respectée ? D’où viendra le miracle, cette fois ? Qu’est-ce qui pourra débloquer une situation à ce point verrouillée, compte tenu du terrain syrien ? Optimisme de commande ? Données confidentielles ? Surprises de l’histoire ? Il n’est pas impossible que la nécessité de la stabilité ne s’impose, à tel point que la peur du chaos réveille la classe politique et la ramène à de meilleurs sentiments.

 

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L’horizon s’assombrit de jour en jour, sous l’effet de données peu rassurantes, aussi bien politiques que sécuritaires. Politiquement, les désaccords au sein du gouvernement éclatent au grand jour, comme jamais auparavant. Le Premier ministre, Nagib Mikati, a adressé une mise en demeure très sévère au ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, pour avoir reflété eu Caire...
commentaires (2)

Sur quel Liban nous voulons ? Sage question pour un Liban qui ne saura pas répondre tant que l' Islam et le Christianisme sont tellement divisés sur l' avenir du pays et surtout la cohabitation . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

11 h 14, le 09 mars 2013

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Commentaires (2)

  • Sur quel Liban nous voulons ? Sage question pour un Liban qui ne saura pas répondre tant que l' Islam et le Christianisme sont tellement divisés sur l' avenir du pays et surtout la cohabitation . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    11 h 14, le 09 mars 2013

  • Le malheur c'est que là où en sont les choses l'étincelle et l'explosion peuvent être décidées et occasionnées par des mains étrangères. Allah Yistor !

    SAKR LEBNAN

    09 h 05, le 09 mars 2013

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